Freud, l'homme qui aimait être père
Loin d'être formel, distant ou protocolaire, l'inventeur de la psychanalyse fut le plus proche et le plus moderne des «pater familias». On publie aujourd'hui les «Lettres à ses enfants», volumineux recueil d'inédits.
Freud, dans la vie courante, je le vois très peu père», s'amusait à dire Lacan en 1960, à Bruxelles, dans son «Discours aux catholiques». Il est vrai qu'en ce temps-là on pouvait fantasmer sur le style de Freud père de famille. Car cela restait un mystère. On connaissait Freud (1856-1939) en père fondateur du mouvement psychanalytique. Il s'est, du reste, lui-même chargé de se présenter en 1925 dans un de ses textes, sa Selbstdarstellung (Sigmund Freud présenté par lui-même), où il rend compte de son rapport à sa découverte. On connaissait aussi Freud correspondant avec ses élèves et confrères, comme Wilhelm Fliess, Sandor Ferenczi, Carl Gustav Jung ou Karl Abraham. On connaissait enfin Freud déployant à travers son œuvre les concepts de la psychanalyse et la logique de la cure analytique. Mais on ne connaissait pas encore Freud en famille. La volumineuse et canonique biographie de Freud par son élève Ernest Jones nous présente, certes, les événements qui ont rythmé la vie intime de Freud (fiançailles, mariage, naissances, deuils), mais, aussi riche fût celle-là, l'homme Freud en tant que père restait un chapitre ignoré de l'histoire de la psychanalyse.
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