| 18.03.2019
Une vingtaine de personnes membres de divers collectifs féministes* ont envahi le siège parisien de l'Ordre des médecins, ce lundi après-midi, pour protester contre la menace de grève de l'IVG du Syndicat national des gynécologues obstétriciens de France (Syngof) – éventualité que l'organisation a depuis écartée. En milieu d'après-midi, le groupe de militants, vêtus de blouses blanches ensanglantées et munis de pancartes dénonçant « l'abus de pouvoir médical », est entré dans les locaux du 4 rue Léon-Jost à Paris. Simulant une prise d'otages, le syndicat a ensuite demandé des sanctions contre le syndicat. Mercredi dernier, le Syngof avait créé la polémique en menaçant d'arrêter les IVG si le gouvernement n’accédait pas à sa demande concernant un problème d'assurance professionnelle.
Le collectif a été reçu par un secrétaire général et un vice président de l'Ordre dans les couloirs du Cnom pendant plus d'une heure. « Nous demandons que l'Ordre prenne des sanctions pour manquement à la déontologie médicale contre les représentants du Syngof. Certes, le syndicat s'est rétracté mais nous ne leur faisons pas confiance car tous les trois mois ça recommence », a affirmé Anaïs Leleux, membre du collectif Nous toutes contactée par Le Généraliste.
Plus de 11 000 personnes ont écrit au Cnom
Les militantes présentes cet après-midi ont improvisé cette action coup de poing à la suite d'un mouvement lancé sur Twitter la semaine passée. Un formulaire en ligne mis à la disposition des internautes permettait, une fois rempli, d'envoyer automatiquement un mail à l'Ordre pour leur demander d'agir. Plus de 11 000 personnes auraient envoyé ce formulaire resté sans réponse du Cnom.
Après une longue discussion, les représentants de l'Ordre ont apporté leur soutien aux militantes présentes cet après-midi et leur ont rappelé « le fonctionnement de la juridiction », d'après les informations fournies par le Cnom au Généraliste. Dans ce type de situations, pour que des sanctions soient prononcées, l'Ordre peut soit s'associer à une plainte existante, soit lui-même déposer une plainte. Or, le président du conseil de l'Ordre ne peut prendre seul cette initiative. Le conseil national sera réuni au complet les 4 et 5 avril prochains et pourrait intégrer le dossier Syngof aux ordres du jour même si à ce stade cette possibilité n'est pas confirmée par le Cnom.
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