"Les Roms migrants rencontrent d’importantes difficultés d’accès aux soins de santé". Telle est l’impression que le commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe, le Letton Nils Muiznieks, conserve de sa visite en France en septembre dernier. Il s’est ouvert de ses inquiétudes sur l’accès aux soins des Roms dans un récent rapport sur la situation des droits de l’homme et les discriminations observées dans l’Hexagone. Antisémitisme, islamophobie, homophobie, situation des demandeurs d'asile, mais aussi des Roms sont abordés dans ce rapport.
Sur ce dernier point, le commissaire aux droits de l'Homme souligne "l'urgence" de garantir aux Roms, l'accès aux soins de santé, à l'éducation, au logement et à l'emploi, insistant notamment sur "des indicateurs sanitaires très alarmants" dans cette population. Et de citer "grossesses fréquentes, précoces et peu suivies médicalement; faible suivi médical des enfants; faible couverture vaccinale; forte prévalence des maladies infectieuses chroniques et des pathologies liées à la précarité, telles que le saturnisme..."
Nils Muiznieks rappelle que les Roms migrants peuvent bénéficier de l’Aide médicale de l’État (AME), mais laisse entendre que trop d’entre eux n’y ont pas accès. Il évoque à ce sujet un "défaut d’information et de sensibilisation" de ces populations par la France et estime que "la persistance de ces difficultés d’accès aux soins constituent une atteinte aux droits de l’homme."
Dans sa réponse, le gouvernement français évoque le développement du programme de "médiation sanitaire" mise en place par la DGS. Souvent critiqué sur l’AME par l’opposition, il souligne néanmoins que "l’accès à l'aide médicale d'Etat devrait être prochainement amélioré à la suite de l’adoption récente de nouvelles dispositions législatives facilitant la domiciliation administrative des bénéficiaires auprès soit de services municipaux soit d'associations agréée."
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