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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 28 novembre 2017

UN DÉPUTÉ À L’HÔPITAL PSYCHIATRIQUE

Fakir. Journal fâché avec tout le monde. Ou presque.
PAR FRANÇOIS RUFFIN 28/11/2017

« Quand je reviendrai comme député, je passerai une journée dedans, et je rendrai compte de ce que j’y ai vu. »

C’était une promesse de campagne.
Pas proclamée du haut d’une estrade, non, plutôt marmonnée en mordillant une merguez, aux quelques soignants qui m’entouraient. Eux distribuaient des tracts sur le rond-point devant l’hôpital Philippe Pinel, protestant contre le « massacre de la psychiatrie ». Comme promis, voilà ma première enquête de député-reporter.

Internements psychiatriques «J’étais rentré libre, j’aurais dû en sortir libre»

— 28 novembre 2017

Le nouveau documentaire de Raymond Depardon, «12 Jours», sort ce mercredi sur fond d’augmentation des hospitalisations forcées en France. Le symptôme d’un inquiétant virage sécuritaire dans le monde de la santé.


« Il faut une conférence de consensus sur la garde alternée »

Le psychiatre Serge Hefez revient sur la proposition de loi qui est à l’ordre du jour de l’Assemblée, jeudi 30 novembre.

LE MONDE  | Par 

Psychiatre et psychanalyste, Serge Hefez est responsable de l’unité de thérapie familiale dans le service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris.

Un texte qui doit être débattu jeudi 30 novembre à l’Assemblée nationale propose de fixer la résidence des enfants en cas de séparation au domicile des deux parents, le temps de garde étant fixé par accord entre eux ou par le juge. Vous semble-t-il aller dans le bon sens ?

Sur le plan symbolique, oui. Cela veut dire que le père et la mère ont la même importance, la même autorité, que l’enfant n’appartient pas à l’un de ses deux parents. Il faut comprendre que la garde alternée, ce n’est pas forcément 50 % du temps chez l’un, 50 % chez l’autre. Les parents sont libres de s’organiser comme ils le souhaitent, en fonction des besoins de l’enfant. Mais le fait que cela soit la première alternative proposée en cas de séparation les amènera forcément à réfléchir et à se positionner à partir de ce principe.

Eva Illouz, sociologue de l’amour

L’étude des sites de rencontres ou des peines de cœur conduit cette chercheuse à redessiner les contours de l’individualisme contemporain, creusant la notion de « capitalisme émotionnel ».

LE MONDE IDEES |  | Par 

La sociologue Eva Illouz.
La sociologue Eva Illouz. OLIVIER BALEZ


Pourquoi l’amour fait mal : c’est par ce livre paru en 2012 (Seuil) que le public français a découvert Eva ­Illouz. Le titre était intrigant. Il sentait la psychologie mièvre tout en annonçant un ouvrage sérieux de sociologie. En effet, la thèse était forte : l’amour est le noyau et le vecteur historique de la modernité occidentale, ce qui explique pourquoi les relations entre hommes et femmes et la sexualité ne sont pas du tout des anecdotes sociétales.

La démarche était surprenante : observer une expérience quand elle ne marche pas (la souffrance amoureuse) ou, comme Eva Illouz le fait dans d’autres livres, quand elle marche beaucoup trop (l’« Oprah Winfrey Show » qui a lancé, dans les années 1990, la vogue de la téléréalité intime ; plus récemment, le succès planétaire du roman sentimental sado-maso Cinquante nuances de Grey…). L’analyse était éclairante : l’amour courtois fut héroïque, les douleurs de l’amour romantique, nobles, mais nos peines de cœur sont vécues comme des pathologies qu’il nous incombe de soigner, de même qu’un échec professionnel laisse soupçonner des faiblesses psychiques que nous confions à des coachs.

TV – « Pourquoi nous détestent-ils, nous les pauvres ? »

Notre choix du soir. Après les fractures identitaires, cette série soucieuse de déconstruire les préjugés, s’attaque aux fractures sociétales (sur Planète+ à 20 h 55).

LE MONDE  | Par 

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Il y a un an, avec le comédien et réalisateur Lucien Jean-Baptiste et l’humoriste Amelle Chahbi, Alexandre Amiel, sous la double casquette d’auteur et de producteur, proposait Pourquoi nous détestent-ils, nous les Arabes, les Juifs, les Noirs. Dans ce triptyque documentaire original, il entendait déconstruire les préjugés religieux et culturels qui alimentent les discours de haine et de rejet.

Fort du succès public (plus de 10 millions de vues sur Internet) et critique, le patron de la société de production Caméra Subjective a décidé de poursuivre son combat en s’attaquant cette fois aux discriminations faites aux pauvres, aux homosexuels et aux femmes.


Pourquoi aimer c’est avoir mal ?

 


Au 1er siècle avant Jésus-Christ, un poète latin – disciple du philosophe Epicure – s’en prend avec violence à la passion. Aimer, dit-il, relève d’une forme de folie «car dans l'ivresse même de la possession l'ardeur amoureuse flotte incertaine et se trompe».
Le poète se nomme Lucrèce. La seule «biographie» qui nous soit parvenue de lui tient en trois lignes. Elles sont du moine Jérôme (347-420) : «Jeté dans la folie par un philtre d’amour, après avoir écrit quelques livres dans les intervalles de sa folie […], il se tua de sa propre main à l’âge de 43 ans.» Quelle ironie du sort. Lucrèce serait mort d’amour ?
L’ennemi de l’amour victime d’un philtre d’amour ?

Jacque Poucet, spécialiste de la Rome antique, commente : «Que l’ennemi farouche de l’amour qu’était Lucrèce ait été victime d’un philtre, vengeance d’une amoureuse déçue, et qu’il en ait perdu la raison, cela paraît un assez «mauvais roman». Par ailleurs, Lucrèce, athée pratique, était aux yeux des chrétiens un poète impie et il ne serait pas exclu que certains d’entre eux aient tenté à posteriori de discréditer son oeuvre en la mettant au compte de la folie.» Bref, on ne sait pas de quoi est mort Lucrèce. On sait juste qu’il est l’auteur d’un long et sublime poème sur La Nature du monde (De Natura Rerum), sans lequel il n’existerait pratiquement plus aucune trace d’une des plus importantes écoles philosophiques de l’antiquité : l’épicurisme (1), également appelé «l’École du Jardin», souvent confondu à tort avec l’hédonisme.

La France « toujours à la pointe du féminisme » ? Pas vraiment

Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation nationale, a avancé que la France était un pays de tradition féministe. Au mépris d’évidences historiques.

LE MONDE  | Par 

Invité de France Inter, lundi 27 novembre, le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a affirmé que la France « a toujours été à la pointe du féminisme ». « La langue française, en tant que telle, ne saurait être accusée d’avoir produit un quelconque antiféminisme, sinon je ne vois pas pourquoi la France serait toujours à la pointe du féminisme. […] Nous sommes un pays qui valorise la femme », a-t-il avancé.


Pourtant, affirmer que la France est un pays de tradition féministe relève du sophisme. Tour d’horizon des raisons pour lesquelles la France ne se situe pas, hélas, « à la pointe du féminisme ».

« Les enfants du nouveau millénaire sont ceux des grandes incertitudes »

Le professeur de psychiatrie Raphaël Gaillard rappelle la difficulté pour les adolescents à passer à l’âge adulte.

LE MONDE  | Propos recueillis par 
Raphaël Gaillard, président de la Fondation Pierre-Deniker, est professeur de psychiatrie à l’université Paris-Descartes et chef de pôle à l’hôpital Sainte-Anne.

Existe-t-il un mal-être étudiant ?

Il faut au préalable rappeler que 20 % des individus connaîtront dans leur vie un épisode dépressif. La problématique de la santé mentale concerne donc toutes les familles. Le début de la schizophrénie, les troubles bipolaires, les grands troubles anxieux, les troubles du comportement alimentaire se déclarent entre 15 et 25 ans. Ces maladies ciblent malheureusement en priorité la population des adolescents, des jeunes adultes, donc des lycéens et des étudiants.

Cette tranche d’âge, 15-25 ans, c’est un moment de la vie où l’on se détache de la famille, où l’on découvre l’autonomie… S’agit-il d’éléments déclencheurs ?

« Il y a un passage un peu impossible chez le jeune adulte, qui va devoir se séparer de ceux sur lesquels il s’appuie »






Deux facteurs doivent être pris en compte. L’un relève du registre psycho-social : devenir indépendant implique d’avoir au fond de soi une forme d’autonomie, mais cette dernière s’est construite sur le rapport qu’on entretient avec ses parents. Il y a donc un passage un peu impossible chez l’adolescent ou le jeune adulte, qui va devoir se séparer de ceux sur lesquels il s’appuie – alors que c’est le fait d’avoir pu s’appuyer sur eux qui lui a donné la possibilité de l’autonomie. C’est désarçonnant.

Le CHU de Nantes lance une mission externe face à un malaise qui prend de l'ampleur en pédiatrie

Un vingtaine de pédiatres du CHU de Nantes réclament à Agnès Buzyn une enquête Igas sur le climat de "maltraitance" managériale régnant en pédiatrie. Leurs propos font écho à une première alerte ministérielle d'une neuropédiatre début septembre. Sur place, la direction conforte le pilotage actuel mais a missionné la Société française de pédiatrie.

L'ADH s'en prend au "jeu destructeur" médiatique "à la mode" qu'est "l'hôpital-bashing"

En réponse à plusieurs articles ou reportages récents publiés dans des médias à destination du grand public, l'Association des directeurs d'hôpital (ADH) déplore dans un communiqué la tenue de propos "extrêmement durs, injustes et dévalorisants" à l'égard des hospitaliers. "Directeurs, médecins, cadres : tous dans le même sac d'infamie ! On ne s'intéresse qu'aux finances, pas à la santé. On ne fait pas de management, on maltraite. On ne discute pas, on impose. Qui peut vraiment croire à un raisonnement aussi simpliste ?", s'élève l'ADH, pointant l'image "désespérante et injuste" ainsi donnée des directeurs d'hôpital et autres responsables de la gouvernance. 

Le tribunal de Cergy-Pontoise condamne l'État pour défaut de place en IME pour un enfant autiste

Une famille du Val-d'Oise qui avait refusé l'orientation forcée en Belgique, faute de place en institut médico-éducatif (IME) dans son département, voit l'État condamné à lui verser 100 000 euros (€) d'indemnités en réparation des préjudices subis pour défaut de prise en charge adaptée pendant cinq années, entre septembre 2012 et août 2017. Dans une décision datée du 12 octobre (à télécharger ci-dessous), le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a estimé que la carence fautive de l'État a fait perdre à l'enfant "une chance de voir son état de santé s'améliorer". Il évalue ce préjudice à 62 500 €. À cela s’ajoute "le préjudice moral de la mère et les troubles dans les conditions de son existence", estimés à 37 500 €.

Bord de scène à La Criée (Marseille) à propos de La Fuite

Au Théâtre national de La Criée, après la représentation de La Fuite, de Mikhaïl Boulgakov, bord de scène entre Macha Makeïeff, metteure en scène et directrice de La Criée, et Hervé Castanet, psychanalyste.

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Cancer : des freins à l’accès aux immunothérapies

Le laboratoire MSD a financé un Livre blanc qui dénonce les obstacles qui retardent la distribution de ces traitements coûteux.

LE MONDE  | Par 
Innovation dans le domaine du cancer du poumon, le traitement d’immunothérapie Keytruda (pembrolizumab, MSD) va être disponible pour les patients français en première ligne de traitement. Le laboratoire MSD, filiale de l’américain Merck, a annoncé mardi 28 novembre avoir trouvé un accord sur le prix de cette molécule. Au terme de plusieurs mois de discussions, le tarif fixé, remboursé par l’Assurance-maladie, est d’environ 6 000 euros par mois et par patient – le prix de l’innovation, justifient les laboratoires. Bien plus élevés qu’un traitement « standard » de chimiothérapie, ces montants sont souvent pointés du doigt.

Les dix médicaments qui coûtent le plus cher à la Sécurité sociale

L’Assurance-maladie a remboursé, en 2016, 18,5 milliards d’euros de traitements délivrés en officine. En analysant la base de donnée Open Medic, « Le Monde » a identifié les dix plus onéreux.

LE MONDE ECONOMIE  | Par 

En France, en 2016, les médicaments délivrés en officine ont coûté 18,5 milliards d’euros en remboursements à l’Assurance-maladie, l’une des branches de la Sécurité sociale. Une goutte d’eau dans les dépenses de santé de la France (près de 200 milliards d’euros), mais qui bénéficie de toute l’attention des autorités. Le ministère de la santé veut en effet réduire la facture de 1,5 milliard d’euros l’an prochain.

lundi 27 novembre 2017

Pour un rétro-Design de l’attention

Par Hubert Guillaud
18/10/2017


La prise en compte de l’expérience utilisateur par les systèmes numériques pose la question de l’attention de ceux qui sont amenés à les utiliser. Comme l’a très bien pointé le designer Tristan Harris dans son article « Comment la technologie pirate l’esprit des gens », les services et produits numériques portent la question de la conception comportementale à des niveaux de sophistication inédits, notamment en s’appuyant sur l’exploitation de nos biais cognitifs et de nos interactions sociales, puissants moteurs d’activation de nos comportements. Il montre comment le design « capte », « accroche » les utilisateurs en stimulant leurs comportements.
Trop souvent, la seule réponse qu’obtiennent les utilisateurs à ces problèmes attentionnels est qu’elle relève de leur responsabilité, alors que des milliers de designers agencent toujours plus finement la frontière entre l’incitation et la manipulation, en façonnant chaque boucle de rétroaction du moindre de leurs outils. Les stratégies d’exploitation attentionnelle que produisent les concepteurs vont devenir de plus en plus visibles à mesure que de plus en plus d’outils vont les utiliser. Elles sont donc appelées à être de plus en plus critiquées, pointées du doigt… voire certainement régulées. En même temps, ces conceptions permettent aussi de les voir agir et nous offrent un outil inédit pour les décomposer, les analyser, les comprendre et agir collectivement sur leurs effets. Cela permet au vaste champ de l’économie de l’attention d’avoir enfin accès à des objets granulaires pour en construire une critique et donc des réponses ciblées.




Délire chez les transhumains

Clemens Setz signe un thriller en forme de traité des sensations à l’âge cybernétique dans un monde dérivant vers la démence.

LE MONDE DES LIVRES | Par 

EMMANUEL PIERROT/AGENCE VU

Ce livre-fleuve deviendra peut-être votre ami, tant il fascine, mais cet ami ne vous veut pas du bien. Ne cherche-t-il pas à porter son lecteur aux franges d’une folie qui s’embusque jusqu’au quotidien calme et réglé d’une ville de province germanique (qui peut faire penser à celle où l’auteur est né en 1982 et réside toujours, Graz, en Autriche), malgré ses pistes cyclables, ses appartements vastes et nus, ses rassurants espaces verts ? Dans Le Bruit et la Fureur de Faulkner, l’intrigue est un « conte narré par un idiot »Chez Clemens Setz, elle se déploie sous le regard d’une auxiliaire médicale elle-même borderline dans une résidence pour handicapés et psychotiques.

À l'hôpital, la rémunération des médecins intérimaires sera plafonnée à 1 170 euros par jour en 2020

27.11.2017

La rémunération des médecins intérimaires, employés dans les hôpitaux publics pour pallier la pénurie de praticiens, sera plafonnée à compter de janvier 2018 et sera dégressive jusqu'en 2020, selon un décret paru dimanche au Journal officiel.
Ce décret d'application de la loi de santé vise à mieux encadrer l'intérim médical, qui grève le budget des hôpitaux et contribue au manque d'attractivité des postes de praticiens hospitaliers, deux à quatre fois moins rémunérés. 

90 % des médecins admettent avoir déjà prescrit des actes médicaux injustifiés

Sophie Martos
| 27.11.2017


Le nombre d'interventions chirurgicales et d'actes médicaux inutiles en France serait exorbitant. C'est ce que révèle une enquête* réalisée par Odoxa sur la pertinence des actes et examens médicaux pour la Fédération hospitalière de France (FHF) qui demande aux pouvoirs publics de passer à l'action, une bonne fois pour toutes.
Les résultats de l'enquête sont édifiants. Un tiers des Français, un tiers des médecins et un quart des directeurs d'hôpitaux estiment que certains actes ne sont pas « pleinement justifiés ». Neuf médecins sur dix reconnaissent « qu'il leur arrive personnellement de prescrire certains actes qui après coup leur semblent injustifiés », dont 28 % « régulièrement ». Les trois quarts des Français jugent que les actes médicaux (échographies, radios, IRM, opérations, traitements) non justifiés sont un problème important sur notre territoire. 

Et si les médecins libéraux étaient salariés de la CNAM ? La proposition iconoclaste d'un syndicat

Stephane Lancelot
| 27.11.2017


Et si les médecins libéraux et l’Assurance Maladie étaient liés par un contrat de travail ? Lassé de l’emprise de la CNAM sur l’exercice libéral, le syndicat des médecins d’Aix et région (SMAER) a saisi le Conseil des prud’hommes la semaine dernière afin d’obtenir la requalification du lien entre les médecins libéraux et l’Assurance maladie en contrat de travail.

Facebook veut détecter les messages suicidaires grâce à l’intelligence artificielle

Après une expérience jugée satisfaisante aux Etats-Unis, le plus grand réseau social au monde veut élargir ce dispositif.

LE MONDE 
Facebook teste depuis mars une technologie permettant de repérer les messages suicidaires.
Facebook teste depuis mars une technologie permettant de repérer les messages suicidaires. Dado Ruvic / REUTERS

Comment détecter plus rapidement les internautes suicidaires, pour les empêcher de passer à l’acte ? En réponse à cette problématique, Facebook a annoncé lundi 27 novembre qu’il allait déployer à grande échelle une technologie d’intelligence artificielle visant à repérer automatiquement les messages laissant penser à des intentions suicidaires.


Les médecins se disent épuisés, plus de la moitié en burn-out

Stephane Lancelot
| 29.11.2017

S.O.S, les médecins ont le moral en berne ! Et le mal est profond, selon les résultats dévoilés mercredi d'un baromètre sur le moral des professionnels et étudiants de santé, commandé par 360 medics* et réalisé auprès de 8 789 professionnels de santé, parmi lesquels près de 1 800 médecins.
Un épuisement physique et moral
Les chiffres sont inquiétants : 100 % des médecins sondés affirment être épuisés. Dans plus de 6 cas sur 10 (63 %), l'épuisement est physique et moral. 21 % des praticiens disent être épuisés seulement moralement et 16 % uniquement physiquement. Les deux principales raisons, selon les intéressés, sont l'organisation et la charge de travail. Conséquence : plus de la moitié (56 %) des médecins affirment être ou avoir déjà été en burn-out.

Dépassements d’honoraires : quelles spécialités médicales sont les plus concernées ?

Parmi les médecins en secteur 2, c’est à Paris que les dépassements sont les plus élevés. Par spécialité, ce sont les gynécologues médicaux et les gériatres qui facturent le plus au-delà du tarif « Sécu ».

LE MONDE  | Par 

La Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) a annoncé, mercredi 29 novembre, que la moyenne des dépassements pratiqués par les médecins en secteur 2 – non conventionnés – a baissé de 3,5 points entre 2011 et 2016. Au total néanmoins, en valeur brute, ces dépassements ont augmenté, passant de 2,35 milliards en 2011 à 2,66 milliards d’euros en 2016.


Parmi les spécialités qui « dépassent » le plus, on trouve les gynécologues (médicaux), avec des consultations en moyenne 98,2 % plus chères (contre 70,8 % chez les gynécologues obstétriciens), puis les gériatres (+ 92,9 %). Enfin, les psychiatres arrivent sur la troisième marche du podium (+ 73,2 %).

La CNAM insiste toutefois sur l’évolution, avec une tendance à la baisse : la part des actes réalisés sans dépassement chez les médecins de secteur 2 a augmenté de 5,4 points entre 2011 et 2016, passant de 32,9 % à 37,5 %.


Quatrième semaine de grève dans un hôpital psychiatrique de Rennes

 27 novembre 2017



Quatrième semaine de grève dans un hôpital psychiatrique de Rennes
Des mouvements de grève semblables à celui de Rennes ont eu lieu ces derniers mois dans plusieurs hôpitaux psychiatriques.@ JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP

Le personnel du centre hospitalier Guillaume-Régnier de Rennes déplore la dégradation de ses conditions de travail et de l'accueil des patients en raison d'une politique budgétaire d'austérité.

Le mouvement de grève au centre hospitalier Guillaume-Régnier de Rennes, spécialisé en psychiatrie, est entré lundi dans sa quatrième semaine, selon le syndicat Sud-Santé. Les grévistes protestent contre "la dégradation des conditions de travail" du personnel et des "conditions d'accueil des patients". Depuis le 7 novembre, ils se relaient jour et nuit, du lundi au vendredi, sous une tente dressée devant l'accueil de l'établissement, pour dénoncer une "situation inacceptable" à leurs yeux.

La conscience, un phénomène historique ?

Par Rémi Sussan    09/11/2017


La conscience de soi nous apparaît comme une donnée essentielle de notre humanité, comme le fait d’avoir des bras et des jambes. Et si c’était un phénomène culturel, changeant ? Et si la conception du « soi » avait fluctué selon les époques ?
Dans The Atlantic, la journaliste Sigal Samuel interroge le spécialiste de la bible James Kugel, qui dans son dernier livre The Great Shift s’interroge sur la notion que les anciens Hébreux avaient des limites de leur individualité – et comment cela pourrait expliquer un phénomène comme le prophétisme.
Pour Kugel en effet, le moi des personnages de la Bible était « semi-perméable » autrement dit, il était en mesure d’être « envahi » par des entités extérieures (Dieu, dans le cas des prophètes, mais il y avait aussi des anges et des démons), et ils pouvaient alors « entendre des voix » leur disant quels actes accomplir. « Ainsi, quand la Bible dit que Dieu est apparu à Abraham en dehors de sa tente ou a parlé à Moïse depuis un buisson ardent, nous sommes portés à rejeter ces choses comme une sorte de langage figuratif, ou bien nous les ignorons. De telles choses se sont produites dans le passé, mais ne le font plus aujourd’hui. »

Les anciens avaient-ils deux esprits ?



Comme le souligne Deric Bownds dans son court post de blog sur cette interview, à aucun moment ni le journaliste ni Kugel ne mentionnent les théories de Julian Jaynes. Ce qui est étonnant, car Julian Jaynes, depuis la sortie de son livre en 1976, The Origin of Consciousness in the Breakdown of the Bicameral Mind(traduit en 1994 en français sous le titre La naissance de la conscience dans l’effondrement de l’esprit, la suppression du mot « bicaméral » rendant le titre incompréhensible), est considéré comme le géniteur de cette théorie du caractère historique de la conscience de soi.