A Bichat, on attend le départ des chefs de service pour caser les patients
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Aux murs, du bleu et du rouge aident à hiérarchiser et fluidifier les demandes de soins en fonction de la gravité des cas. Dans les couloirs, aucun patient en attente sur un brancard... En cette fin d'hiver, alors que le pic de grippe s'achève, les urgences de l'hôpital Bichat, dans le nord de Paris, présentent les signes extérieurs d'un service modèle.
En coulisse, l'engorgement n'est pourtant jamais loin. "Dans le rouge six mois dans l'année et en difficulté le reste du temps, nous sommes arrivés à un point où la situation est intenable", tempête Enrique Casalino, le chef des urgences du groupe hospitalier universitaire Paris Nord-Val de Seine (HUPNVS), qui regroupe 5 établissements hospitaliers, dont Bichat. Dans ce dernier, en 2011, sur les 85 000 passages aux urgences, 17 500 ont donné lieu à des hospitalisations.
S'il juge ce service "proche du collapsus", c'est parce qu'il doit en permanence fonctionner à flux tendu. Chaque jour, il faut impérativement trouver des lits disponibles, à l'intérieur de l'hôpital comme à l'extérieur, pour libérer la zone tampon – l'unité d'hospitalisation de courte durée – de 24 lits des urgences. "Cette recherche nous pourrit la vie, explique-t-il. Pour les trouver, je dois sacrifier des aides-soignants et des cadres qui pourraient faire autre chose, notamment être auprès des malades." Une démarche quotidienne également chronophage pour les médecins.