Par le biais d'un courrier adressé le 8 juillet aux partenaires sociaux — et dont Hospimedia a obtenu copie —, le Premier ministre, Édouard Philippe, a quelque peu détaillé son projet de réforme du compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P). Comme d'ores et déjà précisé dans le projet de loi d'habilitation réformant le Code du travail (lire notre article), cette refonte d'une des mesures phares du précédent quinquennat doit s'opérer l'an prochain. Exclusivement réservé aux salariés du privé, le C3P est en effet effectif depuis le 1er janvier 2015 : il permet de cumuler des points pour partir plus tôt à la retraite, se former ou travailler à temps partiel sans perte de salaire. Aux quatre critères initiaux que sont le travail de nuit, en équipes successives alternantes, répétitif ou en milieu hyperbare, six autres s'y sont greffés depuis : manutention manuelle de charges, postures pénibles, vibrations mécaniques, agents chimiques dangereux y compris poussières et fumées, températures extrêmes, bruit (lire notre article).
Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
mardi 11 juillet 2017
La Conférence nationale de santé recommande un plan sur la littératie en santé
Parce qu'une meilleure information des usagers est associée à des résultats sanitaires améliorés, la Conférence nationale de santé propose trois axes de développement subdivisés en onze actions pour développer le concept de littératie en santé. Elle ouvre en outre un débat citoyen sur la santé connectée. Le tout pour lutter contre les inégalités.
Dans le cadre de son programme de travail orienté sur la lutte contre les inégalités de santé, la Conférence nationale de santé (CNS) a identifié le concept de littératie en santé comme une opportunité pour aborder la question tant du point de vue des usagers que de celui des professionnels de santé. Elle recommande dès lors de mettre en œuvre un programme d'action ambitieux. Pour formuler cette requête, elle s'appuie sur le rapport consacré du Pr Emmanuel Rush, adopté le 6 juillet en séance plénière et dont Hospimedia a eu copie (à télécharger ci-dessous). "La littératie en santé représente la capacité d'accéder à l'information, de la comprendre, de l'évaluer et de la communiquer ; ceci afin de promouvoir, maintenir et améliorer sa santé dans divers milieux et tout au long de sa vie", rappelle en introduction la conférence. D'après la CNS, il s'agit d'un levier d'émancipation de la personne mais aussi d'un levier de réforme par l'amélioration de la qualité de la prise en charge, de l'accompagnement et de la sécurité des patients.
L'indépendance médicale est questionnée par l'affaire Vincent Lambert
Nouvelle audience du Conseil d'État dans l'affaire Vincent Lambert. Cette fois, c'est l'indépendance médicale qui se pose comme question de fond. L'établissement peut-il en effet imposer au praticien une décision médicale prise par un juge administratif ?
lundi 10 juillet 2017
La sixième extinction de masse des animaux s’accélère
Dans une étude très alarmante, des chercheurs concluent que les espèces de vertébrés reculent de manière massive sur Terre, à la fois en nombre d’animaux et en étendue.
LE MONDE | | Par Audrey Garric
C’est ce qu’ils nomment « un anéantissement biologique ». Dans une étude très alarmante, publiée lundi 10 juillet dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), des chercheurs américains et mexicains concluent que les espèces de vertébrés reculent de manière massive sur Terre, à la fois en nombre d’animaux et en étendue. Une « défaunation » aux conséquences potentiellement « catastrophiques » pour les écosystèmes et aux sérieux impacts écologiques, économiques et sociaux.
Les deux principaux auteurs, Gerardo Ceballos (université nationale autonome du Mexique) et Paul Ehrlich (Stanford), n’en sont pas à leur coup d’essai sur le thème de l’érosion de la biodiversité. En juin 2015, ils avaient déjà publié une autre étude dans la revue Science Advances, qui montrait que la faune de la Terre était d’ores et déjà en train de subir sa sixième extinction de masse. Ils avaient calculé que les disparitions d’espèces ont été multipliées par 100 depuis 1900, soit un rythme sans équivalent depuis l’extinction des dinosaures il y a 66 millions d’années.
A Ciudad Juarez, une appli pour que les femmes en danger puissent alerter leurs proches
La ville mexicaine, tristement connue comme celle « où disparaissaient les femmes », a dévoilé cette initiative en juillet.
LE MONDE | | Par Big Browser
Depuis les années 1990, Ciudad Juarez, située dans l’Etat du Chihuahua, au nord du Mexique, a hérité du triste surnom de ville « où disparaissaient les femmes ». Les chiffres qui permettent de comprendre le niveau de violence dans cette localité frontalière des Etats-Unis s’étaient éloignés, ces dernières années, des niveaux critiques atteints entre 2006 et 2010.
Depuis 2016, ils explosent à nouveau, dans la région et dans le reste du pays, conséquence de la guerre renouvelée entre cartels de narcotrafiquants, du fonctionnement toujours précaire des institutions et de la corruption. A Juarez, les meurtres et les kidnappings touchent tous les pans de la société, mais les femmes en sont victimes de façon disproportionnée en comparaison avec le reste du pays.
Pour tenter d’endiguer à nouveau ce cycle de violences, chaque initiative compte pour les autorités locales. Elles en ont dévoilé une, le 6 juillet, dans le cadre d’un projet baptisé « Corredor Seguro » (« Corridor sûr »). Celle-ci n’aurait pas pu exister il y a dix ans quand la sombre renommée de Ciudad Juarez devenait mondiale.
Imaginée par l’Institut municipal des femmes, un organisme crée par la municipalité, l’application « Nos Estoy Sola » (« Je ne suis pas seule ») permet aux femmes qui se retrouveraient en danger de pouvoir immédiatement appeler leurs proches. « C’est un outil de prévention et de réduction des risques destiné particulièrement aux jeunes », dit l’organisme.
Les Français trouvent que les labos ont trop d'influence sur les médecins
10.07.2017
Pour l'industrie pharmaceutique, la bataille de la com', ce n'est toujours pas gagné… Un récent sondage BVA-Pharmaceutiques, dont les résultats ont été révélés vendredi lors des Universités de Pharmaceutiques - mensuel destiné aux cadres et patrons de ce secteur- montre qu'il reste encore d'importantes marges de progression de ce point de vue pour cette industrie. Un petit tiers (32 %) de nos concitoyens lui fait confiance : c'est moins que le secteur du numérique (40 %) et beaucoup moins que les constructeurs auto (54 %).
Les aliments ciblant le microbiote sont-ils des médicaments ou des compléments ? Des experts s'interrogent
Crédit Photo : Phanie
Les avancées sur la façon dont notre microbiote intestinal affecte notre santé ont ouvert la voie au développement d’aliments dédiés au microbiote (ADM). Mais comment seront-ils réglementés, notamment aux États-Unis la Food and Drug Administration (FDA) ?
« La façon dont les enjeux seront abordés affectera les efforts d’innovation, la qualité des produits, l’accès des consommateurs et la santé publique », préviennent le Dr Jeffrey Gordon et ses collègues de la Washington University School of Medicine (St Louis, MO) qui publient l’analyse dans la revue « Science ». Le Dr Gordon est renommé pour ses travaux sur le microbiote intestinal, ayant découvert son rôle dans l’obésité puis dans les effets délétères durables de la sous-nutrition infantile. Son équipe est en passe de débuter des essais « preuve de concept » pour évaluer les tout premiers aliments thérapeutiques dédiés au microbiote chez des enfants souffrant de sous-nutrition aiguë au Bengladesh.
La découverte que nous hébergeons dans notre intestin quelque 100 000 milliards de microbes (bactéries surtout, virus, champignons et archées) avec lesquels nous vivons en symbiose a transformé la vision de nous-mêmes : nous sommes finalement un être hybride humain-microbe.
Burn-out : les infirmières aussi exposées que les généralistes ?
09.07.2017
Une étude, dont les résultats ont été publiés ce mois-ci dans L'infirmière libérale magazine, montre que le burn-out n'épargne pas aussi les infirmières. « Cette enquête nous montre que le niveau de burn-out est très élevé chez les infirmières libérales, comparativement aux autres professions médicales et paramédicales. Il est équivalent à celui des médecins généralistes » explique Didier Truchot, professeur de psychologie sociale à l'Université de Bourgogne-France-Comté et directeur de l'étude. Cet expert sait de quoi il parle puisqu'il a réalisé, quelques années auparavant, un certain nombre d'enquêtes au sujet de l'épuisement au travail chez les médecins généralistes.
A Amiens, des chiens soignent des malades mentaux
A l’hôpital psychiatrique Philippe Pinel, à Amiens, la liste des soignants comprend… des chiens. Depuis 2010, le centre pratique la cynothérapie, un soin sur prescription visant à soigner les malades mentaux avec ces canidés.
Golden rottweiler dans une main, cavalier King Charles dans l’autre, Priscillia, 27 ans, promène « Zoé » et « Fatou » sous les arcades de cet hôpital impressionnant du 19e siècle en briques rouges. « J’adore les chiens, c’est sympa », lance-t-elle, guillerette.
« Priscillia souffre de psychoses infantiles, quand je l’ai prise en charge, elle n’avait comme rapport au monde que la souffrance, elle se scarifiait, se brûlait… Après une séance de cynothérapie, tout cela a disparu, c’était spectaculaire », assure William Lambiotte, infirmier cynothérapeute qui a introduit l’activité dans l’hôpital.
« Elle s’est ouverte aux autres, elle est devenue coquette, elle a retrouvé la valorisation qu’elle n’a jamais eue », ajoute M. Lambiotte, également éducateur canin.
«L’HYPNOSE DONNE UNE PLACE AUX PERCEPTIONS DES PATIENTS»
SUISSE LAETITIA GRIMALDI 09.07.2017
Longtemps rejetée par la médecine faute d’avoir révélé les secrets de son action, l’hypnose est aujourd’hui utilisée partout, depuis les cabinets de psychothérapie jusqu’aux blocs opératoires en passant par les cabinets dentaires ou les services de pédiatrie pour apaiser douleurs, angoisses, phobies ou encore addictions. Décryptage avec l’un des plus grands experts de Suisse romande, le Pr Éric Bonvin, également psychiatre et directeur de l’Hôpital du Valais.
Après des décennies de marginalisation, l'hypnose est revenue par la grande porte dans le monde de la médecine. Pr. Éric Bonvin, comment expliquez-vous cette réhabilitation ?
Un heureux paradoxe se vit aujourd’hui: la médecine du XXIe siècle est plus technique et performante que jamais, mais cela exige d’elle de mieux prendre en compte la dimension humaine. On parle d’ailleurs de patient «partenaire». Cela signifie que l’on ne prend pas uniquement en compte l’organe malade, mais l’individu dans sa globalité, en intégrant son ressenti, qui peut tout autant le tétaniser et nuire à un traitement qu’être une force si l’on parvient à l’influencer dans le sens d’un soulagement. L’hypnose est à ce titre un magnifique prétexte pour donner cette place clé aux perceptions des patients.
Tout se joue-t-il avant 6 ans ?
dimanche 9 juillet 2017
Un enfant bagarreur ou désobéissant à 3 ans vire-t-il forcément délinquant à l'adolescence ?
Tout au long de l'été, démontons les idées reçues !
Racisme, complotisme, paranoïa, refus de la science : Renaud Camus chez France Culture
MARDI 4 JUILLET 2017
PAR MIGUEL SHEMA
Fantasme d’un pseudo “grand remplacement”, apologie d’une “vérité par l’expérience“, refus de la science, paranoïa et complotisme, racisme sans complexe : voici le résumé de l’émission du 24 juin d’Alain Finkielkraut avec pour invité Renaud Camus. Retour sur une horreur radiophonique.
Le générique de l’émission Répliques d’Alain Finkielkraut sur France Culture, un joli morceau de piano, va très vite se transformer en horreur radiographique. Mais avant le basculement et toujours après ces quelques notes de piano ambiance XVIe siècle, voici que le présentateur de l’émission mais aussi immortel et philosophe, justifier et se justifier sur l’ouverture de ses micros à Renaud Camus. Dès les premières minutes, Alain Finkielkraut qualifie les propos de Renaud Camus de “radicaux”. Alain Finkielkraut ou l’art d’atténuer le racisme. Mais avançons car il y a plus insidieux. Il faut écouter la suite pour voir comment Finkielkraut tente de se dédouaner de toute complaisance avec la thèse de Renaud Camus. Dans son long discours pour s’expliquer, il affirme que la théorie du “grand remplacement” étant évoquée partout, il est anormal que celui qui l’a théorisée soit invisible des médias. Il est donc légitime d’inviter Renaud Camus. Comme si la thèse du grand remplacement était évoquée en toute heure et en tout lieu, comme si elle était devenue un objet de débat public. En réalité, elle n’est discutée et fantasmée que dans les milieux d’extrême droite, et lorsqu’elle est évoquée ailleurs c’est par dérision, jamais d’une façon sérieuse. Mais le coup est bien joué par l’extrême-droite qui voulant que ses délires s’invitent dans le débat public affirme haut et fort que ces préoccupations existent déjà chez les Français pour ensuite l’imposer aux médias. Alain Finkielkraut ou l’art d’user des mécanismes de l’extrême droite tout en se dédouanant de toute complaisance avec celle-ci.
Moins de petites épines dendritiques dans la schizophrénie
03/07/2017
Venant démentir un mot du neurologue américain Frederick Plum[1] (auteur du terme locked-in syndrome) affirmant en 1972 que « la schizophrénie constitue le cimetière de la neuropathologie » car les chercheurs peinent à identifier des caractères anatomo-pathologiques propres à cette maladie, une étude réalisée dans les Facultés de Médecine de Pittsburgh et de Chicago (États-Unis) compare la densité synaptique dans des échantillons de tissus cérébraux analysés post-mortem chez des schizophrènes et des sujets-témoins. Plus précisément, les auteurs ont analysé des neurones de la couche profonde du cortex auditif (neurones pyramidaux de la couche III)[2].
Le service militaire l’a rendu schizophrène, l’armée paie
Par Catherine Focas 03.07.2017
A cause des tirs, la recrue a développé la maladie il y a près de 40 ans. L’armée doit lui verser une rente, conclut le Tribunal fédéral
Après une longue procédure, un Genevois a obtenu une rente d’invalidité partielle (à 25%) de la part de l’Office fédéral de l’assurance militaire (OFAM). Si le Tribunal fédéral (TF) a pris sa décision finale le 6 juin dernier, l’affaire remonte, elle, à près de quarante ans… L’homme avait fait son école de recrues en juillet 1979, mais avait été licencié peu de temps après. En entendant les premiers tirs, il avait complètement paniqué. Le médecin de troupe avait diagnostiqué une «dermatomycose» et une «névrose d’angoisse».
L’armée ne voit pas de lien
Neuf ans plus tard, il a commencé une psychothérapie en raison d’une angoisse diffuse, d’un sentiment de dépersonnalisation, d’idées de persécution et d’hallucinations. Son médecin traitant a diagnostiqué une «schizophrénie paranoïde». Le cas a été annoncé à l’assurance militaire en 1990, soit onze ans après l’épisode des tirs. L’OFAM a refusé de reconnaître la responsabilité de la Confédération dans cette situation. A ses yeux, la maladie n’avait pas de lien avec le service militaire effectué en 1979.
L’humour des coins sombres de la psyché
3 JUILLET 2017
Peut-on rire de la maladie mentale? De plus en plus d'humoristes osent monter sur scène pour parler de leurs expériences personnelles avec l'angoisse, la dépression ou l'hypocondrie. Judith Lussier, Alexandre Bisaillon et Charles Beauchesne présenteront tous cette année au Zoofest des spectacles ou des numéros qui abordent ces sujets délicats. En table ronde, ils expliquent comment faire du comique avec des situations dramatiques.
Suisse : un malade autorisé à se suicider à l'hôpital
Un homme de 78 ans, atteint d'une maladie incurable, a pu mettre fin à ses jours dans sa chambre aux hôpitaux universitaires de Genève.
DE NOTRE CORRESPONDANT À GENÈVE, IAN HAMEL
Publié le
Des sénatrices estiment qu'il faut engager sous conditions la seconde vague des UHSA
Des sénatrices en commission, auteurs d'un rapport sur les unités hospitalières spécialement aménagées (UHSA), se positionnent en faveur de la seconde vague de construction de ces unités, dont le taux d'occupation apparaît maximal. Mais sous réserve d'améliorations de l'existant et de définition des "meilleures pratiques" de prise en charge.
La commission des affaires sociales du Sénat a examiné le 5 juillet un rapport d'information sur les unités hospitalières spécialement aménagées (UHSA), rédigé par Laurence Cohen (CRC, Val-de-Marne), Colette Giudicelli (LR, Alpes-Maritimes) et Brigitte Micouleau (LR, Haute-Garonne). Dans leur présentation du rapport, prochainement mis en ligne mais dont Hospimedia a eu copie, elles reviennent sur l'historique de la création de ces unités, leur fonctionnement actuel, qui comporte certaines difficultés, et les perspectives pour cette offre de soins, dédiée à la prise en charge psychiatrique des détenus.
Une vingtaine de personnalités référentes sont missionnées au sein du Copil psychiatrie de la DGOS
Une vingtaine de personnalités "référentes" appartenant à cinq groupes de travail sont actuellement missionnées au sein du comité de pilotage (Copil) de la DGOS, a-telle appris ce 7 juillet à Hospimedia. Ce comité, installé le 13 janvier dernier (lire notre article), a tenu sa seconde réunion le 11 mai dernier sous la co-présidence du Dr Yvan Halimi et de Katia Julienne, alors directrice générale de l’offre de soins par intérim. Les travaux actuellement en cours s'organisent autour de cinq thématiques, retenues comme prioritaires. Pour chaque thématique, des référents membres du comité de pilotage ont été retenus et ont reçu une lettre de mission exposant les attendus de leurs travaux, précise la DGOS. Chaque thématique sera traitée "en lien étroit avec les représentants des usagers et de leurs proches et familles et avec l’éclairage des acteurs et institutions intéressés au sujet".
Claude Ribouillault, collectionneur de nains
Claude Ribouillault expose à Arles sa collection de photographies de lilliputiens et de géants. Un inventaire qui porte à réflexion
Une très petite jeune femme, hier, lui a fait une bise en lui glissant un « Je suis fière » reconnaissant. Claude Ribouillault en rougit encore d’émotion et de plaisir. L’éthno-musicologue français, collectionneur de bricoles porteuses d’histoires, présente ses portraits de nains et de géants aux Rencontres photographiques d’Arles. Cartes postales et tirages d’époque dévoilent un couple de lilliputiens béarnais, « Yolanda, la femme Hercule »
Nains béarnais en promenade, vers 1900.
Carte postale. Avec l’aimable autorisation
de la collection Claude Ribouillault.
dimanche 9 juillet 2017
« La GPA doit-elle entrer dans nos mœurs ? Non »
Dans une tribune au « Monde », l’ancienne députée (PS) Anne-Yvonne Le Dain estime que la récente décision de la Cour de cassation revient à autoriser, sans débat politique, une marchandisation des enfants et du corps de la femme.
LE MONDE | | Par Anne-Yvonne Le Dain (Ancienne députée de l'Héraut, 2012-2017)
TRIBUNE. « Un enfant né par GPA pourra être adopté par le conjoint du père biologique. » Ainsi en a décidé la Cour de cassation, en l’absence de toute réponse politique depuis longtemps, et en jonglant avec les textes pour motiver les neuf décisions prises mercredi 5 juillet. Décisions qui ne tiennent en rien compte de la position prise tout récemment par le Comité consultatif national d’éthique, clairement hostile à cette pratique.
La conséquence de cette décision est que, si vous contrevenez à la loi française en faisant produire un bébé par une mère porteuse à l’étranger, vous serez récompensé en France parce que votre « filiation » – génétique – sera reconnue, et que votre conjoint – homme ou femme – pourra l’adopter. Mais si vous n’avez pas l’argent pour acheter un nouveau-né à l’étranger, alors vous n’aurez pas d’enfant à adopter. Point final.
« GPA : l’idéologie prohibitionniste mise à mal »
Dans une tribune au « Monde », Daniel Borillon, juriste au CNRS, estime qu’il faut se détacher d’une conception canonique de la famille et dessine deux voies possibles pour réguler la gestation pour autrui.
LE MONDE | | Par Daniel Borrillo (Juriste et chercheur associé au CNRS, CERSA)
TRIBUNE. Dans quatre arrêts du 5 juillet, la Cour de cassation s’est prononcée avec une extrême prudence sur la transcription de l’acte de naissance des enfants nés à l’étranger par gestation pour autrui (GPA). Selon la Haute juridiction, « l’acte de naissance étranger d’un enfant né d’une GPA peut être transcrit partiellement à l’état civil français, en ce qu’il désigne le père, mais pas en ce qu’il désigne la mère d’intention ».
L’épouse ou l’époux du père biologique peut, par la suite, adopter l’enfant de son conjoint. La Cour de cassation met ainsi en conformité sa jurisprudence avec celle de la Cour européenne des droits de l’homme, laquelle avait déjà condamné la France à deux reprises en 2014 et en 2016.
Inscription à :
Articles (Atom)