Le psychiatre brésilien Vitor Pordeus, qui travaille sur un doctorat en psychiatrie transculturelle à l'Université McGill, estime que la culture et l'histoire d'une collectivité sont à la source des maladies mentales. Et il utilise le théâtre auprès de personnes atteintes de troubles mentaux pour les alléger.
Un texte de Laurence Gallant
À Montréal depuis près de deux ans et de passage à Rimouski dans le cadre d'un colloque sur la médiation interculturelle, Vitor Pordeus s’intéresse notamment à la perte d’identité culturelle et à l’histoire collective comme causes de troubles mentaux, comme la dépression.
La maladie est une production rituelle, culturelle, aussi collective. Premièrement collective.
Vitor Pordeus a notamment travaillé dans le plus vieil hôpital psychiatrique du Brésil et a pu observer les effets très positifs du théâtre sur des malades graves. Une approche contradictoire avec la psychiatrie dominante du Brésil, où on préfère isoler les personnes atteintes de maladies mentales, mentionne-t-il.
Il raconte avoir fait jouer la pièce Hamlet à des gens atteints par des psychoses chroniques ou par la schizophrénie. « Je vois ces gens commencer à parler, commencer à communiquer, développer un attachement avec le groupe », se réjouit Vitor Pordeus.
Il estime que le système est différent au Canada, mais que la médication occupe une grande place dans les méthodes de traitement. Le psychiatre observe que l’industrie pharmaceutique est beaucoup plus présente dans l’hémisphère Nord, et que le nombre de suicides au Canada est préoccupant, à l’instar du nombre d’homicides au Brésil.
Pour lui, les questions d’autodestruction, de dépression, d’anxiété et de bipolarité sont des conséquences inconscientes de l’héritage collectif.
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