17.12.2015
La Haute autorité de santé vient de publier une fiche mémo d’aide à l’arrêt des benzodiazépines à l’attention du médecin
traitant. Cette fiche a pour
objectif de réduire les prescriptions au
long cours de benzodiazépines dans l’anxiété et l’insomnie, une proportion
importante de patients utilisant ces molécules en continu sur plusieurs années.
Avant tout, il convient d’évaluer la dépendance et de préparer
l’arrêt. Les patients sont considérées
comme en capacité d’entreprendre un arrêt des benzodiazépines si ils le souhaitent, sont conciliants et
motivés, si ils ont ont un support
social adéquat (insertion sociale, présence d'un environnement aidant) et n’ont pas d’antécédents de complications
à l’arrêt de médicaments. Il faut qu’ils
puissent être régulièrement revus
et sachent que l’arrêt peut prendre de 3
mois à un an, ou plus si nécessaire.
Au moment d’entreprendre un arrêt, il convient
d’évaluer les attentes du patient, son degré « d’attachement » aux
benzodiazépines, pour aboutir à une décision partagée et évaluer les facteurs
pronostiques. Le médecin peut, pour cela,
s’appuyer sur les items du questionnaire ECAB (échelle cognitive
d’attachement aux benzodiazépines, voir outils) ; Il convient aussi de
distinguer les situations nécessitant une stratégie particulière (dépression,
consommation chronique ou excessive, usagers de drogues, etc.).En outre, si la
proposition d’arrêt des benzodiazépines n’est pas acceptée par le patient, il
est recommandé de renouveler l’information lors d’une consultation ultérieure.
De plus, quelle que soit la stratégie choisie, avec
ou sans prise en charge spécialisée, l’arrêt doit toujours être progressif, sur
une durée de quelques semaines (4 à 10 semaines le plus souvent) à plusieurs
mois (consommations de longue durée, posologies élevées). L’objectif de la
démarche est l’arrêt de la consommation de benzodiazépine. Diminuer la
posologie est cependant un résultat favorable.
Un parcours d’aide bien hiérarchisé
Cette aide suit un parcours bien défini. Elle peut
tout d’abord prendre la forme d’une intervention brève, orale ou écrite. Elle se poursuit par une
consultation spécifique centrée sur les modalités d’arrêt de la benzodiazépine.
Au cours de cette consultation, le médecin informera
le patient sur le médicament consommé
en présentant les risques de la
consommation de benzodiazépines au long cours,
et en les hiérarchisant selon l’âge et l’activité du patient.
Le praticien montrera ensuite au patient les bénéfices de l'arrêt, voire d’une simple
réduction de posologie. Il l’informera des signes pouvant apparaître pendant
l’arrêt des bnezodiazépines , ainsi que
sur les alternatives non médicamenteuses : relaxation, etc.
Il doit également informer les autres médecins en
charge d’une pathologie intercurrente de l’existence du sevrage. La tenue d’un
agenda de sommeil et/ou d’un calendrier de décroissance posologique (avec
relevé des symptômes inhabituels) peut également être utile et proposée.
En accord avec le patient, un protocole
pluriprofessionnel de sevrage des benzodiazépines associant le médecin traitant
prescripteur, le médecin spécialiste si présent dans le suivi de la maladie, le
pharmacien, l’infirmière du patient et l’entourage, peut être mis en place.
À court terme, pour les patients qui ont réussi à
arrêter une benzodiazépine, une consultation au cours des 3 à 7 jours après la
dernière prise est à proposer afin d’évaluer les symptômes liés à l’arrêt et
d’informer sur le rebond d’insomnie et/ou d’anxiété.
Enfin, à moyen terme, un suivi est à proposer, tout
particulièrement durant les 6 premiers mois qui suivent l’arrêt (période la
plus à risque de reprise). Il est utile que le patient ait la possibilité
d’avoir un contact téléphonique avec le médecin.
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