Plusieurs services d’urgences sont sous très forte tension. Au CHU de Limoges, le chef de service a démissionné de ses fonctions administratives le 20 octobre. Trois praticiens l’ont imité depuis, tandis que des contractuels menacent de ne pas rester. Dégradation des conditions de travail et de la qualité de l’accueil, pénurie d’effectifs la nuit, difficulté à trouver des lits d’aval et à boucler les tableaux de garde, surtout depuis la suppression d’une ligne de garde d’internes... Les urgences du CHU de Limoges traversent une période très délicate.
À Carcassonne, les urgences sont également en surchauffe depuis l’ouverture du nouvel hôpital en début d’année. La fréquentation du service a bondi de 25 %, alors qu’un poste d’urgentiste a été supprimé. Depuis le 19 novembre, les urgentistes du CH de Carcassonne sont en grève.
La grève des libéraux redoutée aux urgences
Partout en France, les urgentistes redoutent la période des fêtes de fin d’année. La grève des médecins libéraux pourrait se traduire par un afflux supplémentaire de patients la dernière semaine de décembre.
À l’hôpital de Toulon, le chef des urgences a pris les devants. Il a écrit au préfet pour lui demander de prendre les dispositions nécessaires afin d’assurer la permanence des soins en ville. « On est déjà limite sur les situations normales, relate le Dr Vincent Carret. On ne gérera jamais une grève de 10 ou 15 jours. On n’a pas les moyens de proposer plus, ni en médecins, ni en lits. C’est au préfet de trouver des solutions extra-hospitalières. Je l’ai alerté afin qu’on ne pousse à la faute les équipes aux urgences ».
L’AMUF n’exclut pas une grève nationale
L’Association des médecins urgentistes de France (AMUF) dénonce la dégradation des conditions de travail dans de nombreux services d’urgences.
La grève à venir des libéraux est vue d’un mauvais œil. « Hors de question que la défense de ses avantages par une bonne partie de la profession retombe sur nous aux urgences, met en garde le Dr Christophe Purdhomme, porte-parole de l’AMUF et urgentiste en Seine-Saint-Denis. Il n’est pas question que l’on demande à des hospitaliers de ne pas prendre de congés en fin d’année pour suppléer les carences des libéraux. Si les préfets ont des problèmes, qu’ils réquisitionnent. Il n’est pas exclu qu’on se mette en grève au même moment, pour faire entendre nos revendications. À l’AMUF, nous voulons l’application du tiers payant, comme la suppression du secteur II et du secteur privé à l’hôpital. »
Delphine Chardon
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