Ces internés n’ont en réalité pas leur place en prison. L'internement n'est pas une condamnation, mais les places hors des murs des prisons sont toujours insuffisantes. Il faut alors faire "avec ce que l’on a". Et ce que l’on a n'est pas identique selon que l’on se trouve en Flandre ou en communauté française.
Une différence qu’explique Philippe Mary, criminologue et professeur à l'ULB: "Il existe du côté francophone trois types d’établissements où sont placés des internés. Le premier est un établissement de défense sociale qui devait historiquement accueillir tous les internés de Belgique et avait été, à cet effet, construit sur la frontière linguistique. En raison de la régionalisation des établissements pénitentiaires, il n’accueille, depuis les années 80, que des francophones. C’est le seul établissement de défense sociale que nous ayons dans le pays. Viennent ensuite les annexes psychiatriques qui se situent dans plusieurs prisons comme Forest, Namur, etc. Elles ne sont pas sensées accueillir des personnes en observation. Elles peuvent aussi servir d’accueil transitoire lorsque la personne est internée et dans l'attente de son placement dans un établissement de défense sociale.
Puis viennent les sections de défense sociale des hôpitaux psychiatriques. A Tournai pour les hommes et à Mons pour les femmes. Il s’agit là d’hôpitaux qui ne dépendent pas de l’administration pénitentiaire mais qui sous-traitent l’accueil d’un certain nombre d’internés."
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