La raison moderne a-t-elle exclu la folie, comme le veut la thèse devenue dominante depuis Foucault ? Et si au contraire le parcours moderne avait été celui d'une inclusion ? Et si le travail séculaire de l'égalité avait consisté à défaire l'antique et implacable altérité de la folie ?
Telle est la relecture que propose ce livre, en se fondant sur une analyse en profondeur du «moment 1800» qui a vu l'émergence du savoir psychiatrique en même temps que l'avènement de l'institution asilaire. Il dégage les conditions qui ont permis l'entrée de l'insensé dans le cercle de la communication et de la ressemblance. Il montre, parallèlement, comment cette découverte du «sujet de la folie» s'est perdue dans le mirage de l'institution, supposée capable de produire un homme nouveau, mirage dont l'asile a été l'un des premiers laboratoires.
Ainsi se sont nouées la nouvelle image du pouvoir de la société et une interrogation inédite sur le rapport de l'individu à lui-même. C'est ce qui fait de cet épisode, une fois extrait des mythologies qui l'ont recouvert, une date dans l'histoire de la modernité démocratique.
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