Alors que le débat de cette rentrée focalise sur les rythmes scolaires, une étude de la Drees pointe le rôle crucial des inégalités sociales pour expliquer la mauvaise santé de certains écoliers. Elles demeurent très fortes, selon l’étude. Les élèves des écoles relevant de l’éducation prioritaire sont beaucoup plus fréquemment en surcharge pondérale que les autres.
En pleine polémique sur l’incidence des rythmes scolaires sur la santé des enfants, voilà une étude qui vient rappeler que les vrais problèmes sont peut-être ailleurs, ducôté du milieu social par exemple. Les résultats de la dernière enquête menée par la Drees sur la santé des élèves de CM2 en 2007-2008 sont en effet édifiants.
Ils témoignent d’une inégalité sociale de santé très contrastée entre les enfants d’ouvriers et de cadres. Selon les normes de l’International Obesity Task Force de l’OMS, la prévalence de la surcharge pondérale des élèves en classe de CM2 au cours de l’année scolaire 2007-2008 s’élève à 19%. Ces chiffres confirment la stabilisation de la prévalence de l’obésité et du surpoids déjà observée chez les élèves de CM2 entre 2002 et 2005. Malgré un ralentissement de la progression de l’obésité pour l’ensemble de la population française, l’étude relève que les inégalités sociales restent très fortes. « La proportion d’enfants en surcharge pondérale varie selon l’origine de l’enfant », assure l’étude. En 2008, 10% des enfants dont l’un des parents est cadre sont en surcharge pondérale, contre 25% pour les enfants d’ouvriers. De la même façon, moins de 1% des enfants cadre sont obèses contre près de 7% pour ceux d’ouvriers. L’étude va plus loin et souligne que les élèves des écoles situées dans une zone d’éducation prioritaire (ZEP) sont plus fréquemment en surcharge pondérale que les autres : 26% contre 18%. Et la proportion d’enfants obèses y est presque deux fois plus élevée : 7% contre 4%.
Plus de caries non soignées et des troubles de la vision non corrigées
Outre la surcharge pondérale, les enfants d’ouvriers sont également plus exposés aux inégalités sociales de santé bucco-dentaire. Huit enfants de cadres sur dix ont consulté un dentiste dans l’année contre six enfants d’ouvriers. Et en 2008, près de 53% de ces élèves présentaient au moins une dent cariée. Ils sont 26% chez les enfants de cadres.
Par ailleurs, l’enquête démontre que l’impact du milieu social des élèves est particulièrement marqué pour les enfants sans lunettes et qui ont un besoin de correction. L’un des troubles visuels les plus répandus concerne la vision de loin. 6,5% des élèves sans lunettes ont une acuité visuelle de loin anormale au test pratiqué par le médecin. Cette proportion est de 4,4% chez les enfants de cadres et de 7,9% chez les enfants d’ouvriers.
Caroline Laires-Tavares
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