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vendredi 18 décembre 2015

Arrêt des benzodiazépines : la HAS publie une fiche mémo pour guider le sevrage

17.12.2015


La Haute autorité de santé  vient de publier  une fiche mémo d’aide à l’arrêt  des benzodiazépines à l’attention du médecin traitant. Cette fiche  a pour objectif  de réduire les prescriptions au long cours de benzodiazépines dans l’anxiété et l’insomnie, une proportion importante de patients utilisant ces molécules en continu sur plusieurs années.

Avant tout, il convient  d’évaluer la dépendance et de préparer l’arrêt. Les patients  sont considérées comme en capacité d’entreprendre un arrêt des benzodiazépines si ils  le souhaitent, sont conciliants et motivés,  si ils ont ont un support social adéquat (insertion sociale, présence d'un environnement aidant)   et n’ont pas d’antécédents de complications à l’arrêt de médicaments.  Il faut qu’ils puissent  être régulièrement revus et  sachent que l’arrêt peut prendre de 3 mois à un an, ou plus si nécessaire.


Au moment d’entreprendre un arrêt, il convient d’évaluer les attentes du patient, son degré « d’attachement » aux benzodiazépines, pour aboutir à une décision partagée et évaluer les facteurs pronostiques. Le médecin peut, pour cela,  s’appuyer sur les items du questionnaire ECAB (échelle cognitive d’attachement aux benzodiazépines, voir outils) ; Il convient aussi de distinguer les situations nécessitant une stratégie particulière (dépression, consommation chronique ou excessive, usagers de drogues, etc.).En outre, si la proposition d’arrêt des benzodiazépines n’est pas acceptée par le patient, il est recommandé de renouveler l’information lors d’une consultation ultérieure.

De plus, quelle que soit la stratégie choisie, avec ou sans prise en charge spécialisée, l’arrêt doit toujours être progressif, sur une durée de quelques semaines (4 à 10 semaines le plus souvent) à plusieurs mois (consommations de longue durée, posologies élevées). L’objectif de la démarche est l’arrêt de la consommation de benzodiazépine. Diminuer la posologie est cependant un résultat favorable.

Un parcours d’aide bien hiérarchisé

Cette aide suit un parcours bien défini. Elle peut tout d’abord prendre la forme d’une intervention  brève, orale ou écrite. Elle se poursuit par une consultation spécifique centrée sur les modalités d’arrêt de la benzodiazépine.

Au cours de cette consultation, le médecin informera le patient sur le médicament  consommé en  présentant les risques de la consommation de benzodiazépines au long cours,  et en les hiérarchisant selon l’âge et l’activité du patient.

Le praticien montrera ensuite au patient  les bénéfices de l'arrêt, voire d’une simple réduction de posologie. Il l’informera des signes pouvant apparaître pendant l’arrêt des bnezodiazépines , ainsi que  sur les alternatives non médicamenteuses : relaxation, etc.

Il doit également informer les autres médecins en charge d’une pathologie intercurrente de l’existence du sevrage. La tenue d’un agenda de sommeil et/ou d’un calendrier de décroissance posologique (avec relevé des symptômes inhabituels) peut également être utile et proposée.

En accord avec le patient, un protocole pluriprofessionnel de sevrage des benzodiazépines associant le médecin traitant prescripteur, le médecin spécialiste si présent dans le suivi de la maladie, le pharmacien, l’infirmière du patient et l’entourage, peut être mis en place.

À court terme, pour les patients qui ont réussi à arrêter une benzodiazépine, une consultation au cours des 3 à 7 jours après la dernière prise est à proposer afin d’évaluer les symptômes liés à l’arrêt et d’informer sur le rebond d’insomnie et/ou d’anxiété.

Enfin, à moyen terme, un suivi est à proposer, tout particulièrement durant les 6 premiers mois qui suivent l’arrêt (période la plus à risque de reprise). Il est utile que le patient ait la possibilité d’avoir un contact téléphonique avec le médecin.

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