Alors que le Sidaction débute ce vendredi, la HAS publie de nouvelles recommandations de sur la stratégie de dépistage de l’infection à VIH en France et elle renforce le dépistage chez les personnes les plus exposées.
Les populations cibles s'affinent
Le dépistage doit être plus fréquent chez les personnes les plus exposées au VIH, notamment les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). En effet, en 2013, 45 % des nouvelles infections ont été mises en évidence dans cette population où l’incidence y est particulièrement élevée avec un taux 200 fois supérieur à celui de la population hétérosexuelle née en France métropolitaine. Pour tenter de réduire le nombre de nouvelles infections chez les HSH, la HAS préconise un dépistage trimestriel.
Chez les usagers de drogues par injections (UDI), le nombre de nouvelles infections en 2013 est resté relativement faible (environ 100 nouvelles infections par an), mais le taux d’incidence est 20 fois plus élevé que celui de la population hétérosexuelle née en France métropolitaine. Dans cette catégorie de personnes à risque, le dépistage doit être annuel. De même, pour les personnes originaires d’Afrique subsaharienne et des Caraïbes dont le taux d’incidence est 70 fois plus élevé chez les femmes et 30 fois plus élevé, le dépistage doit être annuel.
Par ailleurs, un test doit être systématiquement proposé lors du diagnostic d’une IST, d’une hépatite B ou C, diagnostic de tuberculose, grossesse ou projet de grossesse, viol, prescription d’une contraception ou IVG, incarcération.
Pour le reste de la population, la HAS préconise de maintenir sa précédente reco de 2009 qui proposait « un dépistage au moins une fois au cours de la vie entre 15 et 70 ans ».
Des spécificités territoriales
Toujours dans l’idée de cibler les populations à risque, la région de résidence importe désormais. La prévalence de l'infection non-diagnostiquée est plus élevée que la moyenne nationale en Île-de-France (42 % des nouvelles infections annuelles), dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (7 %) et dans les départements français d'Amérique (Guyane, Guadeloupe et Martinique).
Cette même vigilance doit concerner les hommes qui représentent près des ¾ des personnes ignorant leur séropositivité et ont un moindre recours au système de soins que les femmes.
Une fiche de bon usage de la PrEP
La HAS publie ce 24 mars également une fiche de bon usage de la PrEP (prophylaxie pré-exposition) par Truvada® à destination des professionnels de santé qui seraient amenés à prescrire ce médicament à l’hôpital et dans les CeGIDD (primoprescription et renouvellement annuel) ainsi qu’en médecine de ville (renouvellement trimestriel).
L’utilisation de Truvada® en PrEP pour réduire la transmission du VIH doit être réservée selon la HAS aux HSH, aux personnes transgenres et aux prostitués(e) s/travailleur (se) s du sexe non infecté par le VIH et ayant des rapports sexuels à risque. Ainsi qu’aux usagers de drogues injectables non infectés par le VIH et qui échangent leurs seringues.
La prescription de Truvada® en PrEP doit s’accompagner systématiquement – lors de la consultation médicale initiale comme lors de chaque renouvellement – d’un dépistage de l’infection à VIH et de fortes recommandations d’utilisation de préservatifs ou de recours à des seringues stériles, à usage unique et personnelles pour les usagers de drogues. La PrEP ne pouvant pas remplacer le recours au préservatif, qui est le seul outil de prévention efficace à la fois sur le VIH et les IST. Cette stratégie médicamenteuse réduit le risque d’infection de 44 à 86 % selon les études.
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