Créés en 2005 dans le cadre de la loi Handicap du 11 février pour répondre aux besoins des usagers et associations de handicap psychique, les groupes d'entraide mutuelle (Gem) creusent leur sillon. De 132 structures en 2006, on en compte désormais 373 sur le territoire. Si ce chiffre n'a pas évolué depuis 2011, la fréquentation augmente quant à elle et s'accompagne d'une implantation renforcée auprès des acteurs de proximité. Dans son bilan 2013, la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) s'inquiète, dans ce contexte, des capacités de financement dont disposent ces structures.
Ainsi, en 2013, on comptait en moyenne 68,4 personnes par Gem (25 524 sur les 373 Gem existants), soit 4% de plus qu'en 2012 (65,5 personnes) et 14% de plus qu'en 2009*. À cette fréquentation numérique accrue s'associe par ailleurs une fréquentation plus régulière. De fait, si 38% des usagers qui se rendent dans les Gem y viennent plusieurs fois par semaine, les aidants sont de plus en plus nombreux à participer régulièrement aux activités (+23% entre 2012 et 2013).
Dans ce contexte, les Gem ont immanquablement vu leur nombre d'animateurs augmenter. Si le nombre de salariés reste stable par rapport à 2012 avec 1,5 équivalent temps plein (ETP), "plus de quatre Gem sur cinq ont deux animateurs salariés ou plus, ce qui est en progression par rapport à 2012 (+6% des Gem)".
Face à cette évolution significative de l'activité de ces dispositifs, la CNSA s'interroge donc sur la capacité des structures à absorber "les augmentations régulières liées aux évolutions statutaires des salariés [...] et à l'augmentation générale du coût de la vie, dont les loyers". Car si le financement des groupes d'entraide a été multiplié par six en dix ans - pour un total de 27 millions d'euros (M€) sur la seule année 2013 contre 4,4 M€ en 2005 -, le montant alloué aux structures n'a que peu évolué ces dernières années. Après une montée en charge en 2006 (+259%), poursuivie en 2007 (+26%) et 2008 (+20%), le financement moyen par Gem "n'a pas connu d'évolution significative depuis 2009" et stagne depuis 2011 à 72 273 euros (€). À noter que ce montant reste par ailleurs inférieur au plafond fixé par la circulaire (75 000 €).
Alors que 90% des fonds des Gem émanent des ARS, la caisse identifie un deuxième frein aux perspectives d'évolution futures des dispositifs : le plafond de cette subvention, maintenu au même niveau depuis sa création. Une problématique sur laquelle le Comité interministériel du handicap (CIH) travaille dans le cadre de la révision du cahier des charges du 13 juillet 2011.
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