Serge Cannasse 5 févr. 2024
Selon les dernières données recueillies par l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques), les femmes ont une espérance de vie sans incapacité qui reste supérieure à celle des hommes, bien que l’écart se réduise au fil des ans. Pourtant, elles ont globalement une perception moins positive de leur état de santé, à l’exception de celles âgées de 35 à 44 ans. Elles sont aussi plus nombreuses à consulter un médecin, en partie à cause des suivis gynécologiques et obstétricaux.
Un risque cardiovasculaire important chez les femmes
Il est connu depuis longtemps que certaines maladies sont plus fréquentes chez elles, en particulier l’ostéoporose et la polyarthrite rhumatoïde. Deux types de pathologies attirent de plus en plus l’attention des chercheurs et praticiens : les maladies cardiovasculaires et la dépression. Une enquête a montré que si la mortalité maternelle reste faible en France métropolitaine (9,5 décès/100 000 naissances vivantes), elle est de plus en plus due aux maladies cardiovasculaires et aux suicides, témoignant selon les chercheurs de « dysfonctionnements souvent cumulés du système de soins ». Un travailindique qu’en France, « un accident vasculaire cérébral survient toutes les 5 000 grossesses et un syndrome coronaire aigu toutes les 23 000 grossesses ».
L’Observatoire national de la santé des femmes de l’association Agir pour la santé des femmes a mené une enquête sur un panel de 4 300 femmes âgées de 14 à 95 ans (âge moyen 54 ans). Parmi elles, neuf femmes sur dix ont au moins deux facteurs de risque cardiovasculaire et la moitié a au moins deux facteurs de risque gynéco-obstétrical. Sur l’ensemble du panel, quatre sur cinq n’ont aucun suivi cardiovasculaire, alors que deux sur cinq ont des chiffres tensionnels supérieurs à 140/90 mmHg. Parmi ces dernières, seul un tiers a un traitement hypertenseur, mais insuffisant à corriger les chiffres tensionnels pour deux femmes sur trois. Enfin sept femmes sur dix du panel déclarent être stressées et plus d’un quart ont un syndrome dépressif.
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