Les personnes handicapées sont-elles moins bien soignées que les patients valides ? Question un rien dérangeante à laquelle l’IRDES répond ce mois-ci par l’affirmative, mais de façon partielle et nuancée à travers deux études spécifiques lancées sur la base des données de l’enquête « Handicap-Santé-Ménage » de la DREES.
La première a tenté de mesurer les difficultés d’accès (voir d’accessibilité) des personnes en situation de handicap vivant chez elle à certains actes de prévention et de dépistage. Le constat global est sans appel : les « probabilités de recours à la prévention sont significativement réduites pour les personnes en situation de handicap. » Ainsi pour une moyenne estimée à environ 80% pour le dépistage du cancer du col de l’utérus, le recours au frottis est inférieure de 12 points pour les déficientes auditives et jusqu’à 21 points pour celles ayant une limitation visuelle, en passant par – 17 pour les handicapées moteurs. Et un constat similaire peut être porté, tous sexes confondus, pour le dépistage du cancer du colon (40% en moyenne générale, mais 13 à 18 points de moins de participation selon le handicap) et pour la vaccination hépatite B (45%, mais -6 à -23 points pour les handicapés).