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dimanche 1 janvier 2023

La vie sans histoire de James Castle, Luc Vezin (par Catherine Dutigny)

 La Cause Littéraire

La vie sans histoire de James Castle, Luc Vezin, éditions Arléa, août 2022, 224 pages,  Edition: Arléa


La vie sans histoire de James Castle, Luc Vezin (par Catherine Dutigny)

 

La démarche originale d’un historien de l’art

C’est en page 39 du roman de Luc Vezin que l’on découvre ce qui aurait pu être son incipit lorsqu’il écrit à propos de son projet d’écriture et de son personnage principal, James Castle : « /…/ manipulé plus que guidé par cette ombre insaisissable et changeante, je me suis laissé entraîner au gré des écritures, de l’épopée aux confessions sordides ou pleurnichardes ; j’ai fait balbutier un mutique et écrire un illettré ; j’ai tâté du pire journalisme, de la froide documentation ; j’ai ouvert des journaux intimes et violé une correspondance imaginaire. J’ai rapporté des légendes auxquelles je ne croyais pas et cédé aux slogans mensongers des réclames. J’ai chanté faux en écorchant l’anglais. Et, pour finir en beauté, j’ai voulu faire parler les murs d’une maison vide, derrière lesquels se cachait James, avant de sombrer dans la poésie, comme d’autres dans l’alcool ou le crime. Et, après tant d’années vagabondes, moi qui, comme disait mon père, “Cherchais une histoire”, je n’ai rien trouvé d’autre à écrire que “La vie sans histoire de James Castle” ».

Lors d’un voyage à Philadelphie en octobre 2008, Luc Vezin découvre dans une exposition les dessins de James Castle. Il y a été poussé par les confidences d’un sino-américain rencontré dans un bar, peintre au talent incertain mais l’un des tout premiers à avoir présenté les dessins à un artiste et professeur reconnu dont la sentence fut immédiate et l’éloge dithyrambique. Quant à Luc Vezin, la première impression le laisse de marbre : dessins naïfs et répétitifs. Mais le doute s’installe : « Je ne serais jamais rien d’autre qu’un homme au regard trop sec, incapable d’échapper à son intellectualisme bidon ». Puis, « relisant » chaque œuvre exposée, la curiosité de cet historien de l’art s’éveille et s’émerveille à la découverte des multiples influences des différents courants artistiques du XXesiècle qui traversent les travaux de Castle. Une passion naît qui le poursuivra de longues années. C’est décidé : Il fera vivre une seconde fois l’artiste, et il donnera la parole à James Castle.

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