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lundi 2 janvier 2023

Initiative locale A Strasbourg, une «ordonnance verte» contre les perturbateurs endocriniens

par Balla Fofana  publié le 1er janvier 2023

La prescription, qui permet à près de 800 strasbourgeoises enceintes de se prémunir des dangers induits par les substances chimiques, donne a ses bénéficiaires l’accès gratuit à un panier hebdomadaire de fruits et légumes bio et locaux.
publié aujourd'hui à 3h10

Connue pour sa politique volontariste de lutte contre les perturbateurs endocriniens, la ville de Strasbourg a lancé le 16 novembre «l’ordonnance verte». Prescrite par des professionnels de santé (sage-femme, médecin généraliste ou gynécologue), elle permet à environ 800 strasbourgeoises enceintes de se prémunir des dangers induits par les substances chimiques qui ont des effets négatifs sur leur organisme et celui de leurs fœtus. La recherche a, de fait, démontré qu’avec la petite enfance et la puberté, la vie fœtale est l’une des trois fenêtres d’exposition durant lesquelles les perturbateurs endocriniens sont particulièrement nocifs.

Présents dans l’air que l’on respire, dans l’eau, les sols et dans la composition de nombreux produits, y compris alimentaires, ils peuvent causer des anomalies de développement et de graves pathologies. «Tous ces produits chimiques aux conséquences tels que cancers, diabète, syndrome autistique, malformation, baisse de la fécondité ou puberté précoce, ont envahi notre quotidien, détaille Alexandre Feltz, adjoint à la maire chargé de la santé publique. On les retrouve dans le plastique mais aussi dans les produits de beauté, de nettoyage, les désodorisants, la peinture, etc.»

En phase d’expérimentation et basée sur le volontariat, cette ordonnance verte donnera à ses bénéficiaires l’accès gratuit, pendant sept mois, à un panier hebdomadaire de légumes issus de l’agriculture biologique locale. S’y ajoutent des séances de sensibilisation aux risques des perturbateurs endocriniens et aux moyens de s’en protéger. Plus de 500 000 euros ont été nécessaires pour mener à bien cette expérimentation. «Investir sur l’alimentation saine permettra de réduire le nombre d’enfants obèses, diabétiques, ou encore aux malformations génitales ou à la diminution de la qualité du sperme, soit des conséquences en matière de santé qui coûtent des sommes faramineuses», pointe l’élu chargé de la santé publique.

A l’issue de l’expérimentation, la ville de Strasbourg en évaluera l’impact en mesurant le changement de comportement des familles volontaires vis-à-vis des perturbateurs endocriniens. La municipalité souhaite en faire un dispositif pérenne, à l’instar dusport sur ordonnance – prescription d’une activité physique aux patients atteints d’une affection de longue durée – entré en vigueur en mars 2017, après avoir été initiée à Strasbourg deux ans plus tôt.


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