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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 7 janvier 2019

Don de sperme : « Changer la loi sur l’anonymat effraie certains donneurs et futurs parents »

Dans l’avis, rendu à l’automne 2018, par le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) en vue de la révision de la loi bioéthique, figure la levée de l’anonymat des donneurs de spermes. Or, une loi universelle ne peut trancher sur une question individuelle estime, dans une tribune au « Monde », la psychanalyste Charlotte Dudkiewicz.
Par Charlotte Dudkiewicz Publié le 9 janvier 2019

« Des couples ont donné la vie à plus de 70 000 enfants avec l’aide des Cecos ».Photo Centre d'assistance médicale à la procréation (AMP) du CHU de Nantes, laboratoire de fécondation in vitro (FIV)
« Des couples ont donné la vie à plus de 70 000 enfants avec l’aide des Cecos ».Photo Centre d'assistance médicale à la procréation (AMP) du CHU de Nantes, laboratoire de fécondation in vitro (FIV) Alain Le Bot / Photononstop / Alain Le Bot / Photononstop
TribuneGeorges David est mort le 22 décembre. Ce grand médecin a osé braver les préjugés de la société qui l’entourait car il voulait que l’insémination avec donneur soit reconnue, qu’il y ait une autorisation officielle. Il voulait pouvoir agir au grand jour, d’abord pour ne pas être assimilé à certains confrères douteux, mais surtout parce qu’il avait une haute idée de l’insémination avec donneur (IAD). Il ne supportait pas la détresse des couples qui n’arrivaient pas à devenir parents.
Toujours avec conviction et sagesse, il a mis en place un entretien avec un psychologue car il était évident pour lui que la stérilité, et plus encore, le recours à l’insémination avec donneur soulevaient de grandes questions éthiques et psychologiques. Aujourd’hui, dans chaque centre d’étude et de conservation des œufs et du sperme humains (Cecos), il y a des commissions pluridisciplinaires, composées de gynécologues, biologistes, psychologues, généticiens… où toutes les demandes sont examinées.
Il a souvent raconté comment il était passé du don de sang au don de spermatozoïdes, et combien ce fut difficile de le faire accepter. Savoir conserver a permis de dissocier les deux étapes : donner et utiliser. Plus besoin d’un donneur dans la pièce à côté. Et cette distance a donné davantage de liberté et permis que le don puisse devenir anonyme. Il avait été peiné d’entendre certains enfants nés du don dire leur volonté de connaître l’identité du donneur. Il sentait bien la souffrance sous-jacente à une certaine agressivité militante pour la levée de l’anonymat du donneur.

dimanche 6 janvier 2019

Schizophrénie : 2019, l’année du changement de nom ?

Par Didier Morel
05/01/2019 

Oui, la schizophrénie fait peur. Il n’y a pas un mois sans que les médias focalisent sur la pathologie d’un meurtrier pour expliquer son geste. Une analyse très réductrice qui stigmatise les personnes touchées par la maladie. Mais le monde médical et les familles se mobilisent pour changer son nom.
L'association PromesseS lance le débat pour changer le nom de la schizophrénie
L'association PromesseS lance le débat pour changer le nom de la schizophrénie Crédits : Getty
Bipolaire, autiste, schizophrène... le vocabulaire de la psychiatrie a envahi le langage courant. Mais la banalisation de ces termes ne coïncide pas avec une meilleure connaissance de ces troubles. La schizophrénie, tout particulièrement, souffre d'une image désastreuse. Elle est LA maladie dont on n’ose prononcer le nom, car l’entendre suscite immédiatement l’effroi. Elle renvoie à la violence, voire à des actes meurtriers. Ces préjugés entraînent une stigmatisation qui empêche certains malades d’adhérer à leur traitement. La schizophrénie concerne environ 0,7% de la population mondiale et touche près d'une personne sur cent en France. Face à ce chiffre et à la recrudescence des maladies psychiques qui pourraient devenir, selon l’OMS, l’Organisation Mondiale de la Santé, la première cause de handicap au monde d'ici 2020, les familles touchées par la schizophrénie d’un proche se mobilisent. A l’instar de pays comme le Japon, elles souhaitent lancer le débat sur la pertinence de changer le nom et donc le regard porté sur cette maladie. Mais ce n’est pas si simple et les résultats sont parfois contradictoires.

La modernité va-t-elle tuer le père ?



Père et fils craie à pied
Père et fils craie à pied Crédits : A-Digit - Getty

Les nouvelles formes de parentalité (monoparentalité, homoparentalité…) ainsi que les pratiques modernes (adoption par des couples homosexuels, GPA, PMA) ont-elles modifié en profondeur les structures familiales ?

Il acte la fin du patriarcat occidental classique mais ajoute que le moins de père ne vaut pas la disparition du père, rappelant que le noyau de la paternité se trouve dans son enracinement symbolique.  
Le psychanalyste Jean-Pierre Winter, déjà auteur de Homoparenté et de Transmettre (ou pas) revient aujourd’hui avec L'avenir du père chez Albin Michel. Intéressé par la question de la filiation, il met en avant la difficulté qu'il a rencontrée dans l'écriture de ce livre à définir sur quoi se fonde un père :
La famille, ce n'est pas un concept, c'est un état de fait.
Il est très difficile de dire en quoi consiste "l'être" du père (...) Ce dont je peux parler, c'est de ce que ça produit comme effet de ne pas en avoir un.

« Nous dénonçons la non-protection de centaines d’enfants en danger »

Dans une tribune au « Monde », un collectif de professionnels de la protection de l’enfance appelle les pouvoirs publics à faire de cette thématique une cause nationale.
Par Collectif Publié le 5 janvier 2018

Tribune. Nous, éducatrices et éducateurs spécialisés, assistantes et assistants sociaux, psychologues, secrétaires, chefs de service du SIOAE 93 de l’Association vers la vie pour l’éducation des jeunes (AVVEJ), soutenons pleinement la tribune des 15 juges des enfants du Tribunal de grande instance de Bobigny du 5 novembre 2018, dans laquelle ils dénoncent le naufrage de la protection des mineurs en Seine-Saint-Denis.

samedi 5 janvier 2019

Les médecins vus par les infirmières : nous sommes leurs éponges

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Les médecins vus par les infirmières : nous sommes leurs éponges
Les médecins vus par les infirmières : nous sommes leurs éponges

Qu’ils le veuillent ou non, les médecins ont tendance à fonctionner dans une bulle qui les empêche parfois d’entendre ce que les autres soignants ont à dire. C’est pourquoi What’s up Doc a proposé à des infirmières de tendre un miroir à la profession. Et le reflet qui s’y dessine en surprendra plus d’un.
Ouvrez vos esgourdes !
 
La critique qui revient le plus souvent dans la bouche des infirmières à propos des médecins, c’est le manque d’écoute dont ils peuvent faire preuve dans certaines situations. « Je peux passer des journées entières à leur réclamer une ordonnance», soupire Mathilde*, infirmière de coordination en HAD. « Il y en a beaucoup qui comprennent qu’ils ne peuvent pas prescrire pour l’HAD comme pour leur service, et il y en a d’autres qui ont décidé qu’ils ne comprendraient pas. »
 
Un défaut de communication qui semble aussi parfois s’appliquer aux échanges que les praticiens ont avec les patients. « Ces derniers nous demandent souvent de décoder le message du médecin qui peut parfois s’exprimer dans des termes trop scientifiques », constate Thierry Amouroux, infirmier à l’AP-HP et porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI-CFE-CGC). Le problème, c’est que les médecins sont en revanche assez doués pour communiquer… leur stress.

«L’étreinte des chenilles» de Ghizlaine Chraïbi Un roman où les femmes destituent la gent masculine

LEMATIN.ma

MAROC 

 Nadia Ouiddar, 


Correspondance de Glenn Gould ...


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  Cher Monsieur Gould,

Vous répondiez à Laurence ce qui suit:

«Quand bien même cela serait vrai, est-ce vraiment intéressant de le savoir? Pour vous, qu'est ce que cela peut apporter de plus sur moi, en terme de vérité?»

Eh bien, moi aussi je suis autiste. Le pédopsychiatre qui m'a évaluée ne peut dire avec certitude si je suis autiste ou si j'ai le syndrome d'Asperger, je suis «à cheval» sur la ligne qui sépare ces «maladies».

Vous savez pourquoi c'est important pour nous de savoir si vous êtes Asperger ou autiste?

Ça nous donne un modèle! On se dit que si vous avez réussi, on peut réussir aussi.

Je réussirai ma vie sans savoir si vous êtes Asperger ou non! C'est vrai! Mais j'aimerais pouvoir trouver des modèles.

Les gens qui sont sourds sont probablement fiers de savoir que Beethoven, malgré son handicap, a réussi à faire de bien belles choses.

Ma maman m'avait parlé de vous... Je vous aimais mais après avoir lu votre réponse à Laurence, j'ai été un peu blessée.

Je sais qu'aucun médecin ne vous a diagnostiqué cette maladie mais vous devez avouer que vous en avez plusieurs traits.

Audrey xxx

10 ans
et autiste et fière de l'être
et si un jour je peux servir de modèle à quelqu'un j'en serai très fière, croyez-moi. Je suis différente!

Ma chère Audrey,

Que pourrais-je bien faire pour me faire pardonner de t'avoir blessée? Je t'assure que cela n'était pas mon intention, et il m'était difficile d'envisager le point de vue qui est le tien, même si celui-ci est parfaitement compréhensible, tout autant que valable. En effet, dans ton cas, il peut être intéressant, et même très important de savoir si je suis atteint de ce syndrome dont tu pourrais souffrir. Alors, simplement, voici ce que je puis dire (et je ne peux pas aller plus loin hélas): aucun psychologue ne m'a jamais diagnostiqué un tel syndrome (j'ai toujours fui les psychologues d'ailleurs), et donc je ne peux pas l'affirmer, quelle que soit ma bonne volonté... Cependant, si un tel médecin, à ton époque, est certain de lui en affirmant que j'en suis atteint, alors pourquoi pas, s'il peut le prouver. Mais je maintiens: les diagnostics psychologiques après 20 ou 30 ans, sans contact direct avec le patient, me paraissent très ambigus. Et ceci car ils s'appuient essentiellement sur des témoignages de tiers, qui révèlent donc autant de choses sur ceux qui les forment que sur la personne qu'on étudie au départ... Mais encore une fois, pourquoi pas, surtout si cela peut constituer une aide pour toi et pour tous ceux, qui à ton âge, se savent touchés par ce syndrome. C'est tout ce que je puis dire à ce sujet de là où je suis. 

[...]

Glenn Gould


Chicago, foyer d'art brut : l'exposition à la Halle Saint-Pierre

Sortiraparis.com


Télémédecine : et si ce n’était pas une si mauvaise idée ?


Paris, le samedi 5 janvier 2019 – Il n’est pas inutile de signaler la disparition des arlésiennes – disparition qui incite en effet à ne pas toujours désespérer. En 2018, un exemple typique d’arlésienne s’est évanoui : l’Assurance maladie a fini par fixer des tarifs pour les actes de télémédecine. Le sujet était discuté depuis tant d’années que certains représentants syndicaux doutaient de voir une décision prise avant la fin de leur carrière. Pourtant, un dispositif a été acté. Cette issue inattendue n’est cependant pas un blanc-seing sans nuance accordé à la télémédecine. La pratique est en effet encore loin de susciter une adhésion généralisée. Un sondage réalisé sur notre site du 17 octobre au 10 décembre auprès de 730 professionnels de santé a en effet révélé que seuls 20 % d’entre eux envisagent de réaliser des actes de télémédecine dans les douze prochains moins. Loin d’un plébiscite.

Ceci n’est pas une consultation médicale (ou alors pipée)

Les raisons de cette frilosité sont probablement multiples. Au-delà des considérations pratiques et technologiques, l’hostilité est parfois plus philosophique. On a retrouvé cette attitude exprimée sur certains blogs. Ainsi, le docteur François-Marie Michaut sur son blog La lettre d’expression médicale analysait et déplorait récemment : « La coqueluche des promoteurs de la pratique médicale de demain a pour nom la télémédecine. Soigner à distance, telle est l’ambition.  (…) Avons-nous oublié que la rencontre avec un soignant nécessite tout un processus social ? Contact téléphonique avec le cabinet pour exposer rapidement son attente, négociation de la réponse apportée pour fixer les modalités de la rencontre au cabinet ou à domicile. Ce cérémonial n’est pas neutre (…). Pensez-vous que seule l’image d’écran tronquée du médecin que vous n’avez jamais rencontré auparavant peut vous suffire pour établir un contact humain vrai avec lui/elle ? Tenons-nous pour quantités négligeables le contact de la poignée de main et de l’examen clinique ? Les informations véhiculées par les odeurs émises ou perçues, l’expression corporelle des gens en face à face n’ont vraiment aucun rôle dans l’établissement d’une relation authentique ?
Simples détails diront certains. Ont-ils compris que les émotions sont indissociables de toute intervention à visée thérapeutique ? Et que la froide analyse des symptômes se voulant scientifiquement objective est une voie sans issue. Comment peut bien fonctionner dans sa tête le médecin pratiquant la télémédecine quand il ne partage aucune histoire commune avec le patient, aucune connaissance concrète de sa personne ? Il est obligé de se conformer à une méthode d’investigation standard, n’étant pas très éloignée dans son principe de la check list du pilote d’avion. Ou des classiques et réputés pédagogiques arbres de décision. Les pratiquants de cet exercice sont contraints, pour ne pas s’égarer dans l’inconnu, de se fier totalement aux algorithmes des enseignements qu’ils ont reçus de leurs maîtres. (…)  Il n’est pas évident de faire comprendre à des non médecins quelle est la différence entre une rencontre médicale directe et une séance de télémédecine. Le résultat apparent est le même : la production d’un diagnostic et la prescription d’un traitement. Subordonnés aux écrans numériques que nous sommes devenus, un parallèle simple peut nous éclairer. Chacun sait ce qu’est la téléréalité, cette mise en scène par des gens de spectacle de situations tirées de la vraie vie des vrais gens. La téléréalité a l’apparence de la réalité, juste rendue plus spectaculaire pour être plus attrayante. Mais, comme la pipe de Magritte, elle n’est pas la réalité » conclut le praticien. Si cette vision de la médecine, concentrée sur la relation humaine est partagée par beaucoup, elle renvoie cependant à une perception potentiellement idéalisée, à l’heure où l’engorgement des cabinets (qui pourrait être corrigé par la télémédecine !) empêche le déploiement de ce type de contacts. Par ailleurs, elle tend à opposer une médecine scientifique reposant sur les algorithmes diagnostics et une médecine humaniste et intuitive, quand ces deux approches ne s’excluent pas l’une l’autre.

vendredi 4 janvier 2019

Trisomie 21, le dépistage non invasif remboursé

03.01.2019

Le dépistage prénatal non invasif (DPNI) de la trisomie 21, par recherche d’ADN fœtal circulant dans le sang maternel, est désormais remboursé par l'Assurance maladie. Cette pratique qui coûte environ 390 euros est officiellement recommandée par la HAS depuis mai 2017, et pouvait déjà être réalisée gratuitement dans les hôpitaux publics, grâce à un protocole spécial dédié aux traitements innovants. Mais on attendait encore la publication des textes permettant la généralisation du remboursement. C’est chose faite avec l’arrêté paru fin décembre au Journal officiel.

Le risque de dépression augmente avec la perte auditive

Elsa Bellanger
| 03.01.2019



audition
Crédit Photo : PhanieZoom
La perte auditive liée à l’âge serait associée à des symptômes dépressifs. Après des études menées auprès de Chinois et de populations blanches des États-Unis, une étude américaine (1), publiée dans le « JAMA Otolaryngol Head Neck Surg », s’est intéressée à 5 328 Hispano-Américains de 58 ans d'âge médian. La prévalence de la dépression est en effet plus importante dans cette communauté que dans la communauté blanche et aucune étude sur les conséquences de la perte auditive n'y avait encore été menée de manière rigoureuse.

Après les fêtes, la pratique du « Dry January » réduirait la consommation d'alcool sur le long terme

Damien Coulomb   | 03.01.2019

Le « Dry January » est une pratique anglo-saxonne qui consiste à ne pas boire une goutte d'alcool de tout le mois de janvier pour « compenser » les excès des fêtes. Un phénomène devenu viral : en 2013, le site de l'association alcoholchange à l'origine de l'événement comptait 4 000 participants. Ils étaient 60 000 en 2016. Pour quel bénéfice ? Une étude montre aujourd'hui que le Dry January permettrait de réduire à long terme la consommation moyenne de verres d'alcool, plusieurs mois après l'abstinence.

Quelles sont les urgences médicales les plus fréquentes en vol ?

Univadis

Mary Corcoran  1er janv. 2019


Les urgences médicales en vol (UMV) sont relativement fréquentes, et même s’il est souvent demandé aux médecins d’aider l’équipe à bord lorsqu’un passager est souffrant, de nombreux médecins n’ont pas d’expérience dans cet environnement. 

Des chercheurs ont essayé de traiter cette lacune dans une nouvelle revue publiée dans JAMA, où ils fournissent des recommandations pour aider les professionnels de santé susceptibles d’être confrontés à ces événements. 

La revue, qui s’appuie sur la littérature et les réflexions des auteurs dans l’optique de fournir des recommandations pour les soins dispensés en vol en cas d’une UMV, détaille les UMV les plus fréquentes et apporte des informations sur la façon de les prendre en charge. 


Selon la revue, la syncope ou quasi-syncope est l’événement le plus fréquent (32,7 %)


Un projet international a pour ambition d’identifier les causes de démence dans le cadre de trois maladies

Univadis
Mary Corcoran  2 janv. 2019

Des informations viennent d’être dévoilées au sujet d’un nouveau projet de recherche international visant à identifier les causes fréquentes de démence dans le cas de la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson et la trisomie 21.

Dans le cadre du projet HEROES (tHE cRossroad of dEmentia Syndromes, Au carrefour des syndromes de démence) mené sur trois ans, des scientifiques réaliseront un examen approfondi du système noradrénergique chez des patients atteints des différentes maladies en question et étudieront les informations contenues dans le chromosome 21. 

L’objectif de la recherche est d’aider à identifier de nouveaux biomarqueurs de progression de la démence et à explorer de nouvelles approches thérapeutiques.


Contrôle des personnes handicapées: «La fin d'une souffrance permanente»

Par Charles Delouche — 
Photo Kenzo TRIBOUILLARD. AFP

Depuis le 1er janvier, les personnes handicapées avec un taux d’incapacité de plus de 80% verront leurs droits rallongés et la disparition des contrôles médicaux.

JEAN-JACQUES LEQUEU : LE SONGE PREND CHAIR

Par Diane Lisarelli — 

Architecte mésestimé mais dessinateur génial, cet érudit mort en 1826 fait l’objet d’une rétrospective au Petit Palais. A travers 150 dessins, une plongée voluptueuse dans un univers entre fantaisie et académisme, où corps, nature et édifice fusionnent.

«Temple de la Devination, qui forme le fond septentrional de l’Elisée». de Jean-Jacques Lequeu, qui écrivit divers détails techniques et énumérations sur un grand nombre de ses dessins.
«Temple de la Devination, qui forme le fond septentrional de l’Elisée». de Jean-Jacques Lequeu, qui écrivit divers détails techniques et énumérations sur un grand nombre de ses dessins. Photo BnF


Il est rare de pouvoir rêver les rêves d’un autre. Cela n’arrive qu’à la faveur d’une certaine alchimie, lente fusion de hasards, de talents et d’obstinations. Car il faut que le rêveur originel ait suffisamment pris ses songes au sérieux pour leur donner force de réalité, y dégager un chemin de traverse à même de nous faire pénétrer à pas lents dans des bocages formés d’arbres précieux et bordés de primevères, de narcisses et de jacinthes fleuris. C’est à peu de chose près ce que nous propose la rétrospective inédite de Jean-Jacques Lequeu dans l’écrin du Petit Palais, où sont exposées 150 feuilles de cet architecte-dessinateur qui, s’il n’a jamais construit un édifice pérenne, a bâti un monde.

En psychiatrie, la rallonge budgétaire « pérenne » de 50 millions d’euros est jugée insuffisante

Elsa Bellanger
| 03.01.2019



psychiatrie
Crédit Photo : S. Toubon

Avant la trêve des confiseurs, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a annoncé une rallonge budgétaire de 50 millions d’euros pour la psychiatrie. Ces fonds « pérennes » doivent permettre de « répondre aux difficultés du secteur » et d’« engager les transformations nécessaires », indique le ministère. Cette enveloppe devra également contribuer à la réduction des « inégalités de financement existant aujourd’hui » entre les différentes régions.

Centre hospitalier spécialisé Philippe Pinel (Somme)

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02.01.2019

Rapport d'observations définitives Le centre hospitalier Philippe Pinel, situé au sud d’Amiens, est le principal établissement de santé mentale dans le département de la Somme.
SYNTHÈSE Près de 80 % des patients qu’il accueille sont traités sans être hospitalisés.

Ses modalités de prise en charge sont nombreuses et variées mais ses capacités d’accueil ont diminué entre 2011 et 2016, en raison de la fermeture de 60 lits en hospitalisation à temps plein. Son niveau d’activité a diminué au cours de la période examinée, notamment en hospitalisation à temps partiel, sans explication objective. Les taux d’occupation des différentes unités sont très contrastés et dépassent les 100 % en hospitalisation à temps plein en psychiatrie générale. L’hôpital doit par conséquent chercher les solutions pour optimiser l’occupation de ses unités de soins. Cette optimisation pourrait notamment passer par un accroissement des capacités d’accueil en établissements sociaux et médico-sociaux destinés aux adultes en situation de handicap mental dans le département de la Somme, dans des conditions qui sont à définir par le département de la Somme et l’agence régionale de santé.


Microbiotes : voyage au bout de l’anus

Par Catherine Mallaval, photos Marguerite Bornhauser — 
Jeudi, à la Cité des sciences et de l’industrie à La Villette.
Jeudi, à la Cité des sciences et de l’industrie à La Villette. Photo Marguerite Bornhauser

Une exposition à la Cité des sciences de la Villette retrace, d’après le texte et les dessins du «Charme discret de l’intestin», le trajet sinueux des aliments à travers nos entrailles. Un périple chaotique et drolatique au fabuleux pays des bactéries.

Et voilà comment on s’est fait avaler par une grande bouche, baignée de salive (en fait du sang filtré) avant de ressortir des heures plus tard comme une… merde. Mais une merde ébahie par la fantastique mécanique de notre système digestif. Après la bouche, on a emprunté cette berline de luxe qu’est l’œsophage, que l’on a descendu avec grâce (sans nous vanter) au gré des contractions bien orchestrées (mouvement péristaltique) de cet organe. Puis on a déboulé dans une poche en forme de flageolet qui, telle une machine à laver, nous a mégabrassée : l’estomac. Ach,l’estomac, franchement on le pensait placé plus bas, alors qu’il s’étend depuis le dessous du téton gauche jusqu’à la côte flottante droite. La route ensuite s’est faite longuette. Intestin grêle : 5,50 mètres à parcourir. Oui mais caressée par des villosités douces comme du velours. Arrivée dans le côlon : plus qu’un 1,50 m de creux et de bosses à traverser au milieu de parois plus lisses, comme tapissées de cuir.