Alors que l’imaginaire sexuel moderne dominant représente un corps blanc, sain, valide, mince, actif, autonome et reproductif, le corps handicapé est souvent représenté comme a-sexuel et in-désirable. Le mouvement «handiqueer» refuse, lui, la pathologisation des différences corporelles.
Vous serez sans doute d’accord avec moi pour dire que la vie sexuelle d’un citoyen occidental consiste (indépendamment de son orientation sexuelle) en 90 % de matériel discursif (images ou histoires, sur supports physiques ou simples émanations mentales) et (s’il a de la chance) 10 % d’événements (laissons de côté, pour cette fois, le problème de la qualité de ces derniers). De plus, ainsi que le très peu féministe Guy Debord l’a démontré, dans la société du spectacle ce matériel discursif croît exponentiellement et rend l’événement en lui-même de plus en plus fugace et volatile. Lutter pour la «libération sexuelle» implique un double travail, d’émancipation non seulement pratique, mais aussi discursive. Une révolution sexuelle est toujours une transformation de l’imaginaire, d’images et d’histoires qui mobilisent le désir.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire