Le Collectif Alerte était jeudi dernier à Matignon pour faire part de ses propositions sur la relance du plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale.
Manuel Valls, entouré de 4 ministres concernés, (Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, François Rebsamen, ministre du Travail, Sylvia Pinel, ministre du Logement ainsi que Ségolène Neuville, secrétaire d’État à la lutte contre l’exclusion) a souhaité écouter les responsables associatifs(Médecins du Monde, Fondation Abbé Pierre, FNARS, Emmaus, Secours Catholique, Cimade, COORACE) avant de rendre publique la nouvelle feuille de route de ce plan anti pauvreté, le 3 mars prochain, devant le Comité National de Lutte contre l’Exclusion.
Fermeté sur le tiers-payant, réclame le Collectif
« Nous avons discuté de divers points emblématiques pour nous, comme le projet de fusion entre le RSA-Activité et la prime pour l’emploi,explique François Soulage, président du Collectif Alerte. Nous avons obtenu l’assurance qu’il y aurait bien 4 milliards pour financer cette prime globale. Mais nous savons aussi qu’il faut pouvoir aider les gens à accéder à ces aides sociales et à cette prime activité qui pour l’instant n’est demandée que par 32 % des gens qui y auraient droit. »
Cela permettrait de rehausser le RSA de 20 à 30 %, selon François Soulage. D’autres propositions ont été avancées par les membres du Collectif, qui ont réclamé par exemple une loi de programmation des logements sociaux ou la fermeté de Marison Touraine pour la généralisation du tiers payant.
Tout n’a pu être évoqué dans un agenda contraint mais « nous avons été écoutés. Et nous savons déjà que certaines choses vont bouger,confirme François Soulage, comme l’augmentation du seuil de la CMU, l’amélioration du statut des réfugiés, de la régularisation des sans papiers pour des gens qui travaillent depuis plus de 5 ans, ou l’application de la circulaire pour les roms. »
Un accompagnement plus global
Les responsables associatifs ont profité de cette oreille attentive des ministres concernés pour évoquer un accompagnement global et transversal dans la prise en charge des personnes en très grande difficulté. « Le gouvernement a bien compris que le traitement de la grande pauvreté ne se fera pas seulement à coups de finances mais qu’il faut aussi mettre en place des dispositifs sociaux adaptés pour éviter les ruptures à tous niveaux », explique le collectif.
La place et le redéploiement des travailleurs sociaux devraient être discutés lors des États généraux du travail social à la fin de l’année.« Un des enjeux, c’est aussi la territorialisation de ce plan et de l’implication de certaines collectivités locales à ce sujet », poursuit le Collectif Alerte qui attend désormais des mesures concrètes. Il restera vigilant sur les moyens alloués pour faire fonctionner cette deuxième étape du plan de lutte contre la pauvreté.
De notre correspondante Hélène Foxonet
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire