Le 24 mars 2023
Le musée d’art brut implanté au coeur de l’hôpital psychiatrique du Rouvray, à Sotteville-lès-Rouen, ouvre à nouveau après des mois d’ hibernation. Avec une exposition du fameux artiste André Robillard et une riche collection permanente dont les auteurs sont souvent des patients.
« Ici, on ne parle pas de pathologie. Ici, l’artiste ne sera pas épluché. Il sera considéré par ses œuvres », demande d’entrée Joël Delaunay, le fondateur du Musée Art et Déchirure (MAD). Et pour cause, ici, on se trouve dans le pavillon pour femmes de l’Hôpital psychiatrique du Rouvray, à Sotteville-lès-Rouen, un bâtiment construit à la fin du XIXe siècle mais désaffecté depuis 1982. Plus de 400 peintures, sculptures et performances y sont présentées dans des salles restées dans leur état d’origine qui confèrent à ce temple de l’art brut une poésie bouleversante. Après des mois de fermeture, le Musée Art et Déchirure rouvre le 25 mars avec un maître du genre, André Robillard plébiscité dans le monde entier.
« Jean-Yves Autret, le directeur à l’époque du centre hospitalier du Rouvray a dit oui immédiatement, car il était très attaché à l’art à l’hôpital, raconte Joël Delaunay. Depuis, c’est un partenaire très précieux. Une confiance renouvelée par le nouveau directeur, Franck Estève, qui vient d’embaucher un attaché culturel. C’est un signal fort de son intérêt » explique le fondateur du musée. En 2017, après plusieurs semaines d’aménagements, les premiers visiteurs ont pu admirer les créations rares de France et de Belgique « qui ont toutes un lien avec la psychiatrie, car créées à 80% par des patients ».
« Nous sommes là pour l’art avec des artistes dont certains ont fait les Beaux-Arts et sont reconnus dans le monde entier », rappelle Joël Delaunay. C’est ainsi que dans les collections permanentes, on croise le génie artistique d’Agnès Casati, Vladimir, Jabel Al Mahjoub, Hubert Duprillot, Fabien Chevrier, Migas Chelsky, Samuel Favarica et beaucoup d’autres. La dernière arrivée est la Normande Caroline Dahyot et son univers onirique dont la force « prend aux tripes ».
André Robillard, patient à Fleury-lès-Aubrais, expose dans le monde entier
Manque de bras, crise sanitaire, moyens financiers trop courts, le Musée Art et Déchirure est pourtant tombé en hibernation pendant de long mois. Mais le jour du réveil a sonné : ce samedi 25 mars, il réouvre ses portes au public à l’occasion d’une grande exposition visible jusqu’au 24 septembre 2023 et consacrée à André Robillard, créateur d’art brut âgé de 92 ans qui vit depuis 85 ans à l’hôpital psychiatrique de Fleury-les-Aubrais.
« Là, il a créé toute sa vie des Spoutniks, des fusils d’assaut, des animaux. Son travail a bénéficié d’un intérêt particulier de la part des professionnels de santé et aussi du milieu artistique. Il a donc exposé dans le monde entier. De Genève à Tokyo, de Paris au Portugal. André est déjà venu ici et nous avons deux de ses œuvres dans notre collection permanente. Il sera présent lors du vernissage », annonce Joël Delaunay.
Un évènement qui devra permettre, du moins il l’espère, au Musée Art et Déchirure de reprendre de l’élan. « Avec nos dix-sept nouveaux membres et trois services civiques, nous aimerions avoir plus d’une centaine de visiteurs par mois. En attendant, nous sommes invités à entrer dans le projet de Rouen Capitale européenne de la culture 2028. Nous prévoyons deux expositions temporaires par an et nous allons recevoir gratuitement des scolaires afin que cet endroit reste vivant», insiste Joël Delaunay. Il faudrait être fou pour passer à côté d’une telle découverte !
Musée Art et Déchirure, 4 rue Paul Eluard 76300 Sotteville-lès-Rouen, ouvert du mercredi au dimanche, de 14h à 18h. Tarif : 5 et 3 € (réduit). musee.artetdechirure.fr
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