LE 21/12/2021
À retrouver dans l'émission
SANS OSER LE DEMANDER
par Matthieu Garrigou-Lagrange
La place et le statut du clown sur scène a beaucoup évolué dans l'histoire. S'il n'était d'abord qu'un personnage secondaire servant de faire valoir aux circassiens et comédiens, il s'impose progressivement sous les projecteurs, en peaufinant son allure, son entrée et son jeu avec ses partenaires.
Le mot clown provient de l'anglais ancien "clod", qui signifie "motte de glaise" et qui pointe ainsi du doigt l'origine rustre du personnage. Ses attributs offrent un contre-point à toutes les valeurs nobles, puisqu'il est à la fois maladroit, malappris et malséant. Ainsi, de l'Antiquité au Moyen Âge, le clown est ce saltimbanque, ce farceur et ce fou qui se présente sous les traits d'un roi à l'envers. Au XVIe siècle, le théâtre italien de la Commedia dell'arte puise dans cet héritage pour composer le personnage d'Arlequin, dont le masque noir et le costume fait de losanges multicolores démontrent la pauvreté et la fourberie. L'auteur de théâtre Goldoni a hissé ce genre à son sommet tout en le modernisant, en fixant dans l'écriture un jeu qui était jusque là improvisé. Devenu un véritable miroir des vicissitudes humaines, ce théâtre à l'humour corrosif a fortement influencé Molière. Toutefois, le clown est avant tout un être de scène, et c'est dès la fin du 18ème siècle qu'il est présenté au public comme tel.
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