Publié samedi 15 mai 2021
Contrairement à l’idée reçue, les personnes qui remettent leur ouvrage au lendemain sont des agents du progrès, car elles vont au-delà du premier mouvement, banal et attendu
Newton était en pause lorsqu’il a découvert la loi de la gravité. — © Alamy Stock Photo
«La paresse fait tomber dans l’assoupissement et l’âme nonchalante éprouve la faim», prévient la Bible (Proverbes, 19:15). La procrastination n’a pas attendu le capitalisme pour être fessée, mais, depuis que «le temps, c’est de l’argent», ce travers est encore plus sévèrement condamné. Pourtant. De Newton à De Vinci, d’Archimède à Darwin, les grandes découvertes n’ont jamais surgi dans un moment de labeur acharné, mais lors de pauses, voire d’éternels reports au lendemain, où l’esprit pouvait vagabonder. Autrement dit, et la journaliste Fleur Daugey le dit très bien dans Procrastiner pour mieux créer, qui vient de paraître chez Actes Sud, les procastinateurs font avancer l’humanité.
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