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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

dimanche 5 juin 2016

Quand le « GPS existentiel » de l’adolescent s’enraye

LE MONDE | Par Sylvie Kerviel
En introduction à son nouveau livre sur l’adolescence et ses tourments, Xavier Pommereau a placé un poème de l’Américain William Arthur Ward (1921-1994) qui s’intitule To Risk Risquer ») où l’on peut lire ces vers : « Aimer, c’est risquer de ne pas être aimé en retour/Vivre, c’est risquer de mourir/Espérer, c’est risquer le désespoir/Essayer, c’est risquer d’échouer/Mais il faut prendre des risques/Car le plus grand danger dans la vie/C’est de ne rien risquer/Celui qui ne risque rien ne fait rien/n’a rien, n’est rien. »
Ce poème connaît un beau succès sur les réseaux sociaux et auprès des adolescents, ces filles et ces garçons arrivés à « l’âge des possibles » et où pousser les limites, tant qu’à faire au-delà du raisonnable, fait partie de la construction identitaire. En jouant à se faire peur, il s’agit de se tester soi-même, de montrer aux autres, aux pairs, de quoi l’on est capable, mais aussi de marquer la distance avec les adultes en général et les parents en particulier, afin de« régler son GPS existentiel », comme le dit joliment Xavier Pommereau.

Penser la psychanalyse avec - Lacan Marcher droit sur un cheveu

Penser la psychanalyse avec Lacan

S’il y a une «urgence éthique» à penser la psychanalyse - puisqu’elle n’est guère «transmissible» mais «toujours à réinventer» - il y a aussi une difficulté épistémologique à le faire, dans la mesure où la penser, c’est «faire un saut dans le non-élucidé, le toujours pas encore pensé de l’expérience». Ecrite en pur langage lacanien, l’étude de Michel Bousseyroux affronte «la Chose freudienne - das Ding comme l’appelle Freud, la jouissance comme la nomme Lacan», et va en son «point le plus critique», qui est l’acte psychanalytique lui-même : «Avec la Chose freudienne, en effet, la pensée existe comme un "ce n’est pas je qui pense", pour la raison que c’est un savoirsans sujet.» Les références à Beckett, à Bataille, à Blanchot ponctuent la réflexion, et aident à dire comment, «au-delà de l’Œdipe», on peut penser la fin de l’analyse, la passe, le symptôme, la jouissance, la féminité, les phobies… R.M. 



« LE TRANSHUMANISME », UNE INTRODUCTION PAR BÉATRICE JOUSSET-COUTURIER

1 mai 2016 Par Yaël 
Docteur en pharmacie, spécialiste de bioéthique, Béatrice Jousset-Couturier livre chez Eyrolles un essai de philosophie sur le transhumanisme, c’est-à-dire sur l’homme « augmenté » par la science et les nouvelles technologies. Un livre préfacé par Luc Ferry, qui fait un point sans être tout à fait à la pointe.

Commençant par un sérieux effort de définition et du transhumanisme et du posthumanisme et de la « singularité » (école californienne dont le chefs de file est le directeur de l’ingénierie chez Google, Ray Kurzweil, et qui prédit à court terme la fin de la mort grâce à l’intelligence artificielle), l’essai balaie les courants de monde prévoyant la transformation radicale de l’humain sous le coup de la technologie. 

L’euthanasie pour les déprimés ?

Par Marcela Iacub — 3 juin 2016 à 19:21

Les Pays-Bas et la Belgique ont étendu ce droit aux individus atteints de souffrances psychiques. Paradoxalement, cette extension met en lumière les limites mêmes de cette légalisation.

Nous avons été tous choqués en apprenant qu’aux Pays-Bas on avait procédé au meurtre par euthanasie d’une jeune fille de 20 ans déprimée et anorexique. Les médecins croyaient que la souffrance psychique de cette adolescente, victime de viols entre 5 et 15 ans, était «sans issue». Et ce cas est loin d’être isolé. Depuis quelques années, aux Pays-Bas comme en Belgique, on recourt de plus en plus à l’euthanasie pour des personnes atteintes non seulement de maladies psychiques mais aussi à de souffrances d’ordre psychiatrique. Ainsi, un Bruxellois a organisé l’euthanasie de ses parents octogénaires parce qu’ils avaient peur de la solitude. Et aux Pays-Bas, une octogénaire a été euthanasiée parce qu’elle ne souhaitait pas aller vivre dans une maison de retraite. Ces personnes n’ont pas été assassinées sans leur consentement. Elles ont demandé à être euthanasiées parce qu’elles souffraient et leur requête a été acceptée. Cela signifie, en substance, que l’Etat entérine la décision des citoyens de se suicider en les aidant même à accomplir ce geste fatal au lieu de chercher à les en dissuader.
Certains rapprochent cette position de l’Etat à du nazisme, alors qu’il s’agit presque du contraire. C’est parce que la vie appartient à ceux qui la vivent et non à l’Etat que les premiers peuvent demander au second de les assister pour mourir. Cela évite des tentatives ratées et les handicaps qui pourraient en résulter. Et les régimes totalitaires ôtent la vie de ceux qui n’ont pas demandé à mourir.
Même si certains commentateurs tiennent ces mesures comme étant une perversion de l’euthanasie, celle-ci devant s’appliquer à des individus atteints de maladies physiques graves et incurables et non psychiques, elles constituent en réalité son expression la plus pure. En effet, le droit à l’euthanasie donne aux individus le pouvoir de décider s’ils souhaitent vivre ou mourir sans que l’Etat n’intervienne d’une manière paternaliste sur des choix aussi fondamentaux. Ce dernier doit seulement permettre, à ceux qui le souhaitent, de mourir dans de bonnes conditions. Les raisons que l’on invoque pour cesser de vivre sont après tout une affaire privée. Si l’Etat décide qu’il y a des bonnes ou des mauvaises raisons, il empiète sur ce choix souverain.

POURQUOI LA MDMA FAIT-ELLE SON RETOUR CHEZ LES JEUNES ADULTES ?

Par Virginie Ballet — 3 juin 2016 à 16:49
Très présente dans les années 90, cette drogue a été progressivement délaissée dans les années 2000. Sa consommation est de nouveau en hausse en Europe, en particulier chez les moins de 35 ans.
Ce n’est certes pas la plus consommée, mais elle est clairement en train de faire son retour en Europe : la MDMA (méthylènedioxyméthamphétamine), molécule de la famille des amphétamines présente dans l’ecstasy, est de plus en plus consommée ces dernières années, en particulier par les moins de 35 ans, selon le rapport annuel de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT). Ainsi, le cannabis reste la drogue la plus utilisée en Europe (51,4 millions d’hommes et 32,4 millions de femmes entre 15 ans et 64 ans y ont goûté au moins une fois dans leur vie). Viennent ensuite la cocaïne (17,1 millions d’adultes en ont déjà pris), puis la MDMA, déjà testée par 13 millions d’Européens adultes. Et sur les 2,5 millions d’utilisateurs de cette substance, au cours de l’année passée, l’écrasante majorité (2,1 millions) a entre 15 ans et 34 ans. 1,7% de cette tranche d’âge a déjà essayé la MDMA. En France, ce taux atteint 2,3%, voire 3% chez les 15-16 ans.
Pourtant, cette «drogue de l’amour», aujourd’hui de plus en plus présente, était pratiquement tombée en désuétude au cours des années 2000. Mais depuis 2010, la tendance semble s’inverser. Ainsi, dès 2013, l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) observait une «timide réapparition observée dès 2011-2012 dans plusieurs zones géographiques (Bretagne, Lorraine, Nord-Pas-de-Calais et surtout, de l’autre côté de la frontière belge, dans les megadancings fréquentés par de nombreux Français)». Ce retour en grâce s’est poursuivi depuis. Comment l’expliquer ?

samedi 4 juin 2016

« Il ne faut pas augmenter les consultations », la nouvelle pique de Brigitte Dormont contre les médecins libéraux

Stéphane Long
30.05.2016

dormont
L’économiste Brigitte Dormont ne va pas se réconcilier avec les médecins libéraux. Dans une tribune publiée jeudi 26 mai dans le magazine « Challenges » (n° 479), elle écrit qu’« une hausse de 2 euros des consultations serait une double erreur », budgétaire et médicale. Un argumentaire qui, en pleine négociation conventionnelle, ne devrait pas passer inaperçu auprès des syndicats de médecins qui bataillent pour une hausse du C.

Le cerveau aussi souffre de la pollution

Dr Charlotte Pommier
03.06.2016
Sélectionnées début juin parmi les projets phares de la semaine verte européenne (1), les initiatives du Sustainable Brain Health Institute (SBHI) visent à promouvoir la prise de conscience de chacun de l’importance de la santé du cerveau. Cette association à but non lucratif s’intéresse à deux axes de prévention : l’activité physique et la nutrition d’une part, la pollution atmosphérique et domestique d’autre part.
C’est moins connu, outre son impact respiratoire, la pollution a également des conséquences néfastes sur le cerveau. Elle provoque une action inflammatoire, sur la microglie, et des dommages cellulaires aussi bien astrocytaires, dendrocytaires que neuronaux. Elle est aujourd’hui considérée comme priorité d’action numéro un par l’OMS.

Le grand ras-le-bol des orthophonistes en grève

03.06.2016
Les orthophonistes hospitaliers, libéraux et étudiants étaient appelés à une grève vendredi pour réclamer une revalorisation des salaires à l'hôpital. Le rendez-vous a eu lieu en fin de matinée devant le ministère de la Santé à Paris, à l'appel de l'ensemble de leurs organisations représentatives, dont la Fédération nationale des orthophonistes (FNO), la CGT, FO ou encore la CFTC.

Elle écoute les proches de l'addict

SUISSE 

La psychothérapeute Daniela Danis a consacré sa carrière aux dépendants et à leur entourage.
Pour la psychothérapeute Daniela Danis, «c’est une satisfaction énorme de voir les gens sortir de la dépendance».
Pour la psychothérapeute Daniela Danis, «c’est une satisfaction énorme de voir les gens sortir de la dépendance». Image: Olivier Vogelsang
Dans la vie, on ne peut pas tout expliquer, dit-elle de sa voix chantante. Aux pourquoi, Daniela Danis préfère les comment. La psychothérapeute spécialisée dans l’addiction ne tient pas de discours déterminé sur les raisons qui font basculer un être dans la dépendance. Mais forte de près de trente ans d’expérience, elle assure: «Chaque patient a 100% de chances de s’en sortir, tant qu’il n’a pas subi d’atteintes psychiques irréversibles.» Chaque patient, et aussi ses proches, auxquels elle s’est intéressée tout au long de sa carrière et qui basculent, souvent, dans la codépendance.

Nouvelles recherches médicales ?

Révolutions médicales 
 31.05.2016

Sigolène Meilhac
Sigolène Meilhac Crédits : D.R.
En partenariat avec Le Quotidien du Médecin et Nice-Matin
Cette semaine toutes les émissions de science de France Culture  se penchent sur les jeunes talents et René Frydman dans son émission Révolutions Médicales invite Xavier Gidrol,Directeur du laboratoire Biomics (CEA-Inserm- UGA) à Grenoble et Sigolène Meilhac chercheur à l’INSERM qui dirige le laboratoire morpho-génèse du cœur à l’Institut Pasteur et à l’Institut Imagine.
Ces témoins des nouvelles pistes de recherches nous expliquerons comment la médecine de demain pourra bénéficier de modèles d’études plus pertinents pour l’humain que les modèles animaux qui posent certains problèmes éthiques et qui ne sont pas toujours transposables à l'humain.
Xavier Gidrol
Xavier Gidrol  Crédits : D.R.
Lire la suite et écouter l'émission ...

Le CH psychiatrique de Thuir demande une dérogation à son intégration dans un GHT

 - HOSPIMEDIA
Seul établissement psychiatrique public des Pyrénées-Orientales, le CH de Thuir demande, par la voix de l'ensemble de ses instances, à ne pas adhérer au futur groupement hospitalier de territoire (GHT) dont l'établissement support sera le CH de Perpignan. La CME souligne néanmoins qu'elle se situe dans une "démarche positive" de coopération.

Mr Gaga, sur les pas d'Ohad Naharin

01-05-16
Découvrez le film de Tomer Heymann le 1er juin 2016 au cinéma
Synopsis :
L’histoire fascinante d'Ohad Naharin, célèbre chorégraphe de la Batsheva Dance Company, dont les performances dégagent une puissance et une beauté inégalées. Le film nous dévoile le processus créatif d'un chef de file incontesté de la danse contemporaine, l’invention d’un langage chorégraphique unique et d’une technique de danse hors-norme appelée "Gaga".
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vendredi 3 juin 2016

Seuls pour veiller sur Belle-Idée et Curabilis

SUISSE     03 juin 2016

Belle-Idée et Curabilis réunis comptent environ 360 lits, sans considérer la suroccupation chronique de certaines unités.
Jean Patrick Di Silvestro
Unités surchargées et gardes de nuit tendues: alors que le Syndicat des services publics tire la sonnette d’alarme, le chef de la psychiatrie promet des réformes.
Le Département de santé mentale et de psychiatrie est-il sous pression? La question se pose après l’agression à l’arme blanche d’une infirmière par un patient de l’unité des jeunes adultes début avril (lire ci-dessous). Si le lien entre le drame et le manque de personnel n’apparaît pas comme une évidence, les témoignages recueillis permettent néanmoins d’avancer que le suivi des patients n’est pas toujours de qualité.
Les unités d’admission accusent une surcharge chronique. Par exemple, les chiffres de la journée du 6 mai, que Le Courrier a pu consulter, indiquent une occupation de 130%. Les nuits peuvent également s’avérer critiques puisque deux médecins sont chargés de couvrir l’ensemble du domaine de Belle-Idée ainsi que l’établissement de détention Curabilis.

Etampes : le personnel de Barthélémy Durand devant le ministère de la Santé

  | 3 juin 2016

Mardi 31 mai dernier, 250 membres de l’EPS Barthélemy Durand d’Etampes manifestaient devant le ministère de la Santé. Leurs revendications ? Obtenir une dérogation contre les Groupements hospitaliers de territoire (GHT) prévus par la loi de modernisation santé.
Mardi 31 mai, le personnel de l'EPS Barthélémy Durand d'Etampes était dans la rue (DR/EI).
Mardi 31 mai, le personnel de l'EPS Barthélémy Durand d'Etampes était dans la rue (DR/EI).

Mardi 31 mai au matin, trois cars d’une soixantaine de places attendaient devant l’Établissement public de santé (EPS) Barthélémy Durand à Etampes, spécialisé dans la psychiatrie. Sa destination ? Paris, et plus précisément le ministère de la Santé : « Nous avions rendez-vous à 11h avec la ministre, explique Catherine Dubourg, secrétaire de section du syndicat Sud Santé de l’établissement. Nous lui avons remis une demande de dérogation prévue par la loi ».

Thonon-les-Bains : une patiente en psychiatrie meurt ébouillantée dans sa baignoire

Un dramatique accident s’est produit hier dans l’USN 2 du service de psychiatrie des Hôpitaux du Léman. Une patiente âgée d’une quarantaine d’années est entrée dans son bain alors que l’eau était à 63 degrés. L’infirmière -elles sont deux pour 21 patients- lui avait effectivement demandé de rester 10 minutes dans sa chambre, le temps que des prises de sang soient effectuées. C’est cette même infirmière qui, à son retour, a découvert le corps sans vie de la victime. À l’origine de cet accident : un mitigeur eau chaude/eau froide signalé en panne depuis mars par le personnel. Le procureur de la République de Thonon-les-Bains s’est saisi automatiquement de ce dossier.

VINCENNES, L'UNIVERSITÉ PERDUE

Ouverte à tous, l'université de Vincennes, créée à l'automne 1968 et détruite en 1980, incarnait la possibilité d'un autre système d'enseignement. Entre nostalgie et réflexion, ce brillant documentaire rend hommage à une histoire oubliée.

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Dans le bois de Vincennes, jadis, il existait une université révolutionnaire. Là-bas, les fils de bonne famille pouvaient s'instruire aux côtés d'étudiants venus du monde entier, le bachelier studieux côtoyait des femmes et des hommes aux parcours sinueux. Là-bas, on expérimentait : suppression des cours magistraux, des limites d'âge, ouverture aux paysans, aux ouvriers et aux non diplômés, naissance d'un département de psychanalyse, de cinéma, création de cours du soir pour les salariés, d'un souk, d'une crèche... Autant de choses impensables pour un pouvoir gaulliste à bout de souffle, protecteur d'un monde ancien. Mai-68 est passé par là et pendant douze ans, Vincennes vit, s'agite, dérange, attirant les meilleurs professeurs du pays, marqués (très) à gauche : Michel Foucault, Gilles Deleuze, Hélène Cixous, François Châtelet, Jean-François Lyotard, Madeleine Rebérioux, Jacques Rancière ou encore Robert Castel.