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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 16 mai 2016

Six leçons sur l'univers par André Brahic

16.05.2016

En 2013, l'astrophyicien décédé le 15 mai 2016 racontait l'univers sur l'antenne de France Culture, du big bang au futur du système solaire. Retrouvez cette série où André Brahic démontre une fois encore son talent de pédagogue.
Le système solaire,terrain de jeu d'André Brahic
Le système solaire,terrain de jeu d'André Brahic  Crédits :BSIP/UIG - Corbis
C'est une promenade dans l'univers : de sa création (et même avant) jusqu'au futur que l'on peut imaginer pour le système solaire. En 2013, l'astrophysicien André Brahic, décédé à 73 ans le 15 mai 2016, donnait une série de six leçons sur l'antenne de France Culture. Cette série intitulée "Dernières nouvelles de l'univers", que l'on republie ci-dessous, témoigne de l'infini talent de pédagogue et de vulgarisateur du co-découvreur des anneaux de Neptune.

L’« effet Giacometti » ou l’art de faire moins manger

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO| Par Pierre Barthélémy
« Femme qui marche » (1932) et « Homme qui marche » (1960) (bronzes).
« Femme qui marche » (1932) et « Homme qui marche » (1960) (bronzes). Succession Giacometti/ADAGP, Paris 2015
Les lecteurs les plus assidus se souviennent peut-être d’une ancienne chronique livrant la recette d’un régime bizarroïde qui consistait à s’extraire de son ­canapé pendant les pages publicitaires et à marcher sur place pendant que la télévision diffusait des réclames – pour du fromage ou des sodas, afin de se préparer à reprendre les ­calories qu’on avait brûlées en piétinant son tapis. Tout le problème du régime est qu’il arrive en général trop tard : imaginez tous les efforts pénibles qu’on n’aurait pas à fournir si on n’avait pas emmagasiné ces bourrelets superflus (ou si on disait « niet » aux diktats des diététiciens, liposuceurs et autres vendeurs de minceur, mais c’est une autre histoire).
La solution – qui causera la ruine de tous les magazines féminins, mais tant pis – consisterait à… manger moins. Toutefois, comme en témoigne l’épidémie d’obésité qui se ­répand à la surface de la planète comme du chocolat liquide sur une gaufre chaude, il s’avère à peu près aussi difficile de moins s’empiffrer que de faire de l’exercice pour venir à bout des kilos récalcitrants.
Le remède viendra peut-être de ce qu’une équipe helvétique appelle l’« effet Giacometti », du nom de l’artiste suisse célèbre pour ses bronzes d’humains filiformes.

A Alençon, Cyriaque veut raconter la schizophrénie sur le web

13/05/2016

L’Alençonnais va lancer une websérie intitulée Schizo. Atteint de la maladie, il veut décomplexer le sujet de façon humoristique et sérieuse à la fois.

Cyriaque Loiseau va se lancer dans la création d’une websérie sur la schizophrénie. Maladie dont il est atteint.
« C’est comme une sorte de thérapie pour moi, car je suis atteint de cette maladie », explique Cyriaque Loiseau. L’Alençonnais de 26 ans va produire une série sur le thème de la schizophrénie.

Quand la maladie s’invite dans sa vie : « c’est arrivé à mes seize ans, raconte-t-il. J’ai eu un gros repli sur moi-même qui m’a conduit à être hospitalisé, et le diagnostic est tombé ».

Soutenu par sa famille, Cyriaque suit depuis « un traitement minime qui me stabilise parfaitement ». Le jeune homme s’est fixé un challenge : créer sa websérie seul, de l’écriture du scénario, jouer, filmer, puis monter grâce à ses connaissances des logiciels de montage. Schizo raconte l’histoire d’un jeune schizophrène nommé Mister Jecky. 


Schizophrénie : des actions pour préserver le cerveau ?





Résumé : La mise en évidence d'un lien entre inflammation chronique et déficit cognitif dans la schizophrénie ouvre de nouvelles pistes pour lutter contre ce trouble mental. Des actions de prévention sont également possibles. 

Par , le  

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Des omégas 3, de la vitamine D, un nouveau régime alimentaire et de l'activité physique pour préserver les capacités cognitives des personnes atteintes de schizophrénie ? La prise de conscience des liens entre l'inflammation et les maladies mentales fait partie des grandes avancées de la dernière décennie mais un nouveau pas vient d'être franchi avec la publication, le 4 mai 2016, dans la revue anglaise Schizophrenia Bulletin, d'une étude française. Elle a été menée sur le réseau des dix centres experts FondaMental Schizophrénie - spécialisés dans l'évaluation, le diagnostic et l'aide à la prise en charge de cette maladie psychique - entre 2011 et 2015. Elle révèle que l'inflammation périphérique observée chez 369 patients est associée à un niveau intellectuel général plus bas et à des déficits cognitifs plus prononcés. Ces résultats ouvrent la voie à une nouvelle façon de prendre en charge le déficit cognitif dans la schizophrénie, en mettant en place des stratégies anti-inflammatoires, à la fois préventives et curatives.

MIEUX TRAITER LA SANTÉ MENTALE AVEC UN OUTIL UNIQUE

NOUVELLE CALEDONIE 12 mai 2016

Dans son rapport rendu en début de semaine, la chambre territoriale des comptes a notamment préconisé la création d’un observatoire de la santé mentale. L’idée est bonne, mais le projet lancé va plus loin.
Le CHS de Nouville est la seule structure spécialisée en soins psychiatriques. Bien que physiquement installé à Nouméa, le centre intervient et offre ses soins sur l’ensemble du pays.
Le CHS de Nouville est la seule structure spécialisée en soins psychiatriques. Bien que physiquement installé à Nouméa, le centre intervient et offre ses soins sur l’ensemble du pays.
Photo Thierry Perron
En Nouvelle-Calédonie, plus de 70 000 personnes, âgées de plus de 18 ans, sont susceptibles d’être affectées d’au moins un trouble psychique. C’est le constat établi lors de l’enquête « Santé mentale en population générale : image et réalités » (lire plus bas) finalisée en 2010 avec le concours de l’OMS.
Face à cette réalité, le Centre hospitalier spécialisé Albert-Bousquet, à Nouville, est la seule structure administrant des soins psychiatriques. Certes basé à Nouméa, il se déplaçe partout sur la Grande Terre et les îles. L’enjeu est donc de taille. Et forcément, au centre de toutes les attentions. Dont celle de la chambre territoriale des comptes qui a livré son rapport et une série de recommandations. Parmi elles, la création d’un observatoire de la santé mentale, destiné à mieux coordonner les actions dans ce sens.

Les thérapies en ligne contre la dépression, plus efficaces que les traitements classiqu

numerama 

Selon une récente étude, les thérapies en ligne contre la dépression et l'anxiété seraient plus efficaces que les celles traditionnellement procurées par les médecins.
Pour contrer la dépression ou l’anxiété, il est toujours naturellement recommandé de consulter un médecin. Mais selon une récente étude que l’on conseille toutefois de prendre avec toute la circonspection nécessaire, les thérapies comportementales et cognitives informatisées en ligne seraient plus efficaces pour soigner ces troubles.
Dans cette étude, des chercheurs de l’université de Pittsburgh expliquent que ces programmes, suivis seuls ou en complément de groupes de soutien sur Internet, procureraient plus de résultats probants que les premiers soins habituels.
DE NETTES AMÉLIORATIONS DANS L’HUMEUR DES PATIENTS
Bruce Rollman, professeur en médecine a ainsi mené ses recherches sur 704 patients déprimés et anxieux pendant six mois. Le panel âgé entre 18 et 75 ans a été aléatoirement divisé en trois groupes.

dimanche 15 mai 2016

L’ampleur des données de santé collectées par Google inquiète outre-Manche

LE MONDE  | Par Martin Untersinger et Morgane Tual
Les dossiers médicaux de 1,6 million de patients londoniens ont été placés entre les mains d’une entreprise appartenant à Google : c’est ce qu’a révélé, à la fin du mois d’avril, l’hebdomadaire britannique New Scientist, déclenchant de nombreuses inquiétudes outre-Manche.
Ces données, qui concernent les patients de trois hôpitaux de Londres gérés par le National Health Service (NHS), ont été confiées à Google DeepMind, une entreprise spécialiste de l’intelligence artificielle. Elle a été rendue célèbre cette année grâce aux exploits de son programme AlphaGo, le premier à avoir battu l’humain au jeu de go.

samedi 14 mai 2016

Autisme : Les Psychiatres appellent à la raison

Une fois n'est pas coutume, je me fais l'écho d'un communiqué de trois instances en psychiatrie. On voudrait faire croire que le vaste problème des autismes, n'a aucun besoin ni de la psychiatrie ni des psychiatres, ce qui est absurde et fondé sur une surestimation presque délirante du comportementalisme qui n'est ni omnipotent ni omniscient. Les psychiatres s'opposent à ces folies.

Autisme : les enjeux de la démocratie, mémoire en défense.

Hier, j'ai publié un communiqué. Je voudrais vous faire mieux saisir les enjeux qu'il soulève dans le domaine de l'autisme.
Autisme : Comment vous faire mieux comprendre les enjeux soulevés ?
Plusieurs points 
  1. Ce qu’on nomme « Autisme » a eu plusieurs sens depuis son « invention » dans les années 1940, à son acceptation actuelle de « Troubles du Spectre de l’Autisme, qui regroupe de 1 à 2 % de la population, quand la fréquence ce de « l’autisme » des années 1940 état de 0,5 pour mille.
  2. Historiquement, en France, ce fut « la psychiatrie », essentiellement la psychiatrie de service public, à base hospitalière, épaulée ensuite par la psychiatrie d’intérêt général, dans les établissements dits « médico-sociaux » depuis 1975, qui était sensée s’occuper de ce problème.
  3. En France aussi, historiquement, la conception de « l’autisme » est restée très proche de celle décrite dans les années 40 par Leo Kanner, puisque, à tout ce qui, ensuite, aux États Unis, fut rattaché au Spectre de l’Autisme, on préféra donner d’autres noms : les « psychoses infantiles », les « dysharmonies dévolution » etc.
  4. Cette discordance entre l’usage français et l’usage américain, devenu international, entraîna beaucoup de discordances et de distorsions, d’autant que, dans le domaine de l’autisme, les besoins les plus élémentaires ne furent pas couvert par le système mis en place, ni dans le domaine éducatif ou des apprentissages, ni celui des soins, ou de l’insertion scolaire et sociale, et de tant d’autres.

Aix-en-Provence : bataille de psychiatres autour du cas d'un jeune Roumain

 
L'un le déclare irresponsable car schizophrène, l'autre assure qu'il simule...
Faits divers - Justice - Aix-en-Provence : bataille de psychiatres autour du cas d'un jeune Roumain
Le prévenu restera-t-il à Montperrin ou serait-il incarcéré à la prison des Baumettes ? Photo serge mercier
Vous vous êtes lourdement trompé. Vous étiez convaincu que l'expert de la cour allait le reconnaître fou... ", brocarde dans un sourire satisfait, l'avocat général Pierre Cortes, en brandissant la contre-expertise psychiatrique du docteur Glezer sous le nez de Me Febbraro. Derrière l'avocat, dans le box de la 13e chambre de la cour d'appel d'Aix, Mirel Stefan. Un jeune Roumain de 20 ans, l'air perdu, encadré de deux infirmiers psychiatriques, venu contester sa condamnation à deux ans de prison ferme par le tribunal de Draguignan, pour un vol de voiture et une tentative de cambriolage.
Depuis le 18 février dernier, Mirel est interné d'office à Montperrin. Après un épisode totalement délirant dans le cabinet d'une juge d'instruction où il s'était mis à genoux la suppliant de ne pas l'exécuter tout de suite, ne reconnaissant pas son avocat et repoussant les policiers qu'il prenait pour des robots.
Requise en urgence, le Dr Loriant, chef du pôle psychiatrique de l'hôpital Montperrin et experte près la cour d'appel, avait diagnostiqué "des troubles psychotiques aigus qui relèvent d'une schizophrénie paranoïde" et conclu à "l'abolition de son discernement au moment des faits". Dès lors, pour l'avocat, non seulement la condamnation ne tenait plus mais son appel, même s'il avait été formé hors délai, devait être examiné par la cour au regard de cette expertise...
"Il s'est forcément passé quelque chose en détention" 
Venu de Roumanie avec sa mère, Mirel a vécu en Espagne jusqu'à ce qu'il rencontre une jeune gitane et la suive à Marseille, dans un squat. Interpellé une première fois pour un vol dans un hangar, il avait écopé d'un an de prison purgé à Luynes avant d'en ressortir avec un bracelet électronique et la promesse d'un hébergement à Draguignan.

Un musée à l'intérieur de l'hôpital Sainte-Anne

Pour la première fois cette année, le Musée d'Art et d'Histoire de l'Hôpital Sainte-Anne, qui a obtenu récemment l'appellation "Musée de France", participera à la 12ème édition de la Nuit européenne des musées, le samedi 21 mai 2016. L'exposition Les Unes et les Autres a pour objectif de montrer la diversité de la Collection Sainte-Anne qui a débuté à la fin du 19ème siècle et dont une partie des œuvres a été créé par les malades de l'hôpital psychiatrique.

La première salle de l'exposition est exclusivement consacrée à l'œuvre de Caroline Mac Donald, une artiste qui a travaillé dans les ateliers de l'hôpital Sainte-Anne dans un premier temps, puis ensuite de chez elle pour continuer son parcours créatif. Deux périodes de l'artiste se dégagent : l'une dans les années 80, dominée par de gigantesques portraits très colorés et pleins de vie, l'autre plus récente, avec des œuvres abstraites dignes de Mondrian. Dans la suite de la visite, des productions d'un tout autre genre se dressent devant nous. De nombreux artistes contemporains de style très différents exposent leurs créations. Collage, peinture, dessin : autant de façons de s'associer à la collection Sainte-Anne.

La rénovation du Mad Musée (enfin) sur les rails

BELGIQUE Liège 13-05-16
Capture d’écran
Capture d’écran-www.madmusee.be

Alda Greoli l’a affirmé ce vendredi matin: le Mad Musée du parc d’Avroy, dans le cœur de Liège, sera bientôt rénové.
C’est la RTBF qui l’annonce: le Mad Musée va enfin pouvoir être rénové. Invitée de la rédaction ce vendredi matin, la Ministre de la Culture Alda Greoli a annoncé le déblocage du dossier: «La Fédération va intervenir pour un montant d’à peu près 1 800 000 euros, c’est-à-dire presque les 2/3 du montant nécessaire à financer les travaux. […] Aujourd’hui, par les discussions que nous avons eues en gouvernement, nous avons pu dégager une solution, et c’est ça qui est important. C’est de pouvoir commencer le plus vite possible les travaux qui sont attendus et qui sont essentiels pour ce musée et surtout pour la vitrine que constitue cet art, cet art vraiment différent, cet art qui est qualifié de brut et qui dit quelque chose de notre grande sensibilité, cet art magnifique… Ce sera bien qu’il soit au cœur de Liège.»
Pour rappel, le Mad Musée se définit comme «un musée d’Art Brut Contemporain situé à Liège. Il a pour mission la conservation et la valorisation d’œuvres produites par des artistes handicapés mentaux, dans un contexte d’atelier et possède une COLLECTION INTERNATIONALE composée de 2500 œuvres.»


Rassemblement des structures de prise en charge psychiatrique adultes et enfants de Fécamp

Les structures de prise en charge psychiatrique adultes et enfants, réunies au 23 avenue Gambetta à Fécamp, ont été inaugurées hier.

Depuis le 1er juillet 2012, les structures psychiatriques de Fécamp sont rattachées aux structures de santé mentale du Groupe Hospitalier du Havre (GHH). Ce rattachement est lié à un redécoupage des secteurs de psychiatrie afin de les faire coïncider avec les territoires de santé, à la demande de l’Agence Régionale de Santé.
« Dès le rattachement, le GHH a souhaité l’aménagement de ce lieu unique regroupant les unités pour adultes et enfants; les anciens locaux, dispersés et vétustes, n’étaient pas aux normes d’accessibilité. Cette opération s’est effectuée dans le cadre d’une location dans un immeuble dont la construction s’est terminée fin 2015, a déclaré le médecin psychiatre Cyrille Herbenberger, lors de l’inauguration hier matin. Les équipes ont donc pu emménager la semaine de Noël et ouvrir la structure au public, début 2016. Elles ont intégré des locaux fonctionnels, plus adaptés à la réalisation des projets médicaux et accessibles aux personnes à mobilité réduite.»

« Faire rire les gens et les soigner », la devise d’AviScène, carabin humoriste

Stéphane Long      14.05.2016


Aviscène
Comédien ou médecin ? AviScène ne veut pas choisir entre ses deux passions. Le jeune homme de 22 ans (qui préfère garder l'anonymat) est en cinquième année de médecine à la faculté publique de Lille. Et depuis près de deux ans, il s'adonne à la comédie dans de petits sketches humoristiques qu’il réalise lui-même. Avec quelques succès.

Une salle de consommation à moindre risque à Strasbourg dès cet automne

Denis Durand de Bousingen      13.05.2016

Dès cet automne, Strasbourg sera la première ville française à disposer d’une « salle de consommation à moindres risques » qui permettra aux usagers de drogue d’y pratiquer leurs injections tout en effectuant « un premier pas vers une démarche de soins ».
Le maire (PS) de Strasbourg, Roland Ries, et la présidente de la Mission Interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA), Danièle Jourdain-Menninger, ont présenté officiellement le projet jeudi à Strasbourg. Envisagée dès 2011 et rendue possible par le vote, en janvier dernier, de la loi autorisant ce type de structure, la future salle sera installée dans les locaux de l’ancien service de chirurgie thoracique de l’hôpital civil, vaste pavillon construit en 1914 dans l’enceinte de l’hôpital, et relativement isolé et éloigné des autres bâtiments et cliniques du site.

Océane, la mort en «live»


Par  et  — Océane, la mort en «live»Océane, la mort en «live» Dessin Sylvie Serprix
Inédit de par son exposition publique sur l’appli Periscope, le suicide, dans l’Essonne, de la jeune femme, interroge.

Elle avait prévenu : «Ce qui va se passer risque d’être très très choquant. S’il y a des gens qui sont mineurs, ne restez pas.» Océane avait 19 ans. A 16 h 30 mardi, elle s’est jetée sous le RER C à la gare d’Egly (Essonne) en se filmant en direct avec son téléphone sur Periscope, cette application de vidéos instantanées. Un suicide en live, avant que l’écran ne devienne noir.
De cette jeune femme passée à l’acte on ne sait pas encore grand-chose. Certains de ses proches ont évoqué un «profil psychologique fragile». Avant de mettre fin à ses jours, Océane a envoyé un SMS à un ami de son ex-compagnon dans lequel elle évoque «des violences et un viol» que celui-ci lui aurait fait subir, a déclaré le procureur d’Evry, Eric Lallement, avant d’ajouter que «l’audition de cette personne est en cours».
Moyens violents
Un fait divers ? A l’évidence. Mais un fait divers qui pose des questions (lire ci-contre) et demande une mise en contexte. Tous les jours, selon les enquêtes de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), deux à trois jeunes de moins de 25 ans mettent fin à leurs jours. Deuxième cause de mortalité chez les jeunes après les accidents de la route, le suicide affiche tous les ans un triste bilan qui va de 600 à 1 000 décès. Le plus souvent des garçons (trois pour une fille), qui utilisent majoritairement des moyens violents : 70 % se suppriment par pendaison ou arme à feu. Viennent ensuite ceux qui se précipitent vers la mort à bord d’un véhicule ou en se jetant contre eux.
La mort d’Océane est de ce point de vue singulière, comme l’analyse Xavier Pommereau, chef du pôle aquitain de l’adolescent au CHU de Bordeaux, qui vient tout juste de publier un ouvrage intitulé le Goût du risque à l’adolescence (Albin Michel). Selon lui, «il y a davantage de décès chez les garçons car ils utilisent des méthodes plus radicales, quand les jeunes femmes ont davantage recours à l’intoxication médicamenteuse. En revanche, parmi les 40 000 à 50 000 tentatives de suicide des moins de 25 ans tous les ans, on dénombre trois filles pour un garçon, énonce Xavier Pommereau. Les jeunes hommes ont davantage tendance à tenter de sortir de leur souffrance par des actes antisociaux, de vandalisme par exemple, alors que les jeunes filles et jeunes femmes intériorisent davantage et cherchent à se faire du mal».
Sans se livrer à de la psycho ou de la socio de bazar sur un triste fait divers, le psychiatre note que la victime a évoqué «un viol»«Hors les cas des maladies mentales, comme la schizophrénie, qui peut conduire à un suicide, la grande cause de suicides reste les violences sexuelles subies. Dans mon service, parmi ceux qui ont tenté de se suicider cela concerne une jeune fille sur trois, et un garçon sur sept. Les abus ont eu lieu le plus souvent dans l’enfance, par un proche. Cela peut pulvériser l’identité de quelqu’un.» Et les ruptures sentimentales, comme celle que suggère Océane dans les vidéos qu’elle a diffusées avant sa mort ? «Ce sont souvent des causes superficielles qui en cachent d’autres.»