Entre économies de personnel et demande toujours croissante, ces structures se battent pour rester un maillon essentiel des soins de santé mentale.
LE MONDE | | Par Aurore Esclauze
Devant le centre médico-psychologique (CMP) de Bruyères, petite ville des Vosges de 3 362 habitants, pas une voiture. Comme tous les CMP, il assurait gratuitement des consultations pour toute personne du territoire en souffrance psychique, prenant en charge des dépressions passagères jusqu’à des troubles psychiatriques sévères, comme la schizophrénie. Il a fermé en juin.
Hélène Szczpanski, son ancienne psychologue, est très déçue : « Notre médecin psychiatre a été appelé en urgence pour un poste ailleurs. Il n’a pas été remplacé, donc le CMP a fermé. » Les patients ont été transférés dans d’autres CMP de campagne, aux listes d’attente déjà longues de 130 voire 150 patients. Certains collégiens, habitués à venir pendant leurs heures de permanence, ont abandonné. « Pour des personnes psychotiques, il ne va pas de soi de faire trente-cinq minutes de transports en commun », poursuit-elle.