Par Gilles van Kote Publié le 5 mars 2023
L’article de Vanessa Schneider sur la fin de vie de son père, publié à la mi-janvier, a suscité de nombreuses réactions sur l’accompagnement des malades et leurs familles allant très largement dans le même sens que notre journaliste.
La publication dans Le Monde, le 16 janvier, du récit de notre journaliste Vanessa Schneider sur la fin de vie de son père, l’écrivain et psychanalyste Michel Schneider, mort d’un cancer en juillet 2022, a suscité un écho rare, que ce soit sur le site du Monde, au courrier des lecteurs ou sur nos réseaux sociaux.
Ces réactions vont quasiment toutes dans le même sens, celui de la dénonciation de l’incapacité du corps médical à accompagner les malades et leur famille et de l’absence de formation des médecins dans ce domaine. Voici quelques extraits de réactions de lectrices et lecteurs du Monde.
« Par moments, je me suis sentie seule et lâchée par le corps médical »
Chantal Catzeflis-Benassy, Les Matelles (Hérault) : « (…) Tout ce que vous relatez résonne au fond de moi et me touche particulièrement, tant ce parcours et ses arcanes ressemblent point par point à ce que j’ai traversé tout au long des quatorze mois de maladie de mon mari jusqu’à son décès, à notre domicile, le 25 novembre 2021, à 68 ans. Il était directeur de recherches (biologiste) émérite, venait de prendre sa retraite depuis un an quand la maladie s’est déclarée (cancer du poumon avec métastases cérébrales).
(…) J’estime, dans cette douloureuse épreuve, avoir eu beaucoup de chance, beaucoup de chance d’avoir croisé, rencontré des soignants formidables (pour la plupart), compétents, dévoués, passionnés mais au bout du rouleau. Beaucoup de chance d’avoir bénéficié d’un système médical – gratuit ou presque – performant et à la pointe mais qui souffre de graves dysfonctionnements car à bout de souffle, comme vous le décrivez vous-même.
(…) Et pour conclure, vous dire combien, par moments, je me suis sentie seule et lâchée par le corps médical, impuissant, absent, incapable (parfois) de mettre des mots sur cette fin de vie qui approche. Le manque de formation de certains médecins, oncologues en particulier, à être empathiques, à parler de la mort avec franchise, pudeur et simplicité. Car ils n’ont tout simplement pas de formation. »