La prévalence des maladies mentales est en augmentation dans le monde entier, ce qui justifie d’intensifier les recherches en psychiatrie, en vue d’une « meilleure détection, d’une prévention fondée sur l’amélioration du mode de vie et de l’alimentation, et d’une efficacité accrue des traitements. » Dans une publication avancée en ligne, des chercheurs exerçant à Madrid (Espagne) et à Padoue (Italie) rappellent l’accumulation d’indices suggérant un « effet protecteur » du régime alimentaire et de l’exercice physique sur le développement neuronal et sur certaines affections neuropsychiatriques. En particulier, trois produits de consommation courante, le cacao, le thé et le café sont « activement étudiés, en raison de leur richesse en composés polyphénoliques[1] susceptibles de « moduler la santé mentale, à savoir la plasticité du cerveau, le comportement, l’humeur, la dépression et la cognition. »
Près de deux ans après le crash d’un Airbus A 320 de la Germanwings, intentionnellement provoqué par le copilote de l’appareil, Andreas Lubitz, l’évaluation de la santé mentale des pilotes de ligne est plus que jamais au cœur des préoccupations. Pour la première fois, des chercheurs de l’École de santé publique de Harvard (États-Unis) ont dressé un bilan.
Entre avril et décembre 2015, ils ont envoyé par courrier électronique un questionnaire anonyme à près de 3 500 pilotes professionnels de cinquante nationalités. Leurs résultats, publiés en décembre dans la revue Environmental Health, montrent que, sur les 1 848 répondants, 12,6% (233) sont dépressifs. Un chiffre élevé: 5% de plus que la proportion de personnes âgées de 20 à 75 ans ayant connu un épisode dépressif en 2010 en France. Par ailleurs, les chercheurs ont constaté que 4,1% d’entre eux avaient eu des pensées suicidaires dans les deux semaines avant l’enquête.