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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 10 octobre 2017

Comment Neandertal s’exprime en nous

De nouvelles études affinent les contours de la contribution de notre cousin à notre patrimoine héréditaire. Mais ils demeurent encore flous.

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO  | Par 

Grotte de Vindija, en Croatie, d’où ont été extraits les ossements et le génome d’une néandertalienne.
Grotte de Vindija, en Croatie, d’où ont été extraits les ossements et le génome d’une néandertalienne. Vhorvat / CC-BY-SA-2.0

Avant de disparaître il y a 30 000 à 40 000 ans, l’homme de Neandertal a légué à nos ancêtres qui l’ont croisé en Eurasie une part de son patrimoine génétique, lors d’accouplements inter-espèces : environ 2 % de l’ADN des populations non africaines actuelles sont directement ­hérités d’Homo neandertalensis. De nouvelles études, publiées le 5 octobre dans The American Journal of Human Genetics et Science, tentent d’affiner notre connaissance de cet héritage.

Une nouvelle fois, c’est Svante Paabo (Institut Max-Planck d’anthropologie évolutionnaire de Leipzig) et ses collègues qui sont aux avant-postes. Pionnier de l’étude de l’ADN ancien, Paabo a été à l’origine du décryptage en 2010 du ­premier génome néandertalien − composite de celui de trois individus. Son équipe a aussi décrit un génome d’une néandertalienne qui avait vécu il y a 122 000 ans dans l’Altaï (Sibérie). Elle présente cette fois dans Science celui d’une néandertalienne de 50 000 ans ­environ, dont les ossements ont été extraits de la grotte de Vindija, en Croatie − ce qui porte à six les génomes complets de représentants de cette espèce.

Les femmes en français ont mauvais genre

Le Monde Blogs    

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Intéressant débat sur l’écriture inclusive, appelée hier écriture épicène, comme on nous le rappelle ici. Ses promoteurs ont raison de rappeler que la façon de nommer les choses n’est pas anecdotique. Les inégalités subies par les femmes sont passées aussi par la mise au pas du langage. Je ne suis pas certain qu’utiliser le point milieu soit heureux. En revanche, féminiser les fonctions (La professeure, la députée etc.) est une idée intéressante. Il faut aussi en finir avec l’insupportable, « le masculin l’emporte sur le féminin ». Pourquoi ne pas privilégier la proximité du mot à accorder? On pourrait écrire: « les électeurs et électrices sont contentes que le vote blanc soit mieux pris en compte ».
On ne prétend pas avoir trouvé le moyen de réconcilier les deux camps, mais si besoin est, on propose une petite sensibilisation aux injustices linguistiques dont sont victimes les femmes.
– Un gars peut être  bon ou brave, c’est-à-dire un mec sympa. Une garce même belle, restera une garce.
– Un courtisan est un proche du roi, une courtisane est trop proche du roi.

Nos pratiques soignantes réinterrogées

— 

Philippe Denormandie. , Chirurgien orthopédique, directeur relations santé MNH Group

La féminisation de la médecine est bien une réalité. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les femmes-médecins seront majoritaires d’ici cinq ans, représentant 70 % des étudiants sur les bancs des facultés de médecine. Les femmes exercent autant comme médecin généraliste que spécialiste, elles s’installent plus tôt que les hommes, préfèrent l’exercice en groupe et le salariat. Mais, au-delà de ces chiffres, il est indispensable de s’interroger sur l’impact de cette féminisation sur notre organisation de la santé.
Si la littérature scientifique française est assez pauvre sur le sujet, des travaux, notamment anglo-saxons, révèlent que des patients pris en charge par une femme médecin interniste auraient moins de risque de mortalité ou de ré-hospitalisation. Des échanges plus riches et plus globaux avec les patients, une meilleure qualité d’écoute, un plus grand respect des recommandations pourraient expliquer ses résultats. 

Le consentement des mineurs en cas de relation sexuelle en débat

La polémique enfle alors qu’un homme ayant eu une relation sexuelle avec une enfant de 11 ans est poursuivi pour « atteinte sexuelle » et non pour « viol ». Des pétitions et propositions de loi réclament la création d’une présomption de non-consentement entre un majeur et mineur.

LE MONDE | Par 

Existe-t-il un âge avant lequel un enfant ou un adolescent ne peut consentir de façon éclairée à un acte sexuel avec une personne majeure ? Oui, répondent des voix de plus en plus nombreuses. Plusieurs pétitions et pas moins de quatre propositions de loi émanant d’élus de toutes les tendances politiques réclament la création d’une présomption de non-consentement en cas de relation sexuelle entre un majeur et un mineur âgé de moins de 13 ou de 15 ans – les positions varient sur ce point.

En clair, il s’agirait alors automatiquement d’une agression sexuelle ou d’un viol en cas de pénétration, passible de vingt ans de réclusion criminelle. La garde des sceaux, Nicole Belloubet, a lancé des consultations à ce sujet. « Des pistes d’évolutions [de la législation] me seront soumises très prochainement », précise la ministre de la justice.

Aujourd’hui, pour qu’une agression sexuelle ou un viol soient caractérisés, il doit être démontré que l’auteur a agi en utilisant la contrainte, la violence, la menace ou la surprise. Sinon, le consentement des deux parties est supposé de façon implicite. Ceci sans considération de l’âge des protagonistes, et de l’emprise qu’un adulte peut exercer sur un enfant. Aujourd’hui, seuls les enfants de moins de 5 ans sont automatiquement considérés comme non consentants par la jurisprudence.
Mais depuis une quinzaine de jours a lieu une « prise de conscience brutale », résume la psychiatre Muriel Salmona, présidente de l’association Mémoire traumatique et victimologie, investie de longue date en faveur d’une réforme. Depuis que, le 25 septembre, Mediapart a relaté l’histoire de Sarah, 11 ans.

La commission des affaires sociales du Sénat supprime l'exercice partiel des professions de santé

 - HOSPIMEDIA
C'est un nouveau rebondissement dans la contestation de la mise en place de l'exercice partiel des professions de santé, transposition d'une directive européenne. La commission des affaires sociales du Sénat marque sa désapprobation ce 5 octobre, après examen de l'ordonnance adoptée à l'Assemblée, et se range derrière les professionnels concernés.
La commission des affaires sociales du Sénat a examiné le 5 octobre plusieurs projets de loi adoptés par l’Assemblée nationale après engagement de la procédure accélérée. Parmi ces textes figure l'ordonnance du 19 janvier 2017 relative à la reconnaissance des qualifications professionnelles dans le domaine de la santé. L'article 2 de ce texte porte sur la ratification de l'ordonnance sur la reconnaissance des qualifications professionnelles dans le domaine de la santé. Il s'agit en fait de la transposition d'une directive européenne datant du 20 novembre 2013.

«La société devrait s’efforcer d’inclure les plus faibles»

SUISSE      Dominic Moser 10 octobre 2017


Le "Jardin écosophique" du Dracar, conçu par Dominique Moser.
D. MOSER
Dominic Moser* est jardinier et architecte paysagiste. Au cours de sa trajectoire de vie, il a pu expérimenter certaines facettes de la psychiatrie genevoise en tant que «client», tient-il à préciser. Selon lui, les personnes stigmatisées pour des raisons psychiques ont un rôle à jouer au sein de la société, pour peu qu’elles ne soient pas maintenues à l’écart de la communauté par des «institutions de l’exclusion sociale» aujourd’hui dépassées.
En cas de discrimination, les plus faibles ont le droit de faire valoir leur citoyenneté. Les personnes souffrant ou ayant souffert d’une maladie psychique disposent des mêmes droits que celles en bonne santé mentale – excepté en cas de mise sous tutelle. Leur citoyenneté leur permet de privilégier de manière libre et autonome des systèmes existants dans la société afin d’y exercer leur rôle. Une personne exerçant dans le monde professionnel et bénéficiant d’une bonne santé mentale est punissable pénalement si elle en discrimine une autre ou si elle la stigmatise volontairement en raison d’un diagnostic psychiatrique. De plus, abuser illégalement de la faiblesse ou de la crédulité d’une personne en situation de faiblesse psychique relève également du droit pénal, donc du droit de la personne.

Actualité et enjeux de la psychiatrie et de la santé mentale

SPH Conseil

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QUELLES INNOVATIONS EN PSYCHIATRIE AUJOURD'HUI ?

Dans le contexte actuel de la reconfiguration territoriale,

quelles sont les expériences innovantes dans les établissements ? 


Et si une solution était la psychiatrie citoyenne ?



BELGIQUE   LAURENCE DARDENNE     

Jusqu’à présent, et depuis la nuit des temps, les ‘fous’ ont été rejetés, stigmatisés, discriminés… On les a mis dans des asiles pour que la société puisse vivre en paix parce que ces gens étaient considérés comme dangereux, ce qui est d’ailleurs toujours le cas", s’insurge Marie-Noëlle Besançon, psychiatre, psychothérapeute et fondatrice, en 1990, de l’association Les invités au festin (IAF), qui œuvre en faveur des personnes souffrant de solitude et d’exclusion liées à des troubles d’ordre psychologique ou/et à des difficultés d’intégration socio-professionnelle.

Et la présidente de la République est…

04/10/2017

Lucia, 82 ans, a été élue hier « présidente de la République de l’EHPAD Notre Maison » par des écoliers. Derrière cet étonnant scrutin, un projet intergénérationnel couronné par le Grand Prix de la Fondation de France.
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[...] C’est là, à Nancy, que se déroulait hier, un scrutin pas comme les autres. Des écoliers de l’école Gebhart y ont en effet élu dans les règles de l’art une « présidente de la République Notre Maison ». Deux candidates de 82 ans et 76 ans, Lucia Picco et Marie-France Verseron, étaient en lice avec des équipes de ministres candidats âgés de 73 à 98 ans !


Master Sciences politiques et sociales : Parcours Santé, environnement et politique (SEP)

Département d’Histoire des sciences de la vie et de la Santé | DHVS

Cohabilité par l'Institut d'Etudes politiques de Strasbourg (IEP) & la Faculté de médecine de Strasbourg

Nouveau…

A partir de la rentrée 2017-2018, l’université de Strasbourg propose aux étudiants en médecine, sciences et en science politique une formation innovante dans le domaine des SHS en santé et des humanités médicales.
Le parcours Santé, environnement politique du Master Sciences politiques et sociales est organisé autour des nouvelles compétences requises pour mener des recherches de bon niveau autour des transformations contemporaines des savoirs, des pratiques et des règles dans les domaines de la santé et de l’environnement, en mobilisant droit, histoire, science politique, sociologie et études sociales des sciences.

lundi 9 octobre 2017

Au pays des merveilles et de la dépression

Le Monde Blogs par Marc Gozlan      

L’histoire est celle d’un homme de 75 ans qui ressent d’étranges symptômes. Il a la sensation que ses membres et son sexe sont plus petits qu’ils ne le sont. Cette distorsion visuelle de la taille du corps est une des caractéristiques de ce que les neurologues appellent le « syndrome d’Alice aux pays des merveilles » (SAPM), un trouble caractérisé par une combinaison d’hallucinations visuelles, des anomalies de l’image corporelle et une distorsion de l’espace et du temps. Ce syndrome s’observe principalement dans des pathologies neurologiques, comme la migraine et l’épilepsie. Il a cependant été décrit dans de très rares cas d’infections, comme je l’ai relaté l’an dernier dans un billet de blog.

Le cas décrit dans le numéro d’octobre 2017 de la revue L’Encéphalepar des psychiatres toulousains concerne un patient septuagénaire qui a présenté un syndrome d’Alice aux pays des merveilles (SAPM). Celui-ci a précédé l’apparition d’une dépression sévère avec tristesse, anxiété et idées d’incurabilité et de ruine.
Cet épisode dépressif à caractère mélancolique est survenu en avril 2009. Un traitement antidépresseur est mis en route avec augmentation progressive des doses. 
Constatant une absence d’efficacité, il est décidé d’ajouter un autre antidépresseur, puis d’y adjoindre un troisième médicament, un régulateur de l’humeur. Le traitement étant toujours inefficace, les médecins décident de réaliser une électroconvulsivothérapie (ECT ou électrochocs) en association avec le traitement médicamenteux antérieur. Après sept séances d’ECT, à raison de deux par semaine, le patient entre en rémission. Un traitement de consolidation est entrepris. Il dure six mois et consiste en l’administration de deux antidépresseurs et la réalisation d’une séance d’ECT une fois par mois.

Trois ans plus tard, en juin 2012, alors qu’il est toujours sous antidépresseur, le patient ressent à nouveau de curieux symptômes, ayant « l’impression que les choses sont à l’envers ». Au bout de 15 jours, un diagnostic est établi : le patient présente un nouvel épisode dépressif avec des éléments de tristesse, une difficulté dans la capacité à éprouver du plaisir (anhédonie), à passer à l’action (aboulie), une anorexie. Il est alors hospitalisé. Là encore, le traitement initial et de consolidation comporte antidépresseurs et séances d’ECT. Au bout de six mois, le traitement d’entretien se résume, comme lors du premier épisode dépressif, à la prise d’un seul antidépresseur.


En août 2015, le patient présente une fois encore des sensations de réductions de taille associées à des réductions de membre : « je rétrécis », « je m’enfonce dans le sol », symptômes qui correspondent à un syndrome d’Alice au pays des merveilles. Cette fois, une hospitalisation est décidée sans attendre afin de prendre en charge le plus rapidement possible ce patient qui fait une rechute de l’épisode dépressif. Il présente une tristesse de l’humeur, associée à une anorexie responsable d’une perte de poids de 5 kilos en 2 semaines, un ralentissement psychomoteur et une insomnie de fin de nuit. Ces symptômes sont associés à des idées délirantes de « ruine ». Le patient est de nouveau traité par antidépresseurs et séances d’ECT.


Cinq traitements d'électrochocs auraient été utilisés sur des enfants

98,5 fm Montréal
QUEBEC


Cinq traitements d'électrochocs auraient été effectués en 2016 au Québec sur des enfants de moins de 14 ans, malgré l'absence de consensus scientifique sur cette pratique utilisée depuis 1938 en psychiatrie.
La Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ) refuse toutefois de confirmer l'utilisation de cette méthode déconseillée sur des mineurs.
Ces données apparaissent dans l'étude des crédits du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec pour l'année 2016.
Selon le comité citoyen contre cette pratique, Pare-Chocs, qui compile les données fournies par la RAMQ depuis 2003, ce serait la première fois que des médecins québécois aient traité des enfants de moins de 14 ans à l'aide de cette technique controversée.

Psychiatrie : une alerte internationale est demandée sur la France

Audition d’associations d’usagers en santé mentale par Mme Catalina Devandas–Aguilar, Rapporteure spéciale des Nations unies sur les droits des personnes handicapées, mercredi 4 octobre 2017.
Communiqué.                                                                         
Paris le 8 octobre 2017.
Les associations d’usagers en psychiatrie et mouvements qui suivent ont été auditionnées par Mme Catalina Devandas-Aguilar, Rapporteure spéciale des Nations unies sur les droits des personnes handicapées, mercredi 4 octobre passé en fin d’après-midi : Advocacy France, Humapsy, le Collectif informel pour une prohibition absolue [des mesures de contrainte psychiatrique], le CRPA, et l’UNAFAM.
Les interventions en présence ont été accablantes pour le système psychiatrique français tel que nous le connaissons, tel que l’avons subi et vécu. Un témoignage particulièrement parlant et émouvant d’une personne handicapée partie prenante du Collectif informel pour une prohibition absolue, qui subit actuellement et depuis trois ans une mesure de contrainte aux soins psychiatriques ambulatoires sans consentement, a pu être entendu et pris en compte.

Le rapporteur de l'Onu sur les droits des personnes handicapées rencontre le monde associatif


 - HOSPIMEDIA
Catalina Devandas-Aguilar, rapporteur spécial des Nations unies sur les droits des personnes handicapées, est dans l'Hexagone du 3 au 13 octobre pour voir comment la France s'est emparée de la convention relative aux droits des personnes handicapées qu'elle a ratifiée en 2010. Dès le premier jour, elle a rencontré les associations réunies au CFHE.

« J’ai choisi d’accoucher seule chez moi »

Témoignage. Gaëlle Picault, 39 ans, accompagnatrice à la naissance et à la parentalité, a fait le choix d’accoucher de son troisième enfant à la maison.

LE MONDE  | Par 

Fabio Viscogliosi pour Le Monde


J’ai choisi d’accoucher seule chez moi parce que je voulais être pleinement ­actrice de la naissance de mon troisième enfant. Le fruit d’un cheminement entamé il y a une vingtaine d’années, lorsque j’ai commencé à m’interroger sur notre pratique de l’accouchement. Je suis moi-même née d’un accouchement traumatique, ce n’est donc pas pour rien si je me suis intéressée à cette question.


Comme dans un cocon


Quand je suis tombée enceinte de mon premier, il y a quatorze ans, j’avais à cœur que sa naissance soit un moment respecté. Une première mise au monde, ça a quelque chose d’initiatique. Je voulais pouvoir la ­savourer, dans une intimité qui me permette de me livrer complètement. L’hôpital ne m’y semblait pas propice. J’ai trouvé une alternative qui correspondait à mon désir d’un accouchement moins médicalisé dans une maison de naissance, une des seules qui existait en France à l’époque. Je n’oublierai jamais la gentillesse des sages-femmes, leur écoute. Je me sentais comme dans un cocon. Ce fut un accouchement serein, fluide, évident.

Ça n’a pas été le cas pour mon deuxième, deux ans plus tard. La maison de naissance avait fermé. J’ai alors réfléchi à la possibilité d’un accouchement assisté à ­domicile, mais avec le coût prohibitifdes primes d’assurance imposées aux sages-femmes libérales, c’était compliqué d’en trouver une qui soit couverte et prête à le faire. A défaut, je me suis donc tournée vers la clinique la plus proche. J’ai vite senti la différence : une grosse structure, le genre usine à bébés, trop impersonnelle et protocolaire pour moi.

Le jour de l’accouchement, il a fallu que je me batte pour faire respecter mes souhaits. Je leur en avais pourtant fait part en amont, dans un document que j’avais écrit : un « projet de naissance », un bon outil de dialogue, je trouve. Mais il n’avait, semble-t-il, pas été lu. J’ai répété, en essayant de ne pas braquer : je désirais pouvoir me déplacer ­librement, que mon intimité soit respectée avec peu de soignants dans la pièce et le minimum de touchers vaginaux ; je souhaitais, dans la mesure du possible, pouvoir prendre le temps de travailler, sans déclenchement ni accélération ; pas non plus de péridurale ni d’épisiotomie ; je voulais pouvoir choisir ma position pour accoucher, accroupie. Et pouvoir découvrir mon bébé, peau à peau, au calme, sans gestes de soin immédiats …

La Pass Saint-Louis a trouvé son modèle, entre humanité et efficience des soins


Elle réunit dans un même lieu, au cœur de l'hôpital Saint-Louis à Paris, professionnels du social, de santé et administratifs. La permanence d'accès aux soins (Pass) accueille chaque année plus de 4 000 patients. En grande précarité, ils viennent y chercher bien plus que du soin. Zoom sur une organisation innovante qui a trouvé son équilibre.

C'est un espace singulier dans les murs de l'hôpital. La permanence d'accès aux soins (Pass) de l'hôpital Saint-Louis à Paris, couramment appelée consultation Verlaine, est un lieu à part, où se mêlent médecine et social, écoute et dialogue. Dans le hall ce jour-là, plusieurs dizaines de patients dans l'attente. Ils sont de toutes nationalités, de toutes origines et attendent pour des pathologies multiples. Ils ont pourtant un point commun : ils viennent tous chercher à Saint-Louis bien plus que des soins. 

N’appelez plus «fous» les citoyens souffrant de troubles mentaux

9 octobre 2017 

La stigmatisation d’une partie de la population pour nourrir un discours sécuritaire est inacceptable du point de vue des psychiatres. Le besoin d’hospitalisation ne doit pas être assimilé à un internement préventif.

Le 20 septembre, Laurent Wauquiez, invité politique de Jean-Jacques Bourdin sur BFM TV et RMC, expliquait ses projets de «lutte contre le terrorisme» et proposait la stratégie suivante : «Je demande, sur le même régime que pour les fous, qu’il puisse y avoir un internement préventif des individus radicalisés les plus dangereux.» Un peu plus tôt, dans une des premières phrases de l’interview, usant de ce même qualificatif, Laurent Wauquiez résumait la situation géopolitique de la Corée du Nord de la façon suivante : «On a là-bas un fou qui potentiellement peut avoir l’arme nucléaire.» De façon troublante, c’est à peine si le naturel et la fluidité du discours font remarquer à tout un chacun l’irruption des «fous» dans le discours sécuritaire. Et c’est bien en cela que se situe la dangerosité du propos.


Je me souviens de ce psy

CATHY KARSENTY 


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