Après "Les Invisibles" (2012), césar du meilleur film documentaire 2013, Sébastien Lifshitz publie chez Hoebëke un livre de vieilles photos chinées dans les puces et les foires montrant la vie quotidienne de personnes homosexuelles entre les années 1920 et 1960, à l'époque où elles étaient souvent obligées de cacher leur amour - et considérées par la médecine officielle comme des malades mentales (cet article a été publié dans Le Monde Culture&Idées de ce week-end)
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Ce sont des clichés amateurs sortis de vieux cartons, la plupart en noir et blanc, souvent défraîchis, qui fleurent le grenier et le temps passé. Beaucoup représentent des baisers tendres, des couples en vacances, des amoureux qui dansent - des scènes de tous les jours, souvent enjouées et souriantes.
Ils pourraient être collés dans des albums de famille, sauf que ce sont des photos secrètes. Elles racontent la vie quotidienne clandestine d'homosexuels des deux sexes entre les années 1920 et 1960. La plupart ont été prises en France, quelques-unes en Allemagne, parfois aux Etats-Unis. D'où viennent-elles ? De la collection de Sébastien Lifshitz, auteur de l'émouvant documentaire Les Invisibles (2012), qui donne la parole à des couples d'homosexuels nés entre les deux guerres.
"HOMOSEXUALITÉ INTIME"
Alors qu'il chine un week-end aux puces de Vanves, son oeil est attiré par plusieurs albums montrant "deux femmes d'allure bourgeoise" qui posent en se tenant par la main ou en s'enlaçant - cela sur des années. Il comprend qu'elles ont voulu conserver des souvenirs de leur histoire d'amour, comme font tous les couples. Surpris, touché, Sébastien Lifshitz se met à chercher d'autres images de "cette homosexualité intime" dans les foires de province, les puces, les vide-greniers, ou sur eBay.
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