« L'urgence est de refaire les unités de soin pour les patients afin de garantir la qualité d'accueil et des soins », clame la directrice, Stéphanie Durand.
Le centre hospitalier psychiatrique de Nice a mis sur pied un projet d'établissement 2018-2022 dont la priorité est de rénover les bâtiments vétustes. Un plan chiffré à plus de 100 millions d'euros.
60% de surfaces vacantes. De l'amiante dans les murs. Du plomb dans les canalisations d'eau. Des réseaux et une construction vétuste qui date, pour le bâtiment principal, de 1876. Le constat dressé par la directrice de l'hôpital Sainte-Marie, Stéphanie Durand, n'est pas reluisant.
Encore moins quand on sait que ce centre hospitalier centralise, à lui tout seul, 50% de la psychiatrie des Alpes-Maritimes.
C'est pourquoi, la chef de cette structure a mis en place un projet de rénovation et de réorganisation, étalonné sur 2018-2022, pour "remettre l'établissement sur les rails."
CINQ GRANDS AXES
"Le travail a été fait en interne, ce que nous ne faisons pas généralement, argue la directrice. Sur les 1.100 salariés, deux cent ont participé afin de mettre en œuvre ce projet."
Un plan qui se concentre sur cinq grands axes, réunissant plus de quatre-vingts actions: le médical, la gouvernance, les soins, le social et l'environnement.
Le premier est la colonne vertébrale autour de laquelle s'articulent toutes les autres thématiques. Il met l'accent sur les dispositifs de soin centrés sur les parcours patients (leur prise en charge), tout en favorisant leur participation et celle de leur famille. "C'est un projet ouvert sur la cité, affirme Stéphanie Durand. On promeut un meilleur parcours de soin du patient et son insertion."
Et d'ajouter: "Il y a une refonte de l'organisation psychiatrique générale et des secteurs. Depuis le 2 juillet et jusqu'en 2022, le secteur 8 (entre les Moulins et Gambetta) sera transféré à 40% au CHU."
Ce que ça change ? Les patients habitant dans cette zone seront transférés vers le CHU, plutôt que Sainte-Marie, sauf s'ils formulent une demande contraire.
100 MILLIONS D'EUROS
"L'urgence est de refaire les unités de soin pour les patients afin de garantir la qualité d'accueil des professionnels et des soins accordés", clame la directrice.
Une modernisation qui nécessite des fonds. L'association hospitalière Sainte-Marie, qui gère en France trente établissements, dont celui de Nice, est une institution privée à but non lucratif.
Pour financer ce projet estimé à près de 100 millions d'euros, elle a besoin de l'aide de tous les acteurs de santé, des collectivités territoriales et de l'État.
"Depuis une dizaine d'années, l'ARS (agence régionale de santé) a donné un signal fort d'aide. Les choses semblent prendre bonne figure pour début septembre. Mais on a besoin de la mobilisation de tous."
Une mobilisation dont le maire, Christian Estrosi, est l'une des têtes de proue. Vendredi, il a envoyé un communiqué de presse afin de faire le point sur le dossier: "Cela fait plusieurs années que je demande à l'État de se saisir de ce dossier. Je me suis entretenu en janvier dernier encore avec Agnès Buzyn, Ministre des Solidarités et de la Santé. Nous avons évoqué ensemble notamment la situation de cet établissement."
LA MINISTRE DE LA SANTÉ ENGAGÉE?
"La ministre s'est engagée alors à faire évoluer la situation et à nous tenir au courant de ce suivi. Je n'ai malheureusement aucune nouvelle depuis. Combien d'alertes faudrait-il lancer pour que la situation évolue? J'attends désormais des engagements forts et tangibles de l'État sur ce dossier, pour concrétiser sans tarder un soutien à l'évolution de cet établissement et également sur la restructuration à venir des réseaux de santé mentale sur notre territoire, afin d'en faire un secteur cohérent, formateur et de qualité, à même de répondre avec dignité et professionnalisme aux attentes légitimes des habitants."
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