Après sept ans de restauration, ce trompe-l'œil unique au monde, qui change en fonction de la lumière, a retrouvé sa place.
La petite église saint Gervais saint Protais à Bry-sur-Marne (Val-de-Marne) se rêve en cathédrale. Ce vendredi 13 septembre, elle y arrive presque. Au fond de l'édifice plongé dans la pénombre, derrière l'autel, apparaissent une enfilade de voûtes et de colonnes de style gothique. Comme si Notre-Dame était cachée là, à quelques pas. Une vision étrange, baignée d'une lumière surnaturelle : dans cette partie de l'église, le soleil semble accélérer sa course, on passe du jour éclatant à la nuit en quelques minutes.
Ce trompe-l’œil magique appelé diorama date du XIXe siècle et il est l'œuvre de Louis Daguerre (1787-1851), qu'on connaît surtout comme l'inventeur photographie C'est lui qui, avec Nicéphore Niépce, mit au point en 1839 le daguerréotype, technique photographique sur une plaque de métal brillant. Mais ce qu'on sait moins, c'est qu'avant cet épisode, il avait connu gloire et fortune avec une autre invention, le diorama. Alors que ni la photographie ni le cinéma n'existaient, cet inventeur avait imaginé le « son et lumière » du XIXe siècle : ce peintre spécialisé dans les décors de théâtre avait eu l'idée de peindre une toile des deux côtés, puis de l'éclairer grâce à un système complexe de miroirs et de verres colorés, cachant certaines parties, éclairant d'autres. Le tout afin de raconter des histoires et de donner l'illusion d'une animation.