par Eric Favereau publié le 15 mars 2022
Plus des deux tiers des habitants d’Ile-de-France vivent dans une zone de désert médical, et ce taux peut monter à plus de 90% dans certaines communes de Seine-Saint-Denis, record absolu en France. Une situation de plus en plus alarmante. Alors que le débat se focalise souvent sur les déserts médicaux ruraux, c’est en fait en zone périurbaine que le manque de médecins généralistes et spécialistes est le plus criant. «L’Ile-de-France devient le premier désert médical de France métropolitaine», alerte l’Union régionale des professions de santé (URPS), évoquant «un risque vital engagé». Toujours selon l’URPS, ce sont plus d’1,7 millions de patients qui sont désormais sans médecin traitant en Ile-de-France, région peuplée de plus de 12 millions d’habitants. Et cela risque de ne pas s’améliorer. La région a perdu 3 742 médecins en dix ans, dont 1 821 généralistes. Mais aussi 28% de ses dermatologues, 26% de ses gynécologues, 22% de ses ophtalmologues et de ses rhumatologues. Et l’URPS d’ajouter qu’en Ile-de-France, un médecin sur deux a aujourd’hui plus de 60 ans et un sur quatre, plus de 65.
L’euthanasie, consensuelle parmi les Français mais absente des débats
75% : c’est le taux des Français qui déclarent souhaiter que la légalisation de l’aide active à mourir figure dans le programme des candidats à l’élection présidentielle, selon un sondage de l’Ifop, réalisé en février pour l’Association pour le droit de mourir dans la dignité. A un mois du scrutin, le débat est absent. On attendait un nouvel avis du Comité consultatif national d’éthique sur le sujet, or celui-ci a été repoussé. Et il y a toujours ce même décalage entre la société et les politiques sur la question. Ainsi, 94% des Français approuvent le recours à l’euthanasie (contre 93% en avril 2021), et 89% se disent favorables à l’autorisation du suicide assisté (au même niveau qu’en avril 2021).
La maladie de Parkinson fait des ravages chez les agriculteurs
Au total, ce sont 4 900 pathologies qui sont reconnues chaque année comme maladies professionnelles chez les agriculteurs. Plus de 90 % d’entre elles sont des troubles musculosquelettiques. Et parmi elles, Parkinson a une place de choix.
Cela n’est malheureusement pas nouveau. La relation entre la maladie de Parkinson et le métier d’agriculteur, très exposé aux pesticides, est aujourd’hui bien documentée, et elle n’est plus contestée. Depuis 2012, la maladie de Parkinson peut être reconnue comme maladie professionnelle au sein de cette profession. On estime qu’environ 1 800 nouveaux cas sont déclarés chaque année.
Les maladies cardiovasculaires moins bien prises en charge chez les femmes
Les maladies cardiovasculaires causent en moyenne chaque année 75 800 décès chez les femmes. En France comme dans la plupart des pays développés, les maladies cardio-cérébro-vasculaires sont ainsi la première cause de mortalité des femmes, largement devant le cancer. Elles sont responsables de 42% des décès des femmes, contre 27% pour les cancers. En France, les femmes meurent huit fois plus de maladies cardiovasculaires que du cancer du sein (en moyenne 11 900 décès par an).
Les causes sont multiples. Face à ce qui est souvent considéré comme une maladie masculine, les femmes sont moins bien prises en charge. Elles meurent ainsi dans 56% des cas, contre 46% des cas pour les hommes. La tendance est à la hausse ces dernières années en raison de l’augmentation du tabagisme chez les femmes, ainsi que de la sédentarité : 1 femme sur 5 est obèse, deux fois plus que les hommes. Parmi les autres facteurs d’explication de ce retard dans la prise en charge, en particulier devant un infarctus, les symptômes sont, de fait, moins bien connus et ils sont souvent atypiques, ce qui complique le diagnostic. Selon une étude récente, les femmes ayant une douleur thoracique ont ainsi 20% de chances en moins de se voir proposer une consultation spécialisée.«L’infarctus du myocarde est pris en charge chez les femmes une heure plus tard que chez l’homme», s’alarme la cardiologue Claire Mounier-Vehier.
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