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mercredi 21 novembre 2012

Il a filmé la schizophrénie, vue par la famille











Dans le film, face-à-face entre le fils Karim et son père Robert.













Mickaël Hamon, réalisateur.

À la terrasse de ce café du centre-ville, il fume beaucoup, Mickaël. Comme Karim, l'un des héros de son dernier documentaire. « La cigarette, c'est une béquille », avoue le réalisateur nantais. Il souffre de schizophrénie. Sa maladie, stabilisée, cet intermittent marié et père de deux enfants l'a acceptée et tente de faire changer le regard de la société.
En 2008, il a d'abord posé sa caméra au groupe d'entraide mutuelle de Nantes, fréquenté par des hommes et des femmes atteints de schizophrénie, de dépression ou de troubles bipolaires. Après la folie, son documentaire, est sorti en 2008, produit par Plan large production. Les témoignages bouleversants éclairent sur la douleur quotidienne de ces malades. « Cette fois, j'ai choisi de m'intéresser à la famille du malade, aux répercussions que la maladie entraîne. J'ai pris contact avec l'Unafamassociation qui soutient et informe les familles confrontées aux troubles psychiques d'un des leurs. C'est lors d'un groupe de parole que j'ai rencontré Robert. »
Robert, c'est le père de Karim, malade psychique. Jeune trentenaire, ce dernier alterne des phases de repli avec des périodes d'exaltation. Seuls ses parents et sa soeur, qui ont quitté Soissons pour vivre à Nantes, l'empêchent de sombrer.
Tournage difficile
Pour ce film, il a fallu les convaincre, grâce à un long travail d'approche. Mickaël, avec son vécu et sa connaissance de la maladie, y est parvenu. Fin 2010, les premières images se sont tournées lors de repas partagés, de discussions, du voyage au Maroc. « J'ai souvent laissé les choses se faire. » Sans occulter les situations tendues, les confrontations difficiles, le désarroi du père face aux interrogations permanentes du fils. De l'aveu du réalisateur, le tournage n'a pas été simple. Pour lui comme pour les différents protagonistes. Mais le résultat est là, un film sensible sur un sujet complexe qui dérange. « Je suis content de ce film, il est plus abouti. Mais je me suis posé beaucoup de questions, j'ai failli arrêter, j'ai eu des doutes... Aujourd'hui, je sais que j'ai eu raison de persévérer. »
Magali GRANDET.

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