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mardi 19 novembre 2013

La moitié des enfants français estiment qu’il y a de la violence dans leur ville

LE MONDE | Par 
C’est une première. L’Unicef France rend publique, mardi 19 novembre, à la veille de la Journée internationale des droits de l’enfant, célébrée chaque année le 20, une enquête effectuée auprès de 22 500 enfants de 6 à 18 ans. La nouveauté : les avoir interrogés dans un cadre scolaire et périscolaire, avec l’autorisation des parents mais en leur absence.
Le questionnaire est structuré autour de quatre grands thèmes : la vie quotidienne, l’éducation, les droits et la santé. L’avis des enfants sur leur quotidien ou les politiques publiques qui leur sont destinées est très rarement sollicité – les sondages d’opinion spécifiques sont rarissimes.
La lecture des réponses apportées aux 133 questions, posées dans un réseau de 73 villes amies des enfants partenaires de l’Unicef, réserve à la fois de bonnes et de mauvaises nouvelles.
Du côté des bonnes figurent des réponses relatives au quotidien matériel : plus de 90 % des enfants interrogés disent avoir un endroit pour faire leurs devoirs au calme, et 76 % une chambre pour eux seuls. Pour plus de 90 %, il y a assez de place chez eux pour toute la famille et il y fait chaud l’hiver. Plus de 90 % ont des vêtements neufs, mangent trois repas par jour, dont au moins une fois de la viande ou du poisson, des fruits et légumes frais, etc.
Du côté de la vie dans la famille, les résultats sont également satisfaisants : 95 % se sentent en sécurité chez eux, 91 % pensent avoir droit à une vie privée et à des secrets, 92 % ont du temps pour jouer, se reposer, et s’amuser avec des amis. Les réponses renseignent sur l’utilisation des nouvelles technologies, très répandue, puisque 70 % les utilisent, 62 % communiquent par mail et chat avec leurs amis, et 52 % appartiennent à un réseau social.
BILAN TRÈS POSITIF SUR L’ÉCOLE
Cependant, une proportion importante (plus de 50 %) considère qu’elle est exposée à des contenus qui ne sont pas de son âge ou lui font peur, sur Internet ou à la télévision. Autres résultats préoccupants, les réponses concernant les addictions : près de 20 % des adolescents interrogés avouent fumer. Près de 40 % se sont déjà vu proposer de la drogue, près de 30 % ont déjà consommé de l’alcool « de façon importante » et ont déjà été en état d’ivresse.
Le questionnaire, élaboré en partenariat avec le réseau de collectivités locales partenaires, comporte de très nombreuses questions sur l’école, le quartier et les services accessibles aux enfants. « L’objectif pour les communes était d’avoir un outil d’amélioration de ces services », explique Julie Zerlauth-Disic, responsable des relations avec les collectivités territoriales de l’Unicef France.
Sur l’école, le bilan est très positif : 93 % des enfants interrogés s’y sentent bien, et 91 % en sécurité. Mais 72 % se disent fatigués l’après-midi du fait d’une journée trop longue, et 55 % disent pouvoir être « harcelés ou ennuyés par d’autres enfants ou jeunes ».
"UN CUMUL DES INÉGALITÉS DÈS L'ENFANCE"
La ville est également source d’inquiétude. Si 85 % estiment s’y sentir en sécurité, 49 % disent qu’il y a de la violence dans leur ville, 46 % que des enfants ou des jeunes « peuvent [leur] faire mal », et 26 % que quelqu’un leur a déjà fait du mal dans l’espace public.
Les personnes susceptibles de venir en aide aux enfants apparaissent relativement méconnues. Par exemple, 25 % ne savent pas que des animateurs ou des éducateurs sont chargés de s’occuper d’eux, et 38 % ne connaissent pas l’existence de l’infirmière scolaire. 68 % disent connaître un adulte dans le milieu scolaire à qui ils pourraient se confier en cas de problème, mais 30 % n’en connaissent pas.
L’analyse globale des résultats montre que certains enfants cumulent les difficultés. Près d’un jeune sur cinq se trouve dans une situation « jugée préoccupante » d’exclusion sociale, dont 7 % dans une situation d’exclusion extrême. « On observe un cumul des inégalités dès l’enfance », observe le sociologue Serge Paugam, chargé par l’Unicef d’analyser les résultats.

Ceux qui subissent le plus de privations chez eux sont aussi ceux qui ont le moins confiance dans leur entourage, se sentent moins respectés dans leur ville, discriminés et harcelés à l’école, etc. « L’enquête confirme que la lutte contre le décrochage scolaire, social et familial des enfants est un enjeu majeur », poursuit le chercheur.

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