Depuis janvier 2015, le pôle de gérontologie clinique du CHU de Nantes mène avec l'Ehpad du Parc de Diane des téléconsultations ciblées sur la prise en charge des troubles psycho-comportementaux. Ce projet a pour objectifs de réduire le nombre d'hospitalisations en urgence lors de la survenance de crises et de privilégier l'apaisement des troubles par la mise en œuvre de pratiques non médicamenteuses. Et ce tout en évitant les déplacements, a précisé le Dr Caroline Sahel du CHU de Nantes, lors du congrès national 2015 des unités de soins, d'évaluation et de prise en charge Alzheimer, le 16 décembre.
Une fois par semaine, une fenêtre de téléconsultations est organisée, durant laquelle deux dossiers de résidents posant des difficultés sont présentés. L'équipe du CHU est composée d'un médecin gériatre, d'une assistante de soins en gérontologie (ASG), d'une neuropsychologue et peut bénéficier de l'avis d'un psychiatre. Quant à l'Ehpad, il compte dans ses rangs un médecin coordonnateur, une maîtresse de maison et peut éventuellement faire appel à un psychologue ou un ergothérapeute. À l'issue des consultations, des préconisations médicamenteuses et non médicamenteuses sont proposées. Quelques semaines après, des télé-expertises peuvent être organisées, à la demande, pour évaluer la prise en charge.
De janvier à septembre 2015, vingt-sept téléconsultations et quinze télé-expertises ont été organisées, indique Caroline Sahel. Toutes les propositions formulées, sauf une, ont été suivies et ce projet a permis d'éviter dix hospitalisations en urgence en raison de troubles du comportement. Au-delà de ces éléments, d'autres bénéfices ont été constatés. Ainsi, ce projet a permis d'anticiper les situations problématiques, de donner du sens aux crises et de prendre soin également du soignant, a énuméré le médecin. Les demandes de consultations urgentes et l'administration de psychotropes ont également diminué. Ce dispositif a par ailleurs mis en lumière certaines caractéristiques chez les résidents présentant des troubles psycho-comportementaux. Plus de la moitié ont en effet connu un épisode de vie traumatique et les trois quarts sont isolés affectivement.
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