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dimanche 10 février 2013

Dépistage et conseil minimal, la base du sevrage alcoolique
Publié le 23/01/2013

Des travaux internationaux ont montré que 20 à 30 % des patients qui se présentent en consultation de soins primaires ont une consommation d’alcool à risque ou excessive. Une consommation est dite à risque quand elle est régulière et pourrait être à l’origine de problèmes physiques ou psychologiques, tandis qu’une consommation est excessive quand ces problèmes sont déjà présents. Selon une revue systématique de la Cochrane, dépister systématiquement ces pratiques grâce à de courts questionnaires suivis d’un conseil minimal réduirait significativement la consommation des patients vus en soins primaires.

Mais il est peut-être possible de faire mieux, en allant plus loin que le conseil minimal. C’est ce qu’a voulu vérifier une équipe du Royaume-Uni, en comparant 3 types d’interventions. Parmi 3 562 patients venant consulter  en médecine générale, 900 (30,1 %) présentaient une consommation à risque ou excessive. Tous ont été informés des résultats de leur test de dépistage et il leur était conseillé de réduire leur consommation. Puis ils ont été randomisés pour participer à 3 types d’intervention, chacune se faisant sur les bases de la précédente : le groupe contrôle recevait un livret d’information de 16 pages « How much is toomuch », leur indiquant les effets de l’alcool sur la santé et des pistes pour modifier leur consommation. Le second groupe recevait ce livret plus une information brève mais structurée de 5 minutes. Le troisième groupe enfin recevait le livret, l’information de 5 minutes et un rendez-vous pour une consultation de 20 minutes comprenant un questionnaire de motivation et des conseils personnalisés d’hygiène de vie. Le  résultat de ces interventions était évalué par un test de consommation d’alcool à 6 mois et à 12 mois.
A ces deux points de contrôle, les deux dernières interventions ne montrent pas une efficacité supérieure à celle de l’intervention simple avec livret et conseil minimal, non plus qu’en termes de qualité de vie. La consultation de 20 minutes augmente toutefois significativement la motivation des patients à réduire leur consommation, sans que cela se traduise dans les faits, en tous cas dans les délais de l’étude. Les patients des deux derniers groupes se disent aussi plus satisfaits de leur prise en charge que ceux qui ont reçu simplement le livret. Mais l’efficacité de ces actions se mesure peut-être à plus long terme.

Dr Roseline Péluchon

Kaner E et coll. : Effectiveness of screening and brief alcohol intervention in primary care (SIPS trial): pragmatic cluster randomized controlled trial. BMJ 2013;346:e8501

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