EXCLUSIF : quand les charlatans ont leurs entrées à l'hôpital
Plus de six mois d’enquête et ce constat inquiétant : centres anticancer, cliniques et universités sont infiltrés par des organisations sectaires et des pseudo-thérapeutes aux pratiques dangereuses pour les malades. Illustration avec le colloque APSAMED, une association de thérapeutes aux pratiques douteuses qui a pourtant ses entrées à l'hôpital. Des révélations à lire dans Sciences et Avenir 789.
L'ARTICLE QUI paraît jeudi 25 octobre dans Sciences et Avenir révèle par exemple les activités douteuses de l’Association de Prévention pour la Santé par les Médecines Douces (APSAMED). En mai dernier, cette organisation qui regroupe un large réseau de pseudo-thérapeutes, a été accueillie par l’hôpital Paul Desbief à Marseille pour trois jours de « séances découvertes ».
Or, chaque année, APSAMED organise un colloque où se croisent thérapeutes, médecins mais aussi chercheurs intéressés par ces approches alternatives. Et les dérapages se succèdent. Dans un enregistrement vidéo du colloque de 2011 que nous nous sommes procurés, le magnétiseur Jean-Luc Bartoli, explique à son public comment éviter les poursuites pour exercice illégal de la médecine en faisant noter les prescriptions par les patients eux-mêmes et non par le thérapeute.
À ses côtés, Martine Gardénal, « présidente de la recherche » d’APSAMED, médecin homéopathe, explique qu’elle prescrit des huiles essentielles plutôt que des antipaludéens à ses patients qui se rendent dans des pays où sévit le paludisme ! Le docteur Gardénal est d’ailleurs bien connu de l’Ordre des médecins puisqu’elle a déjà été suspendue pour n’avoir pas respecté le suivi thérapeutique de certains de ses patients atteints de cancers.
TOUJOURS DURANT ce colloque d’APSAMED, intervenait Jacques Prunier. Cet entrepreneur développe des compléments alimentaires à base d’une algue, l’Aphanizomenon, « un produit exceptionnel, qui empêche les gens d’être malade ou qui les remets en santé. » selon lui.
Jacques Prunier prétend aussi avoir lancé des essais avec des grands professeurs de médecine, notamment au CHU de Lyon et cite ses propres succès sur Alzeihmer, Parkinson, la sclérose en plaques etc… Sans oublier la petite Léa, 4 ans, condamnée par une amyotrophie spinale infantile à rester clouée dans son fauteuil : « aujourd’hui, elle marche ! ».
APSAMED, une association de « dérapeuthes », incitant ses membres à la fraude sur les prescriptions, chantre des guérisons miracles, mais qui a ses entrées à l’hôpital Paul Desbief de Marseille !
APSAMED que l’on retrouve encore à travers une intervention de Martine Gardénal au colloque Écomédecine qui se tient les 26 et 27 octobre à Paris, sous le haut patronage de Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et… de la santé !
Tous les détails dans le numéro de novembre qui sort en kiosque jeudi 25 octobre 2012.
Olivier Hertel
Sciences et Avenir
24/10/12
Sciences et Avenir
24/10/12
Créé le 24-10-2012
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