Cette baisse est justifiée par la chute d’activité des « soins de ville » pendant le confinement, qui ne sera pas rattrapée d’ici la fin de l’année.
Saignée par le coronavirus et le confinement (31 milliards d’euros de déficit prévus cette année), l’Assurance-maladie n’entend pas serrer le garrot l’an prochain pour juguler ses pertes. L’Assurance-maladie a renouvelé, vendredi 26 juin, sa prescription annuelle d’économies, en réduisant la dose de moitié, avec un objectif fixé à un peu plus d’un milliard d’euros pour 2021.
Dans son traditionnel rapport « Charges et produits » remis chaque année en amont du budget de la Sécurité sociale présenté à l’automne, elle abaisse nettement le montant des économies attendues pour freiner la hausse inexorable des dépenses de santé : 1,07 milliard d’euros en 2021, contre 2,07 milliards visés en 2020.
Une baisse justifiée par « la moindre progression des soins de ville (…) qui se traduira par un effet de base potentiellement favorable ». En clair, la chute d’activité des médecins, dentistes et autres kinés depuis la mi-mars ne sera pas rattrapée d’ici la fin de l’année.
Médicaments génériques, arrêts de travail, lutte contre la fraude
Inutile donc de demander des efforts supplémentaires à ces professionnels, dont les revenus ont été mis à mal, d’autant plus que l’hypothèse d’une nouvelle « vague » épidémique ne peut être écartée. Ce qui n’exclut pas de continuer à traquer les « dépenses inutiles », en particulier « pour favoriser un meilleur usage » de certains types de médicaments (antidiabétiques, anticholestérol, anxiolytiques…). Si l’Assurance-maladie compte toujours sur les génériques et biosimilaires pour limiter les coûts, les antibiotiques ne font en revanche plus partie de ses priorités.
Le développement de la chirurgie « ambulatoire » (sans hospitalisation) a également disparu du programme, de même que les traitements facturés par les établissements de santé, qui apparaissent ainsi largement épargnés par ces économies. A l’inverse, les objectifs sont reconduits à l’identique pour l’imagerie et les transports sanitaires, mais aussi pour les arrêts de travail et presque au même niveau pour les fraudes. Rien ne garantit toutefois qu’ils seront atteints : en 2019, sur les 2,01 milliards visés, seuls les deux tiers ont été réalisés.
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