Très attendu des hospitaliers, le décret qui officialise la création des groupements hospitaliers de territoire (GHT) vient d'être publié ce vendredi 29 avril au « Journal officiel ».
« On l’ignore souvent, mais au moment de régler une succession, de nombreuses aides sociales sont récupérables par les départements ou les caisses de retraite qui les ont versées. Il n’est pas rare de voir des héritages fondre de plus de 100 000 euros », observe Marie Monmarché, notaire à Joué-lès-Tours (Groupe Monassier).
Les Yvelines ont, par exemple, recouvré 7 millions d’euros en 2015, les Hauts-de-Seine 7,3 millions d’euros. Si vous héritez d’un proche qui percevait ces coups de pouce, la marche à suivre diffère selon le type d’aide.
Côté départements, plusieurs dispositifs sont concernés. C’est le cas de l’aide ménagère à domicile – il faut percevoir moins de 4 600 euros annuels pour y être éligible –, de l’aide aux repas, et de la prestation spécifique dépendance (cette aide n’existe plus depuis 2002 mais est encore récupérée sur certaines successions). Et surtout, de l’aide sociale à l’hébergement (ASH), versée à de nombreux seniors en maisons de retraite – et à des handicapés en établissements – pour financer les prestations d’hôtellerie. Voilà pour la théorie, car en pratique, certains départements peuvent décider de ne pas recouvrer telle ou telle prestation.
C’est une étude de terrain sans précédent sur l’état de stress post-traumatique (ESPT) qui se lance dans une dizaine d’hôpitaux franciliens. Objectif : évaluer une thérapie innovante, associant une psychothérapie et un médicament – le propanolol –, chez des personnes souffrant de stress post-traumatique, principalement à la suite des attentats du 13 novembre 2015. Le professeur Alain Brunet, directeur de recherche en psychotraumatologie à l’université McGill de Montréal (Canada), à l’origine de cette stratégie, et le professeur Bruno Millet (psychiatre à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière), qui coordonne l’essai, espèrent recruter plus de 400 volontaires. Les grandes lignes du projet, baptisé Paris MEM, ont été présentées le 13 avril au Centre culturel canadien, à Paris.
Bruxelles, le jeudi 28 avril 2016 – Nous l’avions évoqué dans ces colonnes, l’Assurance maladie belge a choisi au début de l’année de conditionner la prise en charge d’Ofev (indiqué dans la fibrose pulmonaire) à l’arrêt du tabac depuis au moins six mois. Au-delà des critiques concernant certaines spécificités de cette décision (les patients en cours de sevrage sont pénalisés, en raison de la nécessité de se soumettre à une recherche de la présence de nicotine dans les urines ; par ailleurs cette condition de prise en charge ne concerne pas l’autre traitement indiqué dans la fibrose pulmonaire), cette mesure de l’INAMI a relancé le débat sur la pertinence de la modulation du remboursement des médicaments et des soins en fonction du mode de vie des patients.
Scission nette
Le débat a été nourri sur la toile et notamment sur le JIM et les avis sont apparus tranchés et partagés comme le confirment les résultats d’un sondage conduit sur notre site du 2 au 16 mars. Il apparaît en effet qu’une courte majorité de professionnels de santé, 49,2 %, se déclare favorable à une telle mesure, tandis que 47,8 % s’y montrent opposés et que les indécis restent rares (3 %). Ainsi, on le voit, loin d’être unanimement rejetée, une telle proposition crée une scission claire entre les praticiens. Une moitié s’inscrit dans l’idée que la solidarité nationale ne doit pas exclure une responsabilisation des patients, tandis que l’autre refuse un système dont les limites pourraient être difficilement fxées et qui oublie que chacun a droit à des soins quel que soit son mode de vie. Quand certains y voient une méthode qui permettrait d’avoir un réel impact sur les messages de prévention, d’autres rejettent un dispositif qui ne semble pas considérer les addictions et autres facteurs de risque comme des pathologies à part entière.
Paris, le samedi 30 avril 2016 – Six associations de familles et de patients souffrant de schizophrénie se sont récemment constituées en Collectif national. L’objectif de cette union est d’une part de faire évoluer le regard sur cette pathologie et d’autre part d’en améliorer la prise en charge.
Aujourd’hui, cette maladie est encore trop souvent assimilée à une idée de dangerosité dans l’esprit du grand public, tandis que l’approche thérapeutique ne permet que trop rarement une amélioration satisfaisante de leur qualité de vie. Des traitements aux très lourds effets secondaires et des hospitalisations de longue durée constituent souvent le seul horizon offert aux patients qui s’enferment bientôt dans la solitude et l’isolement. Cette impasse est également constatée par de nombreux professionnels, psychiatres, psychologues et infirmiers, dont certains commencent à s’intéresser à d’autres approches. Des approches qui imposent d’abandonner certains présupposés de la psychiatrie depuis longtemps ancrés. Des approches qui permettent aux patients, comme dans d’autres champs thérapeutiques, de s’approprier leur maladie.
Parmi elles, la mise en place « d’entendeurs de voix » commence à trouver sa place en France, alors qu’elle connaît un succès important dans plusieurs pays. Le fondement de ces groupes, leur fonctionnement, leur objectif et leurs résultats nous sont ici décrits de façon très détaillée par Géraldine Rabot, infirmière à l’Unité de psychologie médicale de Lunéville. Un témoignage qui sans doute sera très discuté.
Maintenant la mission "Une réponse accompagnée pour tous" sur les rails, la direction générale de la cohésion sociale vient de détailler par circulaire son dernier-né pour la prise en charge des personnes handicapées : les pôles de compétences et de prestations externalisées. Le dispositif entend "compléter la palette de l'offre médico-sociale".
La devise "Zéro sans solution" vient de se voir ajouter une nouvelle pierre à l'édifice. Après le lancement de la mission "Une réponse accompagnée" pour tous et l'élaboration d'une nomenclature commune (lire ci-contre), place aux pôles de compétences et de prestations externalisées (PCPE). Ces dispositifs, prévus pour "compléter la palette de l'offre médico-sociale en proposant une réponse souple et adaptée aux besoins des personnes en situation de handicap et de leurs aidants", viennent en effet d'être intronisés ce 27 avril, circulaire à l'appui. La Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) y détaille — sur les bases d'un cahier des charges et dans l'optique du lancement d'un appel à candidatures — leurs modalités d'organisation et de financement. Leur évaluation est quant à elle d'ores et déjà envisagée pour fin 2016.
Ces PCPE s'adressent à l'ensemble des situations de handicap qui, "compte tenu de besoins spécifiques des personnes ou de leur complexité, nécessitent d'adjoindre aux réponses médico-sociales existantes les compétences d'intervenants" complémentaires. Un renfort de prestations, en somme, qui peut participer à l'objectif de maintien à domicile. Pour autant, les pôles vont au-delà du fonctionnement classique du service de soins ou d'accompagnement à domicile. La DGCS le rappelle d'ailleurs, l'accès aux prestations ne remet pas en cause le bénéfice de la prestation de compensation du handicap (PCH) et le soutien à l'aide humaine qu'elle procure dans cette optique, "il s'inscrit en complémentarité des aides financées par ces prestations".
Tbilissi accueille la conférence internationale de l’Association mondiale de psychiatrie.
Le président géorgien Guiorgui Margvelachvili est intervenu à la cérémonie d’ouverture de la conférence. Soulignant l’importance de la conférence, le président géorgien a fait savoir que la Géorgie était devenue un centre où étaient organisés des conférences internationales ainsi que régionales et des recherches scientifiques.
L'arrivée de l'outil révolutionnaire CRIPSR-Cas9 a relancé la réflexion sur la modification de génome humain. Après le sommet de Washington en décembre 2015, c'est à Paris que la Fédération des académies européennes de médecine (FEAM) regroupant 19 académies nationales a choisi de tenir un séminaire sur le sujet à l'Académie nationale de médecine le 28 avril 2016.
À cette occasion, l'Académie nationale de médecine a rappelé ses recommandations émises dans un récent rapport sous la direction du Pr Pierre Jouannet sur les modifications du génome des cellules germinales et de l'embryon humain. Tout en maintenant l'interdiction de modifier l'ADN de façon transmissible à la descendance, l'Académie se positionne en faveur de la recherche sur l'embryon et de la levée de l'interdiction de « créer des embryons transgéniques ».
Le centre de soins psychiatriques Jean-Baptiste-Pussin, antenne de proximité de l'EPSM des Flandres située à Cappelle-la-Grande (Nord), a accueilli ses premiers patients le 19 avril. Ce centre, rattaché au pôle de psychiatrie générale G04 (Gravelines-Grande-Synthe) de l'EPSM vient en effet renforcer l'accès aux soins et apporter une plus grande fluidité dans le parcours en psychiatrie, "dans la poursuite de la politique de relocalisation des structures auprès des lieux de vie des patients", explique à Hospimedia la directrice adjointe de l'EPSM, Dominique Verhoest.
Thématique coordonné par Ahmed -Nordine Touil et Nadia Veyrié
Présentation du numéro : Êtres humains qui circulent de squat en squat, de ville en ville, d'institution en institution, de dispositif en dispositif ; adolescents placés et déplacés ; enfants sans accompagnement au vagabondage créatif ; personnes dépendantes à la consommation de produits qui se perdent ou se cherchent dans les labyrinthes du quotidien. Voici quelques figures de l’errance contemporaine qui témoignent également de notre relation à l’autre dans une société d’abondance. Comment l'errance est-elle vécue ? Quelles assignations impose-t-elle ? Quelles échappées ouvre-t-elle ? Dans ce numéro, les contributions de travailleurs sociaux, de médecins, de psychologues, de formateurs, de chercheurs et de personnes en situation d’errance tentent d’éclairer les zones d’ombre de cet objet.
Peut-on mesurer le bonheur ? Le think tank la Fabrique Spinoza publie aujourd'hui son "PIB du bonheur". Une nouvelle tentative de rendre incontournables des mesures alternatives au PIB. Comment les nouveaux indicateurs tentent-ils de s'imposer ? Dossier de Catherine Petillon
Compter ce qui compte, et interpeller les politiques. C'est l'objectif du "PIB du bonheur". C'est comme ça que La Fabrique Spinoza appelle son nouvel indicateur du bien-être. 72% des personnes interrogées souhaitent que le bonheur soit une priorité politique majeure. Et si 28% se disent très heureux, 3% déclarent « avoir la pire vie possible à leurs yeux », explique Alexandre Jost, fondateur du think tank. Ce qu'il met en avant, c'est la volonté de partir du ressenti du citoyen, à travers 47 questions subjectives.
Le philosophe israélien Moshe Halbertal analyse les mécanismes du sacrifice, depuis les dons de Caïn et d’Abel jusqu’aux immolations meurtrières des kamikazes d’aujourd’hui.
C’est de la crainte que naît le sacrifice, ou, mieux, de la tentative de l’effacer. En ce sens, il est au foyer même de la culture, si par culture on entend l’ensemble des pratiques qui visent à ce que les choses et les êtres «poussent» (mûrissent, grandissent, s’élèvent…) en étant protégés des menaces - l’épidémie qui décime les populations, la grêle qui détruit le raisin, la tempête qui emporte le navire… On imagine que «derrière» ces forces indomptables, il est des divinités. Alors l’homme, pour les amadouer, les rendre bienveillantes et protectrices, leur adresse des prières, des chants, des danses, leur offre les dons les plus précieux : les fruits de sa récolte, les bêtes de son troupeau, la chair de sa chair. Tel est le sacrifice : l’offrande aux dieux qui en retour veut obtenir qu’ils «rendent sacré», c’est-à-dire intouchable, à l’abri de toute «profanation», ce que les hommes font (ensevelir leurs morts, ensemencer les champs, ériger des demeures…), ce qu’ils ont, ce qu’ils sont.
Mohammed Arkoun déconstruit les interprétations socio-politiques du texte sacré.
Il y a urgence, ces temps-ci, à relire l’œuvre de Mohammed Arkoun, l’un des grands spécialistes contemporains de la pensée islamique, disparu en 2010. Pendant quarante ans, ce philosophe et historien a parcouru les territoires du Coran, reprenant à frais nouveaux la lecture du texte sacré. Nourri de sciences humaines, autant du structuralisme des années 70 que de la linguistique ou de l’anthropologie historique, il s’est livré à une archéologie du savoir à la manière de Michel Foucault, déconstruisant ce qu’il appelait «l’esprit d’orthodoxie» de l’islam. Grâce à ces outils, Mohammed Arkoun a retiré, une à une, les couches sédimentaires recouvrant et cachant ce qu’il estime être le «sens»initial des premières années de la«révélation» islamique, le processus de construction de ce qu’il a nommé la «raison islamique» (terme qu’il préférait à celui d’islam), c’est-à-dire un peu grossièrement l’univers culturel, politique et religieux du monde arabo-musulman.
Enjeux. Au fil des siècles, principalement jusqu’au XIIIe, ces couches sédimentaires ont «fabriqué» la norme islamique (la fameuse charia, entre autres, c’est-à-dire une conduite, une orthopraxie très stricte). Cette norme est revendiquée à cor et à cri par les mouvements musulmans fondamentalistes actuels qui se posent en défenseurs ultimes de l’orthodoxie. Elle inspire aussi l’organisation Etat islamique qui, à partir du corpus de l’exégèse musulmane classique, construit son idéologie politico-religieuse meurtrière. C’est dire les enjeux de la pensée de Mohammed Arkoun, en panne d’héritiers (à quelques rares exceptions près, comme l’islamologue Rachid Benzine).
Au moment où les religions sont observées avec inquiétude, des représentants du judaïsme, du christianisme et de l'islam discutent ensemble l'essence de la croyance religieuse. Cet essai novateur de théologie comparée des religions, permet une meilleure compréhension de la religion de l'autre, une confrontation des idées.
Nous luttons contre la loi travail et « son monde ». Et dans leur monde capitaliste il y a les Groupements hospitaliers de Territoire (GHT) qu’il s’agit aussi de balayer, en urgence.
Pièce-maîtresse de la loi Santé pour finir le sale boulot austéritaire des contre réformes hospitalières précédentes, ils seront imposés à tous les hôpitaux publics le 1er juillet.
Qu’ils soient « généraux » ou spécialisés en psychiatrie, cette pré-fusion des établissements publics de santé autour d’hôpitaux « supports » (les plus gros), pour ne laisser à terme que 200 méga hostos sur le territoire, se traduira par la fermeture et le regroupement (mutualisation) de nombreux services, des milliers de suppression d’emplois, la mobilité des personnels, le rabotage des derniers acquis sociaux…
Parce que les personnels de psychiatrie (y compris les médecins et l’encadrement) refusent le cauchemar des GHT, coup mortel porté à ce qui subsiste de la politique « humaniste » du soin, à travers notamment la fermeture redoutée de nombreuses structures de proximité, il et elles sont les premier-es à ouvrir le bal.
3,7 millions d'euros (M€). Tel est le montant des ressources supplémentaires que pourrait se procurer le groupe public de santé (GPS) Perray-Vaucluse, selon les calculs effectués par la chambre régionale des comptes (CRC) d'Île-de-France dans sonrapportd'observations définitives sur l'hôpital psychiatrique parisien. Mis en ligne début avril, le document chiffre à 2,9 M€ le seul coût annuel des dépenses de fonctionnements irrégulières : 2,4 M€ pour la réduction du temps de travail (RTT), 260 000 € en avancement d'échelon et de grade, 75 000 € en prime de service et 125 000 € au titre de l'indemnité compensatrice de jeunes enfants. Dans ses commentaires, le GPS avance pour sa part un montant à 3,7 M€, avec 3,2 M€ uniquement liés au régime RTT. Tout en sachant que "ces chiffres n'incluent pas les dépenses d'astreintes, d'heures supplémentaires et de d'intérim induites par l'excès, par rapport à la réglementation, de jours de repos compensateurs en vigueur pendant les exercices contrôlés", indique la CRC.