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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 3 juillet 2015

Demandeurs d’asile : le sinistre constat du Centre Primo Levi qui fête ses 20 ans

03.07.2015

« La torture est encore pratiquée dans la moitié des pays du globe ». Ce sinistre constat rappelé par Sibel Agrali, psychologue et directrice du volet « soins » du Centre Primo Levi, se heurte frontalement à un autre : le taux de plus en plus élevé de refus opposés en France aux demandeurs d’asile.

À l’occasion de ses 20 ans, le Centre Primo Levi dresse un bilan plutôt sombre de la situation de plus en plus dégradée des demandeurs d’asile en France et pointe le manque de structures spécialisées et de formation pour prendre en charge les personnes victimes de torture.

70 % des demandes sont refusées

En 2014, le pays a accordé une protection à 30,1 % des requérants contre 78 % en 1981. Pour la responsable du Centre Primo Levi, une structure associative unique qui a accompagné médicalement, socialement et juridiquement plus de 3 500 personnes victimes de la violence politique depuis sa création il y a 20 ans, « la France se distingue par une inhospitalité grandissante envers ces populations ».

GPA : l’inscription à l’état civil d’enfants nés à l’étranger validée par la Cour de cassation

Le Monde.fr avec AFP | 

La Cour de cassation a validé le 3 juillet l’inscription à l’état civil des enfants nés à l’étranger.

La Cour de cassation a validé, vendredi 3 juillet, l’inscription à l’état civil d’enfants nés à l’étranger par gestation pour autrui (GPA).

Cette décision était très attendue par les parents de ces enfants, tout comme par les opposants à la GPA, interdite en France. Elle a été prise un an après la condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour n’avoir pas transcrit à l’état civil français les actes de naissance d’enfants nés légalement à l’étranger de mères porteuses.


Si " Le Généraliste " était paru en juin 1903 L’internat interdit aux femmes

03.07.2015

" Une femme peut-elle être interne des asiles de la Seine ? Non, puisqu'en 1902, Mlle Pelletier, étudiante en médecine, se vit opposer un article du réglement en vertu duquel les candidats doivent jouir de leurs droits politiques. Mlle Pelletier a protesté car il est douloureux de se voir écartée contre l'intention du législateur. Aussi a-t-elle rédigé une pétition très nette qui a circulé dans le monde médical et que voici :

" a) Considérant que les sanctions obtenues devant la Faculté de Médecine sont rendues accessibles aux candidats des deux sexes ; b) considérant que les garanties exigibles des internes en médecine des asiles publics d'aliénés de la Seine doivent reposer exclusivement sur la capacité et la valeur professionnelle du candidat et non sur son sexe ; c) considérant qu'une partie de l'article 3 du réglement des concours de l'internat en médecine des asiles publics de la Seine est ainsi conçue : " les candidats, pour être inscrits au concours, devront jouir de leurs droits civils et politiques " et que cette rédaction n'a pu viser que l'indignité des actes délictueux commis par les candidats et non atteindre, par une interprétation détournée, le sexe du candidat ; attendu, cependant, que, récemment, cette dernière inteprétation n'a pu être donnée pour justifier l'exclusion d'une candidate, contre laquelle aucune objection n'avait été faite jusqu'à la veille du concours, le Conseil Général arrête la rédaction suivante qui sera l'objet d'un article additionnel : art. 5 (bis) - le concours est ouverts aux candidats médecins sans distinction de sexe. "

Un infirmier handicapé en grève de la faim pour un reclassement

 
Infirmier à l'hôpital de Salon-de-Provence, Noël Calendini a entamé le 30 juin une grève de la faim. Reconnu travailleur handicapé après deux accidents du travail, il ne peux plus exercer son métier d'infirmier mais demande depuis des mois un poste de reclassement, en vain. 
Déclaré, depuis,  apte à la reprise par le comité médical départemental, il a soumis sa candidature aux postes d'agent d'accueil administratif et de cadre infirmier.Victime d'un premier accident du travail en février 2010, puis d'un second trois mois plus tard, le 7 mai, Noël Calendini se retrouve en incapacité totale de travail.

L'objectif de cet homme de 51 ans : mener une vie décente et travailler  alors qu'il connaît des difficultés financières. "Je touche des indemnités journalières mais cela fait deux ans que je suis à demi-traitement", précise-t-il au quotidien La Provence.

Comment faire face à un suicide au travail

02/07/2015
Que faire face à un suicide qui survient sur le lieu de travail ? L’association Spirée forme le personnel à cette délicate situation.
Etre confronté à un suicide, sur son lieu de travail, d'un collègue est un véritable choc. Mais le passage à l'acte est la résultante d'un cheminement funeste que la personne aura élaboré au fil des jours. C'est cette phase-là, celle de la construction du scénario conduisant à se donner la mort que Marie-Pascale Laurent, psychologue (*), a décryptée récemment aux salariés de l'Anas au Courbat, au Liège. Le personnel, médical ou non, côtoie des patients en souffrance physique et/ou morale, issus en majeure partie du milieu policier. Les salariés ont été sensibilisés à la manière de repérer des personnes en proie à une tendance suicidaire. « Je parle de tout ce qui concerne les idées reçues, les sujets tabous sur le suicide et comment aborder une crise suicidaire, explique la psychologue. Une idée reçue, c'est par exemple se dire que se suicider est un acte courageux ou lâche, penser que c'est héréditaire ».

Procès Cottrez : l’intelligence et l’indulgence d’un verdict

Le Monde.fr  | Par 


Il y a tout dans ce verdict. De la rigueur et de l’humanité. De l’intelligence et de l’indulgence. Il y a surtout six jours d’une audience dont on pressent qu’elle hantera longtemps tous ceux qui y ont assisté et particulièrement les trois femmes et les trois hommes que le tirage au sort a désignés comme jurés. Comme ils ont résonné juste les mots que leur avait lancés l’avocat de Dominique Cottrez, Me Frank Berton, quelques heures plus tôt : « Vous pourrez dire à vos proches : Je l’ai comprise. Je peux expliquer. » Justes aussi ceux avec lesquels il avait conclu sa plaidoirie en s’adressant à celle qu’il défendait : « Vous n’avez jamais eu confiance en personne. Je vous demande d’avoir confiance dans les juges de votre pays. »

Ces juges, l’avocat était allé les saisir au cœur de leurs préjugés. Il avait planté ses yeux noirs dans ceux d’une jeune femme jurée qu’il avait vu pleurer, deux jours plus tôt. « Vous, Madame, qui êtes peut-être mère ou qui le serez demain. » Il avait fixé son voisin aux cheveux blancs. « Vous, Monsieur, qui êtes peut-être grand-père. » A chacun et à tous, il avait dit les mots nécessaires, ceux qu’il faut prononcer pour ouvrir l’écoute : « On ne tue pas un enfant. » Il s’était approché de leurs craintes, celle de citoyens qui, après cette parenthèse de noirceur, allaient reprendre le chemin de leur quotidien et auxquels les proches, les amis demanderaient sans doute des comptes, diraient leur horreur face aux huit crimes commis par cette accusée sur ses nouveau-nés.



Votre visage me dit quelque chose...

LE MONDE |  | Par 
Quel est le point commun entre Brad Pitt et Philippe Vandel ? Ils sont incapables de se souvenir de l’apparence d’une personne qu’ils ont déjà rencontrée.


On est patient avec les dyslexiques, on s’amuse des personnes qui n’ont pas le sens de l’orientation. Mais les gens qui ne savent pas reconnaître ceux qu’ils ont déjà rencontrés ne font l’objet d’aucune compassion. Au contraire, on les trouve hautains, voire un peu snobs… Puisqu’on les reconnaît, ils devraient pouvoir nous reconnaître aussi, non ? Les prosopagnosiques – puisque leur handicap porte un nom – s’en sont généralement rendu compte sur le tard. A l’école, personne ne teste votre capacité à reconnaître les visages. Longtemps, ils racontent s’être sentis vaguement coupables. « Je m’en voulais, comme si je n’avais pas d’intérêt pour les gens, alors que je suis quelqu’un qui s’intéresse aux autres… », jure une journaliste qui préfère taire son nom. Mettez-vous à leur place. Comment auraient-ils pu imaginer que, pour la majorité des gens, le cerveau a cette exceptionnelle capacité à reconnaître un visage familier en moins d’une seconde… alors qu’il en a croisé des milliers tous dotés d’un nez, de deux yeux et d’une bouche à peu près placés aux mêmes endroits ?

C’est d’ailleurs pour essayer de comprendre ce superpouvoir – logé dans la région occipito-temporale droite du cerveau – que les chercheurs s’intéressent à ceux chez qui cela ne fonctionne pas. Ils distinguent la prosopagnosie acquise à la suite d’une lésion cérébrale, qui peut aller jusqu’à une incapacité totale (on ne reconnaît pas son conjoint ni ses propres enfants) de la forme congénitale (des difficultés plutôt qu’une impossibilité totale). A en croire une des rares études sur le sujet, conduite auprès d’étudiants allemands en 2006, 2,5 % de la population mondiale en souffrirait.


La maternité n’est pas une marchandise

SYLVIANE AGACINSKI PHILOSOPHE LAURENCE DUMONT VICE-PRÉSIDENTE (PS) DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE ET MARTINE SEGALEN ETHNOLOGUE, PROFESSEUR ÉMÉRITE (UNIVERSITÉ DE NANTERRE) 

Le capitalisme et la loi du marché ne cessent d’empiéter sur la vie des hommes, y compris dans ses aspects les plus personnels et les plus intimes, comme la procréation. Le «baby business» frappe à notre porte, non sans rappeler, à notre mémoire, certains des diagnostics de Marx, plus que jamais d’actualité : «Un temps est venu, expliquait-il, où toutes choses, jadis inaliénables, sont devenues des objets d’échange (1).» Nous ne devons pas accepter que la maternité et l’enfant deviennent des objets d’échange. Il n’existe nulle part des femmes bénévoles pour porter un enfant et le donner à des tiers. Si la loi autorisait la GPA, on ferait comme les Britanniques : on appellerait «dédommagement» le salaire des «mères porteuses», et l’on sait trop bien quelles femmes, chômeuses et désemparées, seraient tentées par ce nouveau job. Sur les sites internet des agences californiennes ou ukrainiennes, qui recrutent des mères porteuses pour des clients venus du monde entier, le mot donner apparaît partout, à côté des tarifs élevés des prestations.

«J’ai été amenée par le regard des autres à me positionner comme noire»

ELSA MAUDET 

A voir en exclusivité sur Libération depuis mercredi, le documentaire Trop noire pour être Française ? sera diffusé sur Arte ce vendredi soir à 23h05. La réalisatrice Isabelle Boni-Claverie part de son histoire personnelle de femme métissée victime de racisme malgré son milieu bourgeois, pour dresser un panorama global de la discrimination dont sont victimes les Noirs en France. Selon elle,«sans en être conscients, on est encore très imprégnés par l’histoire coloniale française».
Vous expliquez avoir eu envie de faire ce documentaire à cause de l’affaire Guerlain, contre laquelle vous vous êtes mobilisée pendant plusieurs mois. En quoi cet épisode a-t-il été un déclencheur ?
On était en 2010, ça faisait plusieurs années que le climat était très brutal, avec le ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale, le débat sur l’identité nationale, les dérapages de Brice Hortefeux… On assistait à une libération raciste de la parole politique que je n’avais encore jamais connue. Et l’absence de réactions fortes et rapides à ces propos tenus sur un média public à une heure de grande écoute [Jean-Paul Guerlain avait déclaré : «Pour une fois, je me suis mis à travailler comme un nègre. Je ne sais pas si les nègres ont toujours tellement travaillé, mais enfin…», ndlr] a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. A part en 2002 pour Le Pen, je n’avais jamais éprouvé le besoin de descendre dans la rue ; en tant qu’auteure, j’ai une position plus en retrait, d’observation. Après cette mobilisation, j’ai ressenti le besoin de continuer à porter ces interrogations et ce message par les moyens du cinéma, avec une narration plus intime.
Vous avez pris conscience d’être noire à l’âge de 6 ans, lorsque vous souhaitiez jouer Marie dans la crèche de l’école et que votre institutrice vous a imposé le rôle de Balthazar. Comment avez-vous vécu cette situation ?
Je l’ai vécue comme une injustice. J’étais une petite fille de 6 ans et mon identité était d’être une petite fille. Là, tout à coup, on me disait «tu es noire et ça, ça compte davantage, donc tu peux incarner un garçon». Je me suis sentie mortifiée d’être obligée de me déguiser en garçon parce que j’étais noire, alors que ce qui m’intéressait c’était d’être Marie, d’être au centre de la crèche et de tenir le petit Jésus.

jeudi 2 juillet 2015

Si « Le Généraliste » était paru en juillet 1901 L’épilepsie chez les hommes de génie en général et chez Flaubert en particulier

02.07.2015

« Il suffit qu’un homme de génie ait eu des crises convulsives pour qu’aussitôt on les attribue à l’épilepsie. Le coléreux Hercule, le bouillant Ajax, Saül lui-même, seraient des épileptiques, mais il faudrait admettre comme telle toute personne sujette à des accès de fureur.

César avait de fréquents vertiges ; il eut des crises convulsives. Mahomet se retirait sous sa tente pour cacher des attaques. Mais ces convulsions, ces vertiges n’étaient-ils pas simplement hystériques ? Le manque de détails impose le doute ; il n’en est pas moins vrai qu’on traite couramment Mahomet de comitial avéré.

Visite à l’hôpital Razi à Tunis, au cœur de la psychiatrie tunisienne

Par Laurent Ribadeau Dumas | Publié le 02/07/2015

L'entrée l'hôpital Razi à Tunis 25 juin 2015
A l'entrée de l'hôpital Razi à Tunis le 25 juin 2015© FTV
L’hôpital Razi à Tunis est le seul établissement de Tunisie uniquement consacré à la santé mentale. Visite d’un immense hôpital entouré de verdure. Et plongée au cœur de la politique psychiatrique d’un pays en plein doute.
A première vue, l’établissement n’a rien d’un asile. Il s’étend sur 35 ha sur lesquels sont disséminés de multiples pavillons, apparemment propres et en bon état. Des pavillons entourés d’arbres et de pelouses. «Cet hôpital jardin nous aide à déstigmatiser la psychiatrie», explique Naima Toujani, le très dynamique directeur général de Razi (c’est elle qui tient à ce titre masculin !) et toute première femme à avoir dirigé un hôpital en Tunisie en 1993. Ce type d’établissement est-il particulièrement stigmatisé ? «Comme partout dans le monde !», répond Mme Toujani.
 
Cette dernière insiste sur le côté ouvert de l’institution qu’elle dirige : «Nos malades peuvent circuler librement, sauf évidemment les cas dangereux.»Elle énumère les efforts accomplis pour l’ouvrir toujours plus sur l’extérieur : séances de sport deux fois par semaine pour les malades dits «stabilisés», séances d’art-thérapie, manifestation artistique intitulée… «Délirons l’art»


La psychiatrie sort des murs

29/06/2015




La fête la Chesnaie permet de faire se rencontrer patients de la clinique psychiatrique et habitants de Chailles. - La fête la Chesnaie permet de faire se rencontrer patients de la clinique psychiatrique et habitants de Chailles.
La fête la Chesnaie permet de faire se rencontrer patients de la clinique psychiatrique et habitants de Chailles.

Chaque année en juin, une fête réunit patients de la clinique psychiatrique, personnel et habitants de Chailles, près de Blois.

Sous un ciel bleu azur, plusieurs centaines de personnes profitent d'un dimanche ensoleillé dans un immense parc. Rien d'exceptionnel en apparence. Sauf qu'il s'agit là du jardin de la clinique psychiatrique la Chesnaie, à Chailles, à 11 km de Blois, qui accueille cent cinquante pensionnaires.

Ce dimanche 28 juin, c'est jour de fête : comme une fois l'an, patients, personnel médical et habitants du village se réunissent le temps d'un après-midi où se mêlent ateliers, expositions et spectacles. Sans débourser un sou, le public se presse pour voir de la danse Bollywood ou écouter de la musique tzigane.


On meurt trop rarement chez soi, mais presque jamais isolé

01.07.2015

Si le fait de mourir chez soi est le souhait de la majorité des gens, la réalité est toute autre. En effet, à l’approche du décès le maintien à domicile se raréfie, confirme l’enquête "Fin de vie en France" publiée mercredi. Pour les auteurs de cette étude de l’INED, la raison principale de ce recul du maintien à domicile, est la complexité des soins qui rend souvent le maintien à domicile impossible. L’enquête se penche notamment sur les lieux de vie au cours du mois précédant le décès, afin de comprendre pourquoi rester à la maison est de plus en plus rare. L’enquête met en avant que dans la plupart des cas, les personnes quittent leur domicile afin de se rendre à l’hôpital pour décéder (30 %), loin devant ceux qui passent l’intégralité du dernier mois chez eux (14 %), cependant sept fois plus nombreux que ceux quittant l’hôpital afin de retourner finir leur vie à domicile (2 %).

Psychiatrie : un nouveau bâtiment pour les hospitalisés sous contrainte à Esquirol

LIMOUSIN > LIMOGES 01/07/15 


 - Photo Pascal Lachenaud
Depuis mi-juin, les patients hospitalisés sans leur consentement évoluent dans un nouvel environnement, toujours sécurisé mais plus lumineux et plus spacieux. Visite des lieux.
Des clés qui, sans cesse, ouvrent et ferment des serrures. L’accès triplement verrouillé au tout nouveau bâtiment du centre hospitalier Esquirol rappelle au visiteur la vocation des lieux : l’hospitalisation sous contrainte.
Depuis bientôt quinze jours, les patients admis à Esquirol pour des soins psychiatriques à la demande d’un tiers (parent ou ami) ou sur décision du représentant de l’État sont accueillis dans des locaux flambant neufs, plus lumineux, plus aérés et plus spacieux.




Le papier à bulles est mort, vive le papier à bulles !

3 juillet 2015

(Reuters)
(Reuters)
C'était l'un des plaisirs simples de la vie. Prendre un morceau de papier à bulles et appuyer sur chacune des petites poches, qui éclatait avec un « pop » jouissif. Las, le déballage des cartons et cadeaux risque bien de se faire désormais dans un silence assourdissant, rapporte le Wall Street Journal.
Sealed Air Corp a en effet lancé iBubble Wrap, une nouvelle version de son produit phare, qui réjouit tout être sensé depuis 1957. Les nouveaux rouleaux du précieux emballage amortisseur de chocs seront vendus sous forme plate, par souci de gagner de la place en termes de stockage, de transport, et donc de coût. Les clients devront dans un second temps gonfler à l'aide d'une pompe les rouleaux du précieux emballage amortisseur de chocs. Mais, car il y a évidemment un « mais », la nouvelle version présente une différence de taille : pour permettre le gonflage, les bulles communiquent entre elles… empêchant le bien-aimé « pop ».

Pour Marisol Touraine, le burn-out doit vraiment être reconnu maladie professionnelle

30.06.2015


Sur le burn-out, Marisol Touraine ne lâchera pas. La ministre de la santé, invitée de France Inter mardi matin, a expliqué qu’elle souhaitait que ce dernier soit "réintroduit" sur la liste des maladies professionnelles, à rebours du Sénat, qui, lors de la lecture du projet de loi sur le dialogue social le 24 juin dernier, avait retiré cette pathologie de la liste, revenant ainsi sur une initiative des députés. "Le burn-out, c’est un enjeu tout à fait important. L’inscrire dans la loi comme maladie professionnelle, cela supposera un travail, des modalités de reconnaissance… Moi, je souhaite que cette avancée soit réintroduite dans la loi" a expliqué la ministre. 

mercredi 1 juillet 2015

Si « Le Généraliste » était paru en juillet 1900 Pages humoristiques : excentriques et demi-fous

« La représentation du drame de M. L. Bruyerre a mis la folie à l’ordre du jour. Parisis (alias Émile Blavet) rappelle à cette occasion quelques cas d’aliénation mentale – ou, plutôt de demi-aliénation – qu’il a eus sous les yeux. Nous lui empruntons les deux observations qui suivent dont nous lui laissons l’entière responsabilité.

“ Je connaissais un jeune chirurgien à qui quelques opérations malheureuses avaient irrémédiablement détraqué le cerveau. Sa folie consistait à se promener tous les jours de une heure de l’après-midi à trois heures dans le cimetière Montmartre et à débiter sur les tombes toutes sortes de choses inarticulées. Je le surpris un jour qu’il voulait forcer la grille d’une concession perpétuelle.

– Que faites-vous ? lui demandai-je en cherchant à l’emmener.

– Laissez-moi, me répondit-il ; je vais faire des excuses à mon dernier malade !

– À quelque temps de là le pauvre diable mourut chez le docteur Blanche. Tous les pensionnaires de la maison suivirent le convoi et on put lire le lendemain, dans une feuille facétieuse : “ Hier ont eu lieu les obsèques du docteur X…, il y avait un monde fou ”.

Le visage de Dominique Cottrez, comme un paysage

Le Monde Blogs , par Pascale Robert-Diard

Le visage de Dominique Cottrez est comme un paysage un peu tremblé que l'on regarderait à travers la vitre d'un train filant dans la campagne. Il prend l'ombre des nuages, la lumière d'un rai de soleil, s'éteint, se voile, s'inonde, s'offre à crû.  Tout s'y reflète, tout s'y engouffre. A cette femme sans mots, à ce corps masse,  il donne un langage. Mardi 30 juin, pour la première fois depuis quatre jours d'audience, on l'a vu se lever sans honte, sans crainte, presque affamé.
A la barre se tient le docteur Roland Coutanceau, l'un des experts psychiatres qui a été chargé de l'examiner. Plus il parle d'elle, plus le visage de Dominique Cottrez s'ouvre et reçoit. La veille, l'accusée d'un octuple infanticide qui comparaît devant la cour d'assises du Nord à Douai, a pris tout le monde de court en affirmant que, contrairement à ce qu'elle soutenait encore quelques minutes plus tôt, elle n'a jamais été victime d'inceste enfant et n'a pas plus entretenu de relations sexuelles consenties, adulte, avec son père.  
Elle l'a confirmé mardi. Fermement, obstinément. La cour est encore dans ce moment là, dans la béance qu'il a ouverte en la privant d'une explication aussi terrifiante que rassurante à la mort donnée à huit nouveaux-nés. La cour aussi a faim, elle a besoin de remplacer, de substituer. C'est cette attente que les mots de Roland Coutanceau sont arrivés.
"On n' a pas besoin d'inceste pour comprendre" dit-il. Et il parle de l'accusée, de"sa pudeur au cube" qui lui fait refuser d'offrir la vue de son corps à un médecin. De sa passivité, de sa soumission au regard des autres - on le connaît ce regard, c'est le nôtre, celui que l'on porte sur les gens comme elle, que l'on traverse sans les voir, comme un objet inanimé. De sa "souffrance emmurée."