« La torture est encore pratiquée dans la moitié des pays du globe ». Ce sinistre constat rappelé par Sibel Agrali, psychologue et directrice du volet « soins » du Centre Primo Levi, se heurte frontalement à un autre : le taux de plus en plus élevé de refus opposés en France aux demandeurs d’asile.
À l’occasion de ses 20 ans, le Centre Primo Levi dresse un bilan plutôt sombre de la situation de plus en plus dégradée des demandeurs d’asile en France et pointe le manque de structures spécialisées et de formation pour prendre en charge les personnes victimes de torture.
70 % des demandes sont refusées
En 2014, le pays a accordé une protection à 30,1 % des requérants contre 78 % en 1981. Pour la responsable du Centre Primo Levi, une structure associative unique qui a accompagné médicalement, socialement et juridiquement plus de 3 500 personnes victimes de la violence politique depuis sa création il y a 20 ans, « la France se distingue par une inhospitalité grandissante envers ces populations ».