Comment traiter la mauvaise observance thérapeutique en psychiatrie ?
Accroître l’efficacité des traitements anti-psychotiques, diminuer de façon significative les rechutes, prolonger les rémissions, améliorer la socialisation, réduire sensiblement le fardeau des dépenses de santé, et les conséquences violentes de ces affections : agressivité, suicide… Si cette utopie médicale devenait réalité : « nous penserions qu’il s’agit d’une percée miraculeuse, digne d’un Prix Nobel, ou d’une nouvelle incroyable » écrit l’éditorialiste du British Journal of Psychiatry. Alors que l’on aurait « simplement » obtenu une meilleure adhésion du psychotique à son traitement.
L’auteur commente en effet une étude hollandaise récente [1], montrant l’impact décisif d’une meilleure observance, à la fois sur la réduction de la symptomatologie (appréciée autant par le malade lui-même que par un observateur) et sur le risque de réadmission ultérieure en milieu hospitalier. Cet « effet puissant » des médicaments psychotropes sur la prévention des rechutes critiques et des hospitalisations constitue d’ailleurs un bon argument pour convaincre les intéressés de poursuivre leur traitement, même lorsqu’ils ne perçoivent pas toujours un mieux-être appréciable au quotidien. Malgré une difficulté intrinsèque dans les essais thérapeutiques sur ce thème (à savoir que les sujets peu enclins à suivre leur traitement ne consentiront pas non plus à participer à ces études, de sorte qu’ils se détournent ainsi de travaux dont ils pourraient être les premiers bénéficiaires !), une telle recherche confirme la pertinence d’une approche psychothérapeutique visant à augmenter l’observance.
Ce type d’intervention (Treatment Adherence Therapy, TAT) représente pour l’auteur une « innovation » importante dans le suivi des patients psychotiques, mais sa portée concrète demeure limitée par le déni des troubles chez les patients et /ou la méconnaissance du bénéfice thérapeutique des médicaments prescrits. Il faut donc poursuivre la recherche du « meilleur format » de ces thérapies promouvant l’observance, guidé par ce que l’auteur appelle « la sagesse » (wisdom), autrement dit par le bon sens du clinicien.
[1] A.B.P Staring & coll. : « Treatment adherence therapy in people with psychotic disorders » : randomised controlled trial » Br J Psychiatry 2010 ; 197-12 : 448–455.
Dr Alain Cohen
David AS : Treatment adherence in psychoses. Br J Psychiatry 2010 ; 197 : 431-432.Publié le 10/02/2011
Accroître l’efficacité des traitements anti-psychotiques, diminuer de façon significative les rechutes, prolonger les rémissions, améliorer la socialisation, réduire sensiblement le fardeau des dépenses de santé, et les conséquences violentes de ces affections : agressivité, suicide… Si cette utopie médicale devenait réalité : « nous penserions qu’il s’agit d’une percée miraculeuse, digne d’un Prix Nobel, ou d’une nouvelle incroyable » écrit l’éditorialiste du British Journal of Psychiatry. Alors que l’on aurait « simplement » obtenu une meilleure adhésion du psychotique à son traitement.
L’auteur commente en effet une étude hollandaise récente [1], montrant l’impact décisif d’une meilleure observance, à la fois sur la réduction de la symptomatologie (appréciée autant par le malade lui-même que par un observateur) et sur le risque de réadmission ultérieure en milieu hospitalier. Cet « effet puissant » des médicaments psychotropes sur la prévention des rechutes critiques et des hospitalisations constitue d’ailleurs un bon argument pour convaincre les intéressés de poursuivre leur traitement, même lorsqu’ils ne perçoivent pas toujours un mieux-être appréciable au quotidien. Malgré une difficulté intrinsèque dans les essais thérapeutiques sur ce thème (à savoir que les sujets peu enclins à suivre leur traitement ne consentiront pas non plus à participer à ces études, de sorte qu’ils se détournent ainsi de travaux dont ils pourraient être les premiers bénéficiaires !), une telle recherche confirme la pertinence d’une approche psychothérapeutique visant à augmenter l’observance.
Ce type d’intervention (Treatment Adherence Therapy, TAT) représente pour l’auteur une « innovation » importante dans le suivi des patients psychotiques, mais sa portée concrète demeure limitée par le déni des troubles chez les patients et /ou la méconnaissance du bénéfice thérapeutique des médicaments prescrits. Il faut donc poursuivre la recherche du « meilleur format » de ces thérapies promouvant l’observance, guidé par ce que l’auteur appelle « la sagesse » (wisdom), autrement dit par le bon sens du clinicien.
[1] A.B.P Staring & coll. : « Treatment adherence therapy in people with psychotic disorders » : randomised controlled trial » Br J Psychiatry 2010 ; 197-12 : 448–455.
Dr Alain Cohen
David AS : Treatment adherence in psychoses. Br J Psychiatry 2010 ; 197 : 431-432.Publié le 10/02/2011
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