LE MONDE |
Par Pascale Krémer
Il aura fallu près d’une heure pour qu’arrive ce moment magique. L’adolescente se redresse sur sa chaise, rejette, d’un coup de tête, les cheveux occultant son visage et regarde enfin celui qui parle, accroupi à ses pieds. Matthieu Melchiori sait désormais que la partie est bien engagée. A son arrivée, Line, 12 ans et demi, se cachait au grenier, sous une couverture, corps et nerfs en boule face à l’intrusion dans son univers de ce conseiller éducatif appelé à la rescousse par sa mère.
Il a su y faire, trouvant, un à un, marche après marche, ces mots qui réchauffent plus encore que la couverture. Line, emmitouflée dans un pull trop épais pour la douceur automnale, est descendue s’asseoir à la table du salon de la petite maison de ville nancéenne. Elle a écouté, pleuré, et finalement accepté cette« équipe à trois, pendant un petit bout de temps », proposée par l’éducateur : « Ta mère m’a dit qu’elle avait peur de se tromper. Moi, je viens filer un petit coup de main, quand ça ne va pas, pour faire le décodeur, que vous arriviez à discuter autrement qu’en vous disputant. »
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