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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 7 janvier 2014

« Harcèlement » dans les blocs opératoires, mythe ou réalité : la SFAR mène l’enquête

07/01/2014

La Société française d’anesthésie et de réanimation (SFAR) a récemment lancé une enquête sur le harcèlement en milieu hospitalier en France.
Accessible sur Internet et anonyme, ce questionnaire est destiné aux chirurgiens, anesthésistes réanimateurs, internes, externes, infirmiers, cadres hospitaliers, brancardiers et aides-soignants.
Son objectif est d’apporter des données, jusqu’ici très rares, sur l’univers des blocs opératoires. « Le bloc est un lieu clos où s’exercent de fortes contraintes environnementales, de temps, d’espace et une grande promiscuité, explique la SFAR en préambule de cette enquête. C’est aussi un lieu de contrôles et de tensions hiérarchiques complexes, administratives et médicales. »

Le « plus vieil athlète belge » choisit l'euthanasie

Le Monde.fr avec AFP 
Emiel Pauwels est mort lundi 6 janvier.
Emiel Pauwels est mort lundi 6 janvier. | DR
Emiel Pauwels, un Belge de 95 ans, qui était considéré comme« le plus vieil athlète » du royaume, est mort mardi par euthanasie après avoir « célébré » la veille son départ avec une centaine de proches, un verre de champagne à la main.
Les médias flamands ont accordé une large place à la décision d'Emiel Pauwels, qui a expliqué lundi n'avoir « aucun regret à partir » et « absolument pas peur de la mort ». Les photos publiées mardi le montrent, très souriant, en train de trinquer avec des membres de sa famille, des amis et des membres de son club d'athlétisme, tous réunis à son domicile.

Le Texas divisé sur le cas d'une femme enceinte en état de mort cérébrale

Le Monde.fr | Par 
Marlise Munoz, 33 ans et enceinte de vingt semaines, a été placée sous respiration artificielle fin novembre, une assistance qu'elle souhaitait éviter si le cas se produisait. Mais une loi texane complique la situation.
Marlise Munoz, 33 ans et enceinte de vingt semaines, a été placée sous respiration artificielle fin novembre, une assistance qu'elle souhaitait éviter si le cas se produisait. Mais une loi texane complique la situation. | Capture écran CNN
Ce soir-là est un soir comme les autres. La famille Munoz s'apprête à fêter Thanksgiving deux jours plus tard. Le 26 novembre, à 2 heures du matin, les parents sont réveillés par les pleurs de Mateo, leur garçon âgé d'un an. Erick se propose d'aller donner le biberon. « Non, tu dois aller travailler demain. Je vais m'en occuper », assure Marlise. Erick se rendort, avant de se réveiller quelques heures plus tard : sa femme n'est pas revenue, le bébé pleure toujours. Peut-être s'est-elle endormie dans la chambre du bébé ? Mais Marlise n'y est pas. Elle n'est pas non plus dans le séjour. Sur le sol de la cuisine, Erick découvre sa femme, âgée de 33 ans et enceinte de quatorze semaines, étendue en arrêt respiratoire et cardiaque.
Comme sa femme, Erick est auxiliaire médical. Il pratique aussitôt les premiers soins et appelle les secours. En vain. Arrivée à l'hôpital John Peter Smith de Fort Worth, au Texas, Marlise est réanimée mais déclarée en état de mort cérébrale. Les causes exactes sont encore floues, mais une embolie pulmonaire (un caillot de sang dans les poumons) est suspectée.
Après la mort brutale de son frère quatre ans plus tôt, Marlise avait clairement fait savoir qu'elle ne voudrait pas d'acharnement thérapeutique. « Nous en avions parlé, a expliqué Erick Munoz.Nous savions tous les deux que nous ne voulions pas d'assistance respiratoire. »
Mais l'hôpital refuse de « débrancher » Marlise. La raison : une loi de l'Etat du Texas datant de 1999 – signée par le gouverneur et futur président américain George W. Bush – établit que « nul ne peut arrêter ou suspendre un traitement de maintien en vie sur une patiente enceinte ». « Ce n'est pas une décision difficile pour nous, nous ne faisons que suivre la loi », a assuré J. R. Labbe, le porte-parole de l'établissement.

Burn-out infirmier : un nouveau marché

6 janvier 2014

Le spécialiste du bien-être au travail et de la prévention des risques psychosociaux Qualisocial lance une offre dédiée aux établissements d'hébergement de personnes âgées dépendantes.
Cette nouvelle offre s'adresse aux soignants (accompagnement, médiation, etc.), aux patients et à la famille (relais social et soutien psychologique). "Cela vise à répondre au besoin d'écoute des résidents et à éviter aux soignants de subir toutes les craintes des familles", explique Camy Puech, qui souligne qu'il s'agit d'une "forte demande des établissements"..
Filiale de DirectMedica, Qualisocial accompagne depuis plusieurs années les établissements de santé, de manière régulière ou lors d'interventions d'urgence.

Daniel Kahneman. «Les gens sont infiniment compliqués»

Daniel Kahneman fait plus que déceler une faille dans le système. Ce psychologue, tel un Socrate statisticien, met au jour l’illusion de la rationalité dont se bercent les individus, mais aussi (et surtout) les marchés. Ce qui lui a valu le prix Nobel d’économie et une grande influence auprès de Barack Obama.
Le fait est assez rare pour être noté : en 2002, le prix Nobel d’économie a été accordé à un homme qui avoue n’avoir jamais pris un seul cours d’économie. Si Daniel Kahneman est, avec son ami Amos Tversky, à l’origine de la nouvelle « économie comportementale » qui a significativement influencé l’administration Obama depuis 2008, c’est en faisant œuvre de psychologue. Il est vrai que, de psychologie, les économistes orthodoxes en ont beaucoup manqué ces dernières décennies. 

Rencontre entre Stéphane Braunschweig et Charles Melman

La pièce « Le Canard sauvage » de Henrik Ibsen, mise en scène par Stéphane Braunschweig, qui se joue au théâtre de la Colline du 10 janvier 2014 au 15 février 2014, donnera lieu à un dialogue entre le dramaturge Stéphane Braunschweig et le psychanalyste Charles Melman, animé par Martin Legros, rédacteur en chef de Philosophie magazine le lundi 27 janvier à 20h30.

Lundi 27 janvier à 20h30
Théâtre de La Colline
15, rue Malte Brun

75020 Paris

Quand l’hôpital est un théâtre : témoignage d’une mère aux urgences pédiatriques

03/01/2014

Il est rare qu’après l’hospitalisation de son enfant une mère laisse un témoignage écrit des quelques jours d’anxiété qu’elle a vécu avec sa famille. Il est encore plus rare que son récit parvienne à éviter le pathos, à détourner la gravité des moments de stress, pour s’exprimer dans un registre plus onirique. C’est pourtant ce qu’a réussi la mère d’Henri et c’est ce qui nous a touché. Pédiatrie Pratique* livre son témoignage à l’état brut, avec toute sa justesse, sa poésie, sa part de candeur et de maladresses.  
Voici donc l’histoire d’Henri Poster (toute ressemblance avec un personnage célèbre serait fortuite), âgé de 7 ans. Nous le précisons pour les besoins du récit, mais ce matin la question lui a déjà été posée à quatre reprises, ainsi d’ailleurs que la classe dans laquelle il est à l’école. Disons le tout de suite pour ne plus y revenir : CE2. Et, merci de ne plus le lui demander.
Trouvez plutôt des questions plus originales, par exemple :
– Combien de doigts de pied as-tu ? Celle-là, bizarrement, on ne la lui a jamais posée. C’est pourtant plus utile, dans un hôpital, de savoir combien de doigts de pied a un enfant que de connaître, à la veille des vacances d’été, la classe dans laquelle il évolue. Bref, revenons à nos moutons. Henri Poster, âgé de 7 ans et doté de 10 doigts de pied, a été victime de quelques troubles gastriques dont nous vous épargnerons le menu, accompagnés de surcroît de fortes fièvres. Après plusieurs journées passées dans son lit à se tordre de douleur et à vider son corps frêle, son père, d’un naturel inquiet mais néanmoins fort avisé, décida de l’emmener aux urgences pédiatriques, qu’il lui présenta comme le nouveau parc d’attraction à la mode.

Un nouveau parc d’attraction

– Urgences pédiatriques !s’exclama Henri. Quel drôle de nom. On ne pourrait pas plutôt aller au Parc Astérix ? Tous les copains de ma classe y sont allés, sauf moi.
– Non, non, répondit le père, inflexible. Tu verras, le nom est un peu bizarre mais tu ne seras pas déçu. Et je parie qu’en sortant, tu seras guéri.

Trouvant dans son petit corps malade les dernières ressources énergétiques pour se relever, Henri suivit son père, mi-curieux, mi-inquiet.

Les hôpitaux champions malgré eux du travail temporaire

Si le recours à l’emploi médical temporaire a du sens pour faire face à un problème conjoncturel, il est désormais utilisé comme une bouée de secours pour palier à problème structurel, celui d’un hôpital en pénurie chronique de certains spécialistes. En quelques années, le marché s’est emballé, remettant en cause par endroits la qualité, la continuité, la sécurité des soins. Le coût exorbitant pose un problème croissant aux hôpitaux, au delà du raisonnable, d’autant que ces mêmes hôpitaux sont par ailleurs...

Santé: madame la Ministre, vous contribuez à l'extinction des psychologues


Samuel Dock




Madame la Ministre,
Psychologue clinicien, je souhaiterais vous dire aujourd'hui toute l'urgence, toute la gravité de la situation que traverse ma profession. Cette lettre ouverte se veut informative. Je n'imagine pas une seule seconde que vous puissiez pleinement connaître ce que mes confrères et moi-même vivons chaque jour, témoins impuissants de l'avachissement du domaine médico-social en France, observateurs inquiets de la lente dégradation de nos conditions de travail, de ces sursauts comme autant de signaux, nos dernières tentations symboliques avant extinction.
Je parle d'urgence. Vous savez, celle-ci a un prix. Celui de l'affect, d'une sensibilité circonstancielle qui condamne le langage à n'être qu'une expression d'angoisse, un espace insignifiant où s'éteignent finalement les émotions comme les idées. Mais cela fait bien longtemps maintenant que nous avons dépassé ce stade, cela fait une éternité que les idées, que les émotions ont cédé la place à un désespoir résigné. J'ai attendu. Je vous ai attendue.
Lorsque j'ai voté pour François Hollande, je croyais de tout mon cœur qu'à défaut d'un changement (la naïveté clinicienne neutre et bienveillante a ses limites), surviendraient des mots, une définition de cet orage contemporain et pourquoi pas quelques actes, quelques mesures à objecter à la dévastation de ma profession. J'attendais une simple pensée, un raisonnement, un peu plus que du "rien". Que vous vous souveniez de notre existence.




La finesse de l'art brut


M le magazine du Monde | 
Par 


"Miss Elvira" de James Edward Deeds vers 1950), qui vécu soixante ans dans un asile, interné de force après une bagarre avec son frère.
"Miss Elvira" de James Edward Deeds vers 1950), qui vécu soixante ans dans un asile, interné de force après une bagarre avec son frère. | Courtesy of Galerie Christian Berst

Enfermé de force dans un asile à l'âge de 17 ans, James Edward Deeds y est mort en 1987. Entre les électrochocs, il dessinait des visages aux yeux exorbités et aux lèvres serrées. Des œuvres saisissantes exposées à la galerie parisienne Christian Berst jusqu'au 18 janvier. Au même moment, dans l'enceinte de Sainte-Anne, hôpital spécialisé en psychiatrie et neurosciences, est accrochée une anthologie de la collection d'art brut de l'architecte Alain Bourbonnais – habituellement présentée dans sa Fabuloserie, musée privé créé en 1983 à Dicy (Yonne). On y découvre des artistes connus – Aloïse Corbaz, Emile Ratier ou Scottie Wilson–, mais aussi l'anonyme dit "Pierrot le Fou" et le visionnaire Thomas Boixo, exceptionnel aquarelliste des rêves qui fut interné à Amiens.
L'art brut fait donc son grand retour.

La HAS liste 20 thèmes pour la certification V2014



Un compte qualité comme point d'entrée de la prochaine certification pour tous en septembre 2014, des visites moins centrales dans la procédure, un manuel inchangé mais avec des thèmes évolutifs : la V2014 se veut résolument plus naturelle et continue.

La nouvelle version de la certification démarrera effectivement en septembre 2014 avec la mise en place pour tous les établissements ducompte qualité, dont la phase expérimentale est en cours de finalisation. Les visites ne débuteront pour leur part qu'à partir de janvier 2015. Quant au manuel, s'il ne change pas, la prise en compte des thèmes dans le processus évolue. Ainsi, une liste de 20 thèmes regroupant l'ensemble des critères du manuel a-t-elle été retenue (lire l'encadré). Et la Haute autorité de santé (HAS) de les enrichir via des actions de portage : diffusion d'outils, de guides, de mémentos aux experts-visiteurs (déclinaison thématique des méthodes de visite en remplacement des éléments de vérification définis pour la V2010)...

Psychiatrie, in memoriam 2013

05/01/2014
Comme d’habitude, à l’heure du changement de millésime, The American Journal of Psychiatry offre à ses lecteurs une rétrospective de « l’année psychiatrique » écoulée, vue à travers les thèmes les plus marquants, évoqués dans la revue durant les douze derniers mois.

France culture L'Esprit Public Thématique : les prisons, avec Jean-René Lecerf

L'Esprit Public


par Philippe Meyer
A écouter ici

Pourquoi les SDF restent dans la rue

 par Pascal Noblet
Ed. de l'Aube





Le livre est remarquable et passionnant de bout en bout. Parce qu'il remet en cause nombre d'idées reçues, comme par exemple celle qu'il suffirait de construire davantage de logements sociaux pour que, par un effet de ruissellement, les mal-logés deviennent des bien-logés, libérant de la place pour les autres, donc pour les SDF. C'est une illusion, nous dit en substance l'auteur. Parce que nous confondons tout, et notamment l'insertion et la stabilisation, l'hébergement et le logement, le logement transitoire et le logement permanent, etc.

Le cas Moitoiret, faillite de l’expertise psychiatrique

31/12/13


Par Jean-Pierre Olié, hôpital Sainte-Anne, expert près la Cour de cassation, membre de l’Académie nationale de médecine, Raphaël Gaillard, chef de pôle, hôpital Sainte-Anne, Philippe Charrier, président de l’Union national de familles et amis de personnes malades et/ou handicapés psychiques (Unafam)  

Stéphane Moitoiret a été condamné à trente ans de réclusion aux asises pour un acte atroce, commis sans motif compréhensible sur un malheureux enfant de 10 ans que Moitoiret ne connaissait pas. Stéphane Moitoiret a commis l’horreur, nul ne le conteste. Les jurés du Rhône, après ceux de l’Ain qui l’avaient condamné à la perpétuité en appel, ont puni à hauteur de la gravité de son crime le monstre Moitoret. La vengeance est passée, la société est rassurée. Mais justice a-t-elle vraiment été rendue ?
Stéphane Moitoiret est-il à demi responsable ou totalement irresponsable ? Si des experts psychiatriques censés connaître les symptômes d’une maladie mentale ne sont pas capables de s’entendre sur cette question fondamentale, comment reprocher à des jurés d’avoir seulement puni l’acte odieux, sans considérer que celui qui l’a commis nécessite plutôt une prise en charge psychiatrique ? Comment accorder crédit à une expertise concluant à la responsabilité, en omettant que ­Moitoiret avait fait un séjour en milieu psychiatrique plusieurs années avant l’acte horrible à l’origine de sa comparution aux assises ? Comment neuf experts ont-ils pu s’entendre unanimement sur le diagnostic de trouble psychotique et en conclure, les uns, qu’il y avait altération du discernement, et les autres, abolition, et donc responsabilité partielle ou irresponsabilité, ce qui n’a pas les mêmes conséquences en termes judiciaires ? Ainsi, des médecins, se prenant pour des philosophes au lieu de faire leur métier de soignants, ont pu affirmer que, malgré sa maladie, le sujet gardait une part de libre arbitre et donc de responsabilité, et qu’il était donc justifié de le punir. Le plus sévèrement possible. Mais, attention, Moitoiret aura d’autant plus de difficultés à se soumettre à des soins que la société n’aura pas pleinement reconnu sa folie.
Le cas Moitoiret signe la faillite de l’expertise psychiatrique, incapable d’expliquer simplement à un jury d’assises que, même criminel, un malade mental grave doit être soigné. Parce que la médecine dispose d’outils thérapeutiques ; parce que, plus les soins sont précocement mis en œuvre, plus ils sont efficaces et mieux le malade peut en comprendre la nécessité ; parce que c’est la meilleure garantie de sécurité pour le malade et pour la société.


Médicaments : comment en finir avec l'overdose

LE MONDE | Par 
Au lendemain des fêtes, à l'heure des migraines et des rhumes, les petites boîtes jaunes de Doliprane ont la cote dans les officines. S'il est en vente libre, bon nombre de patients profitent d'une visite chez le médecin pour se faire prescrire et rembourser cet antalgique courant dont le principe actif est le paracétamol : sur les 237 millions de boîtes vendues en 2012, 190 millions étaient liées à une ordonnance. Montant de la facture pour la collectivité : 276 millions d'euros pour la Sécurité sociale (c'est le cinquième poste de remboursement) et 117 millions pour les mutuelles.
Pis, ce médicament, qui n'est pourtant protégé par aucun brevet, n'est toujours pas considéré comme un générique. Le pharmacien n'a pas le droit de lui substituer un autre paracétamol, bien qu'il en existe des dizaines sur le marché. La boîte de Doliprane 500 mg ou 1 000 mg étant vendue 1,95 euro contre 1,90 pour ces copies, le surcoût s'élève à 9,5 millions d'euros. L'emblème du laboratoire français Sanofi n'est pas le seul dans ce cas. Efferalgan et Dafalgan, les deux marques de paracétamol du britannique BMS, bénéficient de la même protection et du même prix. Les Français en achètent 180 millions de boîtes par an sur un marché total d'environ 500 millions, le paracétamol étant le médicament le plus consommé en France.

A Montpellier, la lecture pour combler le fossé qui sépare les parents et l’école

LE MONDEPar 
Dix-sept heures, un mardi de décembre 2013, à l'école André-Boulloche de la Paillade – quartier ouest de Montpellier, moins réputé pour ses résultats scolaires que pour ses barres de béton sorties de terre, dans les années 1960, pour accueillir pieds-noirs et travailleurs immigrés.
La cloche a sonné depuis une demi-heure, et pourtant, Bénédicte Voisin et Aline Legrand, enseignantes de CP et de CE1, tiennent leur auditoire en haleine. Face à elles, une trentaine de petites têtes uniformément brunes – écoliers d'origine marocaine, algérienne, turque ou africaine pour la plupart –, autant de mamans et une poignée de pères.
Aline Legrand saisit un livre, l'ouvre cérémonieusement. « C'est l'histoire de Ming », commence-t-elle, un grand-père chinois qui s'émeut, chaque jour, de tenir la main de sa petite-fille. Plus l'institutrice avance dans la lecture, moins les enfants s'agitent. Sur leurs lèvres, sur celles de leurs parents, le même sourire se dessine. Suivront trois autres « classiques » de la littérature enfantine. Vingt minutes pour « briser la glace », explique Bénédicte Voisin, avant que les parents ne soient invités à s'emparer d'un ouvrage. Certains avec plus d'aisance que d'autres.

La dignité due aux handicapés mentaux

LE MONDE 
C’est un de ces secrets honteux que l’on garde pudiquement par-devers soi : il n’y a pas assez de place, en France, pour les handicapés mentaux nécessitant une prise en charge permanente en dehors du foyer familial. La Belgique offre, depuis cinq décennies, une solution de secours aux familles françaises en détresse, avec des institutions spécialisées prêtes à accueillir ces personnes, soutenues par un financement public français.
Comme le montre l’enquête que nous publions aujourd’hui, cette délocalisation du handicap est en expansion. Le gouvernement français évalue à 6 500 environ le nombre de handicapés mentaux actuellement accueillis dans des établissements belges. Une partie de ces expatriations est le fait de familles de jeunes autistes, qui préfèrent le mode de traitement pionnier proposé en Belgique à celui pratiqué en France. Mais la majorité des personnes placées en Belgique le sont parce qu’elles n’ont pas pu trouver d’accueil en France.

En Grèce, c’est 25 euros... pour entrer dans les hôpitaux

05.01.2014

La mise en oeuvre, depuis le 1er janvier, d'un droit d'admission de 25 euros pour les malades entrant à l'hôpital fait polémique en Grèce. Le ministre grec de la Santé a jugé samedi ce ticket d’entrée "justifié" malgré la vive opposition du parti socialiste, son partenaire gouvernemental. "Cette mesure est nécessaire et justifiée socialement", a déclaré le ministre, Antonis Georgiadis, sur la chaîne de télévision Skaï. Sorte de forfait hospitalier à la Grecque, la mesure est censée rapporter 40 millions d'euros annuels au budget des hôpitaux grecs. Les handicapés à plus de 80% et les personnes souffrant d'une pathologie chronique n'auront pas à payer ce droit d'admission, dû uniquement lorsque le patient passe une nuit à l'hôpital. Il a toutefois reconnu que l'absence d'exemption pour les chômeurs était "une injustice" mais expliqué que "dans la phase actuelle", une telle dispense n'était pas possible. La Grèce compte 27% de chômeurs. Début décembre, Médecins du monde avait estimé au même pourcentage le nombre de personnes sans couverture sociale. 

Du prix de la santé au prix de la vie

LE MONDE Par 

En matière de santé, les coûts sont en hausse constante du fait de l’allongement de la durée de vie et de la sophistication des nouveaux médicaments.
En matière de santé, les coûts sont en hausse constante du fait de l’allongement de la durée de vie et de la sophistication des nouveaux médicaments. | AFP/JOEL SAGET

Quel est le prix de la vie ? 35 000 euros. C’est du moins l’estimation de l’Institut national de la santé britannique, correspondant au prix d’un traitement permettant de gagner une année de vie supplémentaire. Au-dessous, l’organisme autorise, au-dessus, cela se négocie.
En mettant les pieds dans le plat au sujet du prix des médicaments, les autorités du Royaume-Uni ont soulevé et répondu à l’une des questions majeures de ce début de siècle. On pourrait d’ailleurs la formuler en termes proches en ce qui concerne la sécurité, l’éducation ou la culture. Car si tout n’a pas forcément de prix, tout a un coût.

lundi 6 janvier 2014

Internet peut aussi être utile contre les troubles alimentaires

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 
Le développement de communautés en ligne, de blogs, de forums sur l’anorexie ou la boulimie encourage-t-il les troubles du comportement alimentaire (TCA) ? Un rapport intitulé « Les jeunes et le Web des troubles alimentaires : dépasser la notion de “pro-ana” », disponible sur anamia.fr, apporte un démenti à cette accusation fréquemment émise.
Ce rapport est le fruit d’une étude coordonnée par Antonio Casilli, sociologue à Télécom ParisTech, et Pierre-Antoine Chardel, philosophe à Télécom Ecole de management. Appelé Anamia (dans le jargon d’Internet, Ana et Mia désignent respectivement l’anorexie et la boulimie), ce projet de recherche, financé par l’Agence nationale de la recherche (ANR), a démarré en 2010, coordonné notamment par l’Institut Mines-Télécom et l’Ecole des hautes études en sciences sociales. Il vise à étudier la structure, la fonction et l’influence des réseaux sociaux regroupant des personnes touchées par des TCA.

A l’hôpital, les chocolats ont la vie courte

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 
Pierre Barthélémy
Si quelques-unes des boîtes de chocolats que l'on vous a offertes durant les fêtes ont survécu, mettez-les de côté pour vous livrer, à la maison ou au travail, à une expérience scientifique. La recette en a été donnée dans le British Medical Journal (BMJ), revue très sérieuse qui a néanmoins coutume de se déboutonner une fois par an à l'approche de Noël. Ainsi, le 14 décembre, le BMJ a-t-il publié une étude gentiment loufoque sur la durée de vie des chocolats en milieu hospitalier.
A l'origine de ce « travail », on trouve la générosité des patients, qui offrent des chocolats au personnel soignant pour le remercier de ne les avoir pas tués (dans le cas des familles et des héritiers, les motivations sont plus ambiguës). Or, explique l'étude, ces cadeaux sont sources de conflits, les différentes catégories de personnel (aides-soignants, infirmiers, médecins?) s'accusant souvent mutuellement de s'empiffrer au détriment des autres.
Comme la littérature scientifique ne disait rien sur le sujet, nos chercheurs ont décidé de combler cette lacune avec une rigueur et un humour tout britanniques.

Si douce France...


M le magazine du Monde | 
Par 
| Illustrations Valero Doval pour M le magazine du Monde
La France de M. Hollande ? Un pays qui ne s'aime plus, décrivent les déclinologues. Une terre des opportunités confisquées et du matraquage fiscal. Un rafiot en perdition ballotté dans les eaux bouillonnantes de la mondialisation. Une vieille nation traînant son "identité malheureuse" comme un boulet. Il existe pourtant une autre France, un peu perdue de vue : "Un pays merveilleux et magnifique." C'est en tout cas la description qu'en fait spontanément Yana Tarasovo, une jeune Russe tombée amoureuse des Alpes durant ses études de commerce à Grenoble Ecole de management (ESC Grenoble). "Il faut avoir vécu ailleurs pour s'en apercevoir", précise cette Pétersbourgeoise de 22 ans. Son master en poche, elle vient de décrocher un CDD de six mois dans une entreprise de la région et compte bien poursuivre au-delà son histoire passionnelle avec la France. Elle n'est pas la seule.
Alors que la jeunesse française est invitée tous les quatre matins à "se barrer" sous des cieux qui seraient moins hostiles, les jeunes du monde entier affluent toujours plus nombreux vers notre vieil Hexagone. Au dernier palmarès de l'attractivité établi par l'Unesco, la France se place au troisième rang (290 000 étudiants étrangers par an) derrière les Etats-Unis et le Royaume-Uni, et devance désormais l'Australie. Quant à Paris, elle vient d'être élue "meilleure ville au monde pour les étudiants" par QS, un cabinet britannique spécialisé. L'indice de satisfaction de ces jeunes gens venus des cinq continents tourne même au plébiscite. Quatre-vingt-onze pour cent d'entre eux se disent satisfaits ou très satisfaits de leur séjour, selon la très récente enquête de TNS-Sofres pour Campus France, l'agence publique de promotion de l'enseignement supérieur et de la mobilité internationale. Neuf sur dix recommanderaient même notre pays pour y faire des études, voire plus si affinités.

Congeler les morts, un business d’avenir ?

Le Monde.fr | 
Par 


Les « cryonics » vont congeler leur corps à leur mort, espérant être ramené à la vie dans quelques décennies ou quelques siècles.
Les « cryonics » vont congeler leur corps à leur mort, espérant être ramené à la vie dans quelques décennies ou quelques siècles. | CC/pallina60 Loon

A travers le monde, un peu moins de trois cents morts attendent de revenir à la vie dans des caissons réfrigérés. Des pionniers des années 1960 aux milliardaires immortalistes, en passant par de modestes citoyens refusant la mort, tous partagent un espoir : que la science permette un jour – dans cinquante ou mille ans – d’annuler les effets de la mort, considérée comme une « maladie » réversible.
Les « cryonics », comme on les appelle, ont payé de 12 000 à 200 000 dollars pour avoir « une chance d’éviter la mort », en faisant appel à l’une des trois institutions spécialisées existant dans le monde. Quelque 1 500 personnes supplémentaires ont déjà réservé leur ticket pour les rejoindre après leur décès.

Schizophrénie : les thérapies cognitives sur la sellette

Une étude britannique laisse entendre que les thérapies cognitivo-comportementales ont peu d'impact sur les symptômes de la schizophrénie. Elles ne parviennent pas à soigner les hallucinations.

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Maladie d’Alzheimer : les coups durs de la vie

 01-01-2014

Maladie d’Alzheimer : les coups durs de la vie
Les événements difficiles de l’existence, autant de sources de stress important, augmentent le risque de souffrir de démence sénile.

Divorce, veuvage, problèmes graves concernant les enfants, maladie mentale chez le conjoint ou un proche, perte d’emploi (le sien ou celui du partenaire), isolement social… : ces facteurs de stress, de détresse et d’anxiété font le lit de la maladie d’Alzheimer.

dimanche 5 janvier 2014

Bientôt des IVG dans les maisons de santé pluridisciplinaires ?

L’objection de conscience des médecins qui refusent de pratiquer des IVG ne devrait pas être remise en cause par le gouvernement. La mesure fait pourtant partie des propositions que le Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCEfh) a présenté jeudi mati pour un meilleur accès à l'Interruption volontaire de grossesse en France.

Selon une étude réalisée par un professeur en psychiatrie Plus de 50% des personnes qui se suicident en Kabylie sont des chômeurs


Kamel S. pour Tamurt.info 25/10/2013
L’étude du professeur Ziri est un support pour beaucoup d’étudiants en psychologie et en psychiatrie qui traitent dans leurs mémoires de fin de cycle le phénomène de suicide. Le plus jeune sujet à avoir mis fin à ses jours avait 10 ans, selon le travail du directeur général du CHU Nedir Mohammed.
Le phénomène de suicide relance toujours le débat sur ce geste abominable qui frappe de plein fouet notamment la jeunesse en Kabylie. Un fait qui inquiète même les spécialistes. Ces derniers ont souvent ssayé de plancher sur les raisons du suicide mais sans arriver à donner plus de détails sur ce drame que connaît en silence l’Algérie en général et la Kabylie en particulier.

ORAN - 40 suicides et 600 tentatives recensés en 2013

Par 

Les spécialistes remettent en cause la construction sociale algérienne basée sur le conservatisme, le conformisme et la domination patriarcale.
Après les accidents de circulation, viennent les suicides. Oran vit au rythme effréné des drames. Plus qu'un phénomène de société, le suicide, cet acte désespéré, est devenu un simple exercice dans une société en perte de repères sociaux El Bahia Wahrane. Les services des urgences médicales des structures sanitaires de la wilaya se sont acclimatés avec le phénomène dès que la personne ayant mis un terme à sa vie est admise, en délivrant le certificat de décès sur lequel est écrit «suicide par strangulation, ouverture des veines ou encore, ingurgitation de produits chimiques, pendaison etc».
Lesdits services ont, durant l'année en cours, recensé une quarantaine de cas de suicides et quelque 600 tentatives. Il est utile de rappeler qu'un tel phénomène, le suicide, a explosé en 2013, si l'on prend en compte les bilans de l'année écoulée où l'on a recensé 30 suicides et 546 tentatives. Aucune souche d'âge des deux sexes n'est épargnée, des jeunes, des moins jeunes, garçons et filles notamment les adolescents, hommes et femmes, des lycéens en cas d'échec au baccalauréat, des universitaires, des richissimes et des gueux attentent à leur vie.