Nouvelle étape dans la bataille des républicains pour interdire l’IVG, la loi texane veut imposer une guérilla judiciaire aux partisans de l’avortement.
L’assaut est inédit. Et sans surprise, c’est le Texas, forteresse républicaine que les démocrates espèrent certes conquérir un jour à la faveur d’une démographie changeante, mais dont les institutions demeurent noyautées par les ultra-conservateurs, qui mène la charge. Leur cible ? Le droit à l’avortement, ceux qui le pratiquent ou le soutiennent, tous complices aux yeux des «pro-life» autoproclamés, par ailleurs fervents défenseurs de la peine de mort, du meurtre d’enfants à naître.
La dernière salve en date, votée définitivement jeudi par le Sénat local et qui devait être signée vendredi par le gouverneur républicain Greg Abbott, s’inscrit dans une déferlante de lois restrictives adoptées depuis trois ans par de nombreux Etats républicains, en particulier le long de la Bible Belt. Après le Mississippi, le Kentucky, l’Alabama, la Louisiane ou la Géorgie, le Texas va ainsi se doter à son tour d’une loi dite «Heartbeat bill», qui interdit aux femmes l’IVG dès que les battements de cœur du fœtus peuvent être détectés. Soit autour de la sixième semaine de grossesse. Y compris en cas d’inceste ou de viol, seule une urgence vitale pour la santé de mère permettant une exception.
«Cette loi, l’une des plus extrêmes du pays, constitue en substance une interdiction totale de l’avortement car la majorité des femmes ne savent pas encore qu’elles sont enceintes à six semaines», déplore l’ONG Avow Texas, qui défend les droits reproductifs. Partout où elles ont été votées, ces lois ont d’ailleurs jusqu’à présent été bloquées en justice pour leur caractère anticonstitutionnel. Car l’arrêt emblématique Roe v. Wade, qui a reconnu en 1973 le droit des femmes à avorter, interdit aux Etats de bannir l’avortement avant le seuil de viabilité du fœtus. Soit autour de 20 semaines de grossesse, le délai actuel autorisé au Texas.
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