par Anastasia Vécrin publié le 9 juin 2022
Un documentaire sur Arte retrace l’histoire oubliée de celles qui «tiennent» la maison, entre fatigue et violence de la perte de soi. A voir absolument !
«Comment en suis-je arrivée là ? A cette fatigue, cet ennui, toujours les mêmes gestes. Que s’est-il passé pour que ma vie m’échappe à ce point ?» se demande Anna. Ces existences, au service des autres, amputées de temps et de possibles, se dessinent au fil d’archives de films familiaux, d’extraits d’émissions de télévision et de spots publicitaires des Trente Glorieuses. «Quand je vois les publicités, je suis en colère. Je ne me retrouve pas dans cet idéal d’épouse heureuse et épanouie à la maison», écrit Francine. C’est la violence de la perte de soi qui résonne, loin du conte de fées et du sourire béat des ménagères sur papier glacé.
Pour aller plus loin, passons d’un foyer français des Trente Glorieuses à celui de l’Iran des années 80 : l’émission les Pieds sur Terre raconte une touchante histoire de transmission et d’émancipation, celle d’Esmat, femme au foyer analphabète qui un jour, dans le dos de son mari, conclut un pacte avec son fils Hossein : lui apprendra à cuisiner pendant qu’elle apprendra à écrire.
► A voir : l’Histoire oubliée des femmes au foyer, documentaire de Michèle Dominici (53 minutes). En replay sur Arte.tv jusqu’au 12 décembre.
► A écouter : «Comment ma mère a appris à écrire», les Pieds sur Terre (28 minutes). Podcast disponible sur radiofrance.fr.
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