par Antonin Gratien
Publié le
Violence, brutalité, perversion... De Shining à Split : quand le ciné nourrit les stéréotypes autour du trouble psy.
Les préjugés qui touchent à la santé mentale ont la vie dure, et Tyler Duren (Fight Club) pourrait bien y être pour quelque chose. Dans une enquêteparue en 2016 et menée auprès de professionnels (plutôt cinéphiles) de la psychiatrie, 86 % des répondants estimaient que les représentations ciné de la schizophrénie étaient majoritairement associées à la violence, et l’imprévisibilité.
Des mises en scène biaisées, qui alimenteraient une confusion plus large, autour du lien entre maladies mentales et comportements brutaux. Et ce, alors même que 1 français sur 5 souffre chaque année d’un trouble psy, selon une enquête de la Mutualité Française révélée en 2021. Grosso modo : même si cet enjeu nous touche tous, de près ou de loin, il est encore l’objet de stéréotypes infamants. La faute à un défaut d’information public, bien sûr. Mais aussi au cinéma.
Car là où le 7e art, grâce à son pouvoir de diffusion tentaculaire, aurait pu s’ériger en medium d’éducation privilégié sur le sujet, historiquement, il a plutôt cédé aux sirènes du sensationnalisme en jouant la carte de la diabolisation. De l’irréalisme anxiogène, des portraits monstrueux. De quoi nourrir une stigmatisation ravageuse, dénoncée par le corps médical. Et surtout les patients. Focus.
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