TRIBUNE 
La France s’est fait rappeler à l’ordre le 4 mars par le Conseil de l’Europe, qui a considéré «qu’aucun des textes mentionnés par le gouvernement français n’énonce l’interdiction expresse et complète de toutes les formes de châtiments corporels infligés aux enfants»et qu’«une certaine ambiguïté subsiste quant à l’existence d’un "droit de correction" reconnu par la justice». Le droit français est ainsi en violation de la charte sociale européenne révisée.
Méconnaissance des droits de l’enfant. La décision du Comité a suscité de nombreuses protestations. Certains revendiquent le droit des parents à donner les châtiments corporels, nommés génériquement par le terme la fessée, ou prétendent que la fessée n’est pas nocive. «Je conteste au Conseil de l’Europe le droit de me dire ce que je dois faire avec mes enfants» (un homme politique). D’autres, en positions d’experts, désapprouvent la fessée mais disent que «prôner une loi est une absurdité sans nom, et affaiblit le rôle du parent». Pour la secrétaire d’Etat à la famille, une loi n’est pas nécessaire, mais il faudrait faire la promotion d’une éducation sans violence. Quelques personnalités, dont la pédiatre Edwige Antier et le député Europe-Ecologie-les Verts (EE-LV) François-Michel Lambert, ont approuvé la décision du Comité européen. Les protestations témoignent d’une méconnaissance des droits de l’enfant, des textes internationaux et des études scientifiques.