Entre 300 000 et 400 000 événements indésirables graves (EIG) surviendraient chaque année, en France. Autrement dit, un tous les 5 jours, dans un service de 30 lits. Si le Pr Jean-Luc Harousseau, le patron de la HAS, reconnaît que le risque 0 n’existe pas, son institution cherche toutefois à limiter autant que possible les incidents. Notamment s’agissant des événements indésirables associés aux soins (EIAS) qui ont ou auraient pu entraîner un préjudice pour un patient hospitalisé sur 10.
D’après la littérature sur le sujet, les EIAS sont liés, dans 27 % des cas, au travail en équipe et à un défaut de communication. La Haute autorité compte donc agir à destination des équipes de professionnels pour améliorer la sécurité des patients. Et pointe 3 leviers pour se faire : décrypter les événements indésirables, perfectionner le fonctionnement de l’équipe et encourager la communication entre les professionnels et vers le patient.
Développer le retour d’expérience, en établissement mais également en ville, tel est l’un des axes de la stratégie de la HAS. Loin de tendre à stigmatiser un professionnel, la revue de morbi mortalité (RMM) doit permettre d’apprendre des erreurs. Le deuxième volet de la stratégie de la HAS se rapporte au PACTE, programme d’amélioration continue du travail en équipe. Engagé pour l’instant par 18 équipes hospitalières, il doit leur permettre de rénover leur organisation, de les aider à mieux communiquer et travailler ensemble.
Les patients constituent la troisième cible du plan d’action de la HAS. Si les professionnels doivent perfectionner leur communication, il est essentiel qu’ils n’oublient pas le patient, amené à jouer un rôle actif dans la sécurité de sa prise en charge. La Haute autorité a, en ce sens, développé la méthode du « patient traceur » dans son dispositif de certification des établissements. Si la HAS semble mettre l’action sur les établissements, elle n’oublie pas les médecins de ville, précisant que cette méthode doit être transposée en ville. Et Jean-François Thébaut, membre de la HAS, de préciser qu’il revient aux organismes de DPC d’intégrer, dans leurs programmes, un volet sur la sécurité des patients.
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